Benbada : Cevital domine mais n’exerce pas de «monopole»

Benbada : Cevital domine mais n’exerce pas de «monopole»

Le ministre algérien du commerce, M.Mustapha Benbada rectifie et annule les accusations contre le groupe Cevital : il n’est pas en situation de « monopole » mais a une position « dominante » qui n’a rien d’illégal. L’argument a été pourtant brandi avec insistance par les hommes du pouvoir et ses alliés après les dernières émeutes.

« Il n’y a aucune situation de monopole mais juste une situation de dominance qui n’est pas interdite par la loi ». C’est la réponse en forme de bémol du ministre algérien du commerce, Mustapha Benbada, à la question d’un journaliste qui évoquait le cas de Cevital, qui a été mis récemment sur la sellette après les émeutes. Le groupe d’Issad Rebrab avait été directement ou implicitement accusé d’exercer un monopole sur le sucre et l’huile et d’être directement responsable des émeutes qui ont secoué le pays. C’est le cas d’Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN et représentant personnel du chef de l’Etat qui a appelé à « casser le monopole sur les deux produits et réguler le marché.

Ce n’est pas normal que cinq importateurs contrôlent le marché du sucre en Algérie». Toujours dans la logique de « dépolitisation » des émeutes, Louisa Hanoune, porte-parole du PT, sans jamais nommer le groupe d’Issad Rebrab, l’a également accusé d’être responsable de la situation. Le PT et l’UGTA ont même signé une déclaration affirmant que les émeutes des jeunes ont été provoquées par des actes de « spéculation provocatrice». M.Benbada qui a géré le dossier a évité d’être aussi tranché même si ses services ont adressé une « sommation » au groupe de Rebrab. Désormais le ministre du commerce est encore moins catégorique que les hommes politiques gouvernementaux ou associés.

Sur la question du « monopole », M.Benbada vient de disculper clairement le groupe Cevital en relevant qu’il est en position dominante et que cela n’est pas interdit par la loi. « Lorsqu’un opérateur dépasse 45% de parts de marché on parle d’une position dominante. La loi interdit par contre l’abus dans l’utilisation d’une telle situation », a-t-il indiqué. Il a également relevé qu’en cas d’abus de cette position dominante, il revient aux concurrents de « protester auprès du Conseil de la concurrence, un organisme malheureusement gelé actuellement ».

LG Algérie

Relancer le Conseil de la Concurrence

Le ministre a promis d’ailleurs que ce Conseil de la concurrence sera bientôt relancé. Il a expliqué la situation de « gel » du Conseil de la concurrence dès sa naissance par « des problèmes au niveau des rouages administratifs habilités à traiter ce dossier, mais si le travail n’avance pas correctement (…) on demandera son examen par un conseil interministériel ». Selon lui, cela devrait permettre un déblocage de la situation et permettre l’élaboration les « textes d’application d’un conseil de concurrence opérationnel ». Retournant sur la dernière crise de la flambée des prix de denrées de base notamment le sucre et l’huile, le ministre a écarté l’existence de toute situation de monopole sur le marché algérien.