Après des contacts qui durent depuis la fin décembre 2012, le président de la République semble avoir enfin trouvé ses hommes. En fait, sur les 45 sièges à pourvoir, Bouteflika a préféré garder certains sénateurs, tout en se débarrassant d’une bonne vingtaine d’autres. Ainsi, nous apprenons de source sûre que Bouteflika vient de prendre contact avec des personnalités choisies dans la périphérie du FLN ou puisés parmi les anciens ministres du gouvernement Ouyahia, tels que Boubekeur Benbouzid, Nacer M’hal, El Hadi Khaldi, Djamel Ould Abbès, Saïd Barkat, Nouara Djaâfar, etc., tous limogés lors du dernier remaniement ministériel.
Seule la désignation de Salah Goudjil, emblématique opposant à Belkhadem, pose des interrogations à longueur de lignes. Car, il s’agit d’un ancien moudjahid, doublé d’un opposant virulent à Belkhadem, lui-même réputé être un des hommes du président.
C’est aussi un homme qui était destiné à dynamiter le FLN par ses fondements, d’autant plus que l’actuel SG du FLN semble avoir atteint ses extrêmes limites. Est-ce une bouée de sauvetage jetée à Belkhadem? Questionné sur le bien-fondé de cette nomination, Goudjil a laissé entendre, qu’effectivement, un contact à la présidence lui a fait part du souhait du président de le voir siéger au Conseil de la Nation.
Il était attendu, de toute évidence, que Bouteflika fasse appel à certains anciens ministres pour renouveler le tiers-présidentiel, dont le mandat arrive à terme.
Le mandat d’Abdelkader Bensalah, en tant que sénateur relevant du tiers présidentiel et président du Conseil de la nation, prend fin le 10 janvier prochain. D’où l’urgence pour le président d’aller vite en besogne et désigner le tiers qui donnerait crédit à ses orientations au Conseil de la nation.
Il est vrai que 2013 sera l’année des grandes manœuvres politiques, car c’est l’année qui introduit celle des vrais enjeux : la présidentielle de 2014. Donc, il y a urgence à voir dans tout ce qui se passe aujourd’hui un décor planté pour demain.
Donc, Bensalah partira du Sénat le 10 janvier, cinq jours après, soit le 15 janvier, Ouyahia quittera officiellement le poste de secrétaire général du RND. De fait, le poste de SG du RND sera vacant.
Bensalah pourrait se hisser à la tête du parti, d’autant plus qu’Ouyahia cherche lui aussi à barrer la route au clan Guidoum et placer Bensalah à son poste. C’est presque de la « broderie », mais les préparatifs pour la présidentielle de 2014 sont à ce point rigoureuses pour inciter à un travail qui requiert toute l’attention d’une brodeuse…
Fayçal Oukaci