A la différence de ses collègues du gouvernement, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, reprendra ses fonctions le 31 du mois en cours, à la veille du rama-dhan. Le ministre veut se rendre compte de visu si les prix correspondent aux promesses de stabilité, vu la disponibilité des produits alimentaires grâce, notamment, à l’importation.
Dans ce cadre, au programme, M. Benbada effectuera le 31 juillet une visite de travail dans la circonscription administrative d’El Harrach (marché de gros de produits alimentaires) et de Baraki (commune des Eucalyptus : visite du marché de gros des fruits et légumes). Ce déplacement du ministre du Commerce au marché de gros n’est pas le premier. Le ramadhan dernier, il s’était rendu au marché de gros de Hatatba, distant de 30 km du marché de détail. Lors de cette visite, le ministre a été ahuri par la flambée des prix et aucune démarche ne pouvait arrêter la spéculation. «Il est impossible de tout contrôler, car le nombre de commerçants est supérieur à celui des contrôleurs», a été sa réponse, ajoutant : «Je ne peux pas prévoir une baisse des prix des fruits et légumes durant le ramadhan». Donc à quoi bon faire des promesses ? Le secteur est rongé par l’anarchie et l’informel, un simple contrôle des prix reste un grand handicap pour ce ministère qui a connu une série de responsables. Jusqu’à présent, personne n’a pu mettre fin à la spéculation en l’absence d’un marché répondant aux règles économiques. L’absence sur le terrain du ministère du Commerce est constatée durant les quelques jours qui précédent le ramadhan, car les prix ont déjà augmenté qu’il s’agisse de la viande ou des fruits et légumes. Selon les chiffres du département du Commerce, durant les trois dernières années 190 000 infractions ont été signalées, alors que pour le premier semestre de l’année en cours,
600 000 interventions ont été enregistrées pour 90 000 infractions signalées. Avec cet exemple récent de l’état des prix, on se demande si le ministre du commerce est vraiment persuadé d’un changement cette année ? Rien ne laisse croire pour l’instant que les citoyens vont passer ce ramadhan en paix financièrement. Dans ce cadre, le département du Commerce suppose la possibilité d’une baisse des prix en se basant sur l’argument suivant : les produits de large consommation seront disponibles durant le mois de ramadhan prochain et le marché sera bien approvisionné. Cependant, le ministère oublie un détail important : qui dit que ces produits ne seront pas détournés par les spéculateurs ? S’agissant du contrôle des pratiques commerciales, il faudra attendre la mise en œuvre du quinquennat 2010-2014, le ministère du Commerce devant recruter 7 000 agents supplémentaires, dont 1 000 ont déjà été recrutés l’année dernière, 5 000 le seront entre 2011 et 2012.
Nacera Chenafi