S’il est question de perturbation et de menace de grève pour le secteur, les élèves n’ont d’autre choix que d’être heureux du commencement de l’année scolaire, laissant la cherté de la rentrée ainsi que les problèmes du secteur aux concernés.
Fini les vacances. Plus de 8 millions d’élèves ont rejoint hier les bancs de l’école à travers les 48 wilayas. S’il est question cette année encore de perturbation et de menace de grève pour le secteur, les élèves, quant à eux, ne pouvaient toutefois qu’être heureux du commencement de leur année scolaire, laissant la cherté des frais de la rentrée ainsi que les problèmes du secteur aux premiers concernés. L’inauguration officielle a été donnée hier à Tindouf par le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid.
A cette occasion, le ministre a présidé une cérémonie symbolique à l’école primaire Fadhéla-Saâdane, où il a également remis des aides scolaires à des élèves nécessiteux et récompensé certains enseignants, avant d’entamer une tournée d’inspection de structures relevant de son secteur au chef-lieu de la wilaya. En termes de chiffres, l’école algérienne reçoit cette année 8 239 000, avec une augmentation de l’ordre de 273 000 élèves par rapport à l’année dernière (+3,4%), tous cycles confondus. Ils sont répartis à travers 24 932 établissements scolaires, dont 17 994 écoles primaires, 5 040 CEM et 1 898 lycées, selon le ministère de l’Education nationale. Outre les traditionnels mouvements de contestation et de grève annoncés d’ores et déjà par les syndicats et travailleurs du département de Benbouzid, le secteur sera caractérisé cette année par l’introduction d’un nouvel aménagement horaire pour le cycle primaire. Il permet d’alléger la journée scolaire tout en prévoyant des espaces horaires pour l’exercice d’activités périscolaires. Les prix de manuels scolaires sont réduits de 10 %. Ils doivent être affichés dans tous les points de vente, d’après l’instruction des responsables du ministère de l’Education nationale.
On parle aussi de l’allégement du programme de l’enseignement primaire ainsi que celui des classes terminale ; les livres sont les mêmes mais avec des programmes allégés, apprend-on de l’Office national des publications scolaires (ONPS). Dans ce contexte, des interrogations sont de mise, quant à l’allégement des journées scolaires non accompagnées par celui des programmes enseignés. Puisque la surcharge des programmes est plus pesante avec la diminution des horaires de la journée scolaire. L’on peut donc imaginer à quelle vitesse les enseignants devraient donner leur cours et le reflet de cette vitesse sur la qualité de l’enseignement. Le ministère de l’Education aura à gérer, en outre, les habituelles crises qui n’ont vraisemblablement pas quitté le secteur. Après une pause durant la précédente année où la contestation s’est éclipsée, le secteur renouera, d’après les syndicalistes, avec des dossiers qui sont restés en suspens, comme c’est le cas du dossier du régime indemnitaire et la gestion des œuvres sociales.
Reste à noter que l’année scolaire 2011-2012 commence déjà mal dans certains établissements. C’est le cas à Béjaïa, où les adjoints d’éducation ont observé un rassemblement devant l’académie en ce 1er jour de la rentrée scolaire. Les protestataires demandent «la reclassification des adjoints d’éducation et leur droit à une promotion au poste de conseiller pédagogique». Il ne s’agit que de quelques revendications parmi tant d’autres auxquelles Boubekeur Benbouzid devrait faire preuve de sagesses pour réparer toutes les pannes dans le secteur.
Par Yasmine Ayadi