Le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Halim Benatallah, a indiqué hier à Londres que « la loi doit évoluer en ce qui concerne le cas des sans-papiers ».
« Pour les sans-papiers, qui représentent aujourd’hui une grande partie de la communauté des Algériens de Grande-Bretagne, il n’est pas question de laisser la situation telle qu’elle », a souligné M. Benatallah dans une déclaration à l’APS à l’issue de sa tournée en Grande-Bretagne.
Il a relevé la disposition de l’État à protéger l’ensemble de ses ressortissants « quelles que soient leurs situations » et faire en sorte que « chaque Algérien se sente protégé par la loi ». « Nous devons aider les citoyens, même ceux vivant dans la clandestinité qui sont aussi des Algériens, pour gagner leur confiance qui est à la base de tout et ils doivent se sentir protégés », a-t-il dit, citant la possibilité de les doter, parmi les mesures d’aide prévues, d’un passeport d’une validité limitée d’un an pour leur « permettre de régulariser leur situation ».
« Nous avons prévu de doter l’ambassade d’un poste d’avocat qui maîtrise parfaitement les lois britanniques pour permettre à chaque citoyen, de défendre ses droits », a expliqué M. Benatallah, qui a indiqué que le gouvernement est en train d’élaborer une « véritable » stratégie pour la communauté nationale à l’étranger et cette stratégie, a-t-il souligné, « doit être imprégnée de la réalité et alimentée directement par les suggestions des émigrés ».
Lors de sa visite en Grande-Bretagne, M. Benatallah s’est rendu dans le quartier de Finsbury Park au nord de Londres où vivent la majorité des Algériens.
Il s’est entretenu directement avec les membres de la communauté nationale, en majorité des jeunes venus nombreux lui exposer leurs cas. L’absence de relation avec le pays, les difficultés rencontrées au niveau des services consulaires et le cas des harragas et des détenus, ont été les thèmes largement débattus lors de cette rencontre improvisée dans un café populaire. La visite qualifiée de « première du genre » dans le quartier par les habitants de Finsbury Park, a été positivement perçue par les membres de cette communauté qui voient un « geste important » envers eux. Lors de cette entrevue les membres de la communauté nationale, représentant les différentes catégories sociales, ont fait part au représentant du gouvernement de leur « sentiment de marginalisation ». « Nous sommes vraiment marginalisés et demandons au gouvernement de se pencher sur notre cas, surtout sur celui des nombreux sans-papiers », ont-ils dit à M. Benatallah.
Les difficultés rencontrées dans leur relation avec les services consulaires lui ont été largement exposées. « Les blocages et l’accueil négatif reçu au niveau du consulat sont tels que nous nous demandons si nous sommes réellement des Algériens ayant des droits », ont-ils affirmé au secrétaire d’État.
Ils ont également posé le problème des Algériens détenus en Grande-Bretagne « qui ne bénéficient d’aucune protection juridique de la part des autorités nationales, qui leur permettrait de défendre leur cas », demandant le soutien juridique de l’ambassade. « C’est la première fois que je vois un représentant officiel du gouvernement a Finsbury Park. L’Etat pense à nous, c’est un excellent signe » a dit, à propos de cette rencontre avec le secrétaire d’État, Mohamed..
I. A.
