Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) pourrait ne pas participer aux élections locales, prévues le 29 novembre 2012, n’écartant pas la nécessité de leur report.
C’est ce que le président du MSP, Aboujerra Soltani, qui a réuni hier des cadres militants de la wilaya d’Alger, a laissé entendre. Certes, le parti prépare activement cette échéance, tout en laissant la latitude à ses militants de contracter ou non des alliances localement et au sein de l’Alliance de l’Algérie Verte. Cela si la participation est confirmée et si ces élections se déroulent selon les principes démocratiques. En ce sens, Aboudjerra Soltani a indiqué avoir transmis au nouveau Premier ministre des propositions. Néanmoins, et le MSP étant échaudé par les élections législatives du 10 mai dernier dont les résultats ont démontré l’inanité de la compétition électorale et du rôle des parlementaires, pourrait ne pas participer à ce scrutin des locales. Dans ce contexte, Aboudjerra Soltani avait affirmé que deux options se présentent pour le pays, soit la dissolution de l’actuelle Assemblée populaire nationale et l’organisation d’un scrutin crédible ou l’ouverture d’un débat sur la révision de la Constitution. Or, les élections communales et de wilaya risquent de «n’avoir aucun sens», dira Aboudjerra Soltani, appelant les pouvoirs publics à «prendre le courage de décider leur report». Cela même si la position du MSP n’est pas encore claire, et pouvant être fixée notamment lors d’une prochaine conférence nationale, prévue les 20 et 21 septembre prochains. Et d’autant qu’Aboudjerra Soltani et les cadres du MSP sont convaincus que leur formation politique reste solide, malgré les dissensions de certains cadres dont ils déconsidèrent les motivations. Et dans la mesure où le président du MSP avait réitéré le refus de son parti de participer au gouvernement et précisé qu’il n’y est pas présent, Aboudjerra Soltani a indiqué en marge de la conférence que le dossier du ministre du Commerce devrait être transmis aux instances disciplinaires du MSP. Car, indique-t-il, Mustapha Benbada, avec lequel il a pourtant établi contact après la formation du nouveau gouvernement, n’a pas respecté les décisions du parti et ses propres engagements en acceptant sa reconduction. Evoquant la nature «technocratique » et «non politique» du gouvernement d’Abdelmalek Sellal, le leader du MSP de prôner la nécessité du «régime parlementaire». En ce sens, Aboudjerra Soltani estime que la décision du président de la République de remanier le gouvernement a, notamment, sonné le glas pour l’Alliance présidentielle, infligé une punition pour divers spéculateurs politiques et doit être appréciée dans l’optique de l’élection présidentielle de 2014. Estimant que la pratique démocratique a été «vidée de tout sens», le président du MSP note l’émergence de l’«Attatürkisme politique», un régime «où les partis de l’opposition dépendent du régime et où les partis acquis au régime font de l’opposition».