“Contre la fatalité du désespoir, opposant la nécessité de l’espérance » : tel est le devise de l’ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour par laquelle il conclue se chroniques dans la presse. Et sa décision d’entrer en compétition pour la présidentielle 2014 s’inscrit dans cette philosophie qui prône un changement pacifique au système politique actuel.
La necessité du changement, Ahmed Benbitour a eu encore l’occasion de la marteler aujourd’hui samedi à l’occasion d’une conférence conjointe avec Soufiane Djllali, président du parti Jil Jadid à la salle Mohamed Zinet , à Riadh El Feth. Pour Ahmed Benbitour « les signes de tension se multiplient et une explosion deviendrait inévitable, si une réponse adéquate n’y est pas apportée ».
Les manifestations des jeunes chômeurs dans le sud du pays ne sont qu’une partie de ce ras le bol généralisé, face à un système chaque jours éclaboussé par des scandales, observe encore l’ex chef du Gouvernement qui insiste pour que la prochaine présidentielle soit un véritable tournant politique pour le pays « qui est aujourd’hui menacé dans son intégrité dans son unité, face à un système obsédé par sa propre survie ».
Soufiane Djillali, connu pour ne pas avoir la langue dans la poche n’est pas plus tendre à l’égard de Bouteflika dont il qualifie les quinze ans de pouvoir de « catastrophique ». Sans un pétrole à plus de 100 dollars, le pays serait aujourd’hui dans une » situation lamentable , dit-il en pointant la propension du pouvoir à « acheter la paix sociale ».
Soufiane Dillali souligne dans sa diatribe la rupture entre le pouvoir et les citoyens. Il pointe aussi du doigt les absences récurrentes du président Bouteflika sur la scène politique. ”S’il était un salarié, on devrait lui faire une retenue sur salaire » ironise t-il. Au sujet des ces absences, L’ex bras droit de Nourredine Boukrouh en retient particulièrement une celle concernant l’attaque de Tigunetourine contre le poumon industriel du pays.
Pour Soufiane Djillali, il s’agit bien d’un cassus belli perpétré contre l’Algérie par des Etrangers et le président n’a pas dit un seul mot.
Après avoir passé à la moulinette le système actuel, les deux hommes politiques en appellent à une mobilisation des citoyens pour s’opposer à un quatrième mandat de présidentielle pour Bouteflika, à s’opposer aussi à un éventuel prolongement du mandat actuel, car l’idée est dans l’air du temps, selon les deux conférenciers et à s’opposer enfin à la révision constitutionnelle.
S’agissant des accusations lancées contre lui mercredi par Louisa Hanoune, lui imputant la responsabilité des troubles qui ont agité la ville de Gharadaia, à l’occasion de la traditionnelle fête du tapis, Ahmed Benbitour se garde de polémiquer et a considéré les “outrances verbales” de Louisa Hanoune comme un des signes patents du « dévergondage » de la classe politique actuelle qui participe, selon lui de l’état de pathologie général du pays.
Sans la citer Benbitour dénonce le fait que la première dame du PT utilise son immunité parlementaire pour proférer des accusations sans fondements.
Pour rappel, cette conférence de Ahmed Benbitour et Soufiane Djillali devait compter aussi Mohamed Mechati, le dernier des « 22 » historiques, qui est aussi dans cette action citoyenne visant à faire barrage à un quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika pour la présidentielle de 2014.