Mehdi Benatia annonce la couleur : le Maroc ne jouera pas le zéro à zéro à Annaba dimanche prochain. Sûr du potentiel offensif que recèle l’équipe marocaine, le défenseur central de l’Udinese estime que la sélection de son pays possède les moyens de mettre en difficulté l’équipe algérienne.
Ainsi, d’emblée, Benatia rassure quant à la bonne marche de la préparation entamée il y a trois jours sous la houlette du coach belge des Lions de l’Atlas, Eric Gerets : «On est bien arrivés, chacun est rentré seul parce qu’on n’avait pas le même vol sur Marrakech mais Dieu merci nous sommes tous ici. On s’est réunis le soir autour du dîner et on est tous content de se retrouver encore une fois en sélection. On se parle entre nous, on s’échange les nouvelles concernant nos clubs respectifs, et puis voilà. Franchement, ça fait plaisir de se revoir et de replonger dans cette belle ambiance.»
«Sortir un grand match pour faire plaisir à nos fans»
Abordé par notre confrère de Radio Mars au sujet de la prochaine rencontre qui attend ses camarades face à l’Algérie, Benatia a d’abord insisté sur la nécessité de bien préparer cette empoignade qui mettra aux prises deux sélections connues, et qui se respectent mutuellement. A ce propos, il avance : «On sait qu’on a une échéance importante et décisive qui nous attend dimanche prochain. Donc, il va falloir réaliser un grand match pour faire plaisir à nos supporteurs. Pour cela, on doit bien préparer ce derby et rester sereins.»
«On n’a pas à se plaindre des conditions de préparation»
A la question de savoir si la chaleur qui prévaut ces derniers temps à Marrakech ne gênait pas trop les joueurs professionnels marocains évoluant à l’étranger, donc habitués à des températures moins élevées, Mehdi qui évolue au nord de l’Italie et plus exactement à Udinese, ne se plaint pas vraiment, mais précise : «C’est clair, il fait chaud à Marrakech surtout pour moi qui évolue dans le nord de l’Italie où il fait très froid en cette période de l’année. Cette semaine il a beaucoup plu avec des températures très basses. Mais bon, on ne va pas se plaindre, ça fait du bien de prendre un peu de soleil, il n’y a pas de soucis là-dessus. C’est agréable, c’est toujours un plaisir de revenir au Maroc et faire le stage de préparation à Marrakech. Que du bonheur quoi !»
«On va en Algérie pour gagner»
A l’instar de ses coéquipiers, Benatia est fortement motivé par l’idée de mettre un terme au suspense dès le prochain match en allant décrocher le billet qualificatif à la CAN2012 en Algérie même : «Sincèrement, on y va pour gagner. On est certes premiers au classement et quoi qu’il arrive on restera leader, mais il faudra absolument éviter de perdre. On a une très bonne équipe avec des joueurs très en forme actuellement, donc il n’y a pas de raison de ne pas viser la victoire. On est capables de faire un grand résultat à Annaba.»
«Ça va être tendu, mais on a de quoi les mettre en difficultés»
Interrogé s’il n’avait pas trop d’appréhensions par rapport à toute la pression qui sera certainement de mise le jour du match, le défenseur central marocain rétorque : «On sait que ça va être tendu, on sait aussi qu’il y aura beaucoup de pression, mais ça reste un match de football, donc il faudra rester concentrés sur le jeu. Je sais qu’on a une bonne équipe, je sais aussi qu’on a vraiment de quoi les mettre en difficultés.»
«Je suis persuadé qu’on va réaliser un grand résultat»
Poursuivant sa réponse au sujet de la tension qui pourrait régnait tout au long de ce duel, Benatia appelle tout de même à jouer le jeu en restant sportif du début jusqu’à la fin : «Il ne faudra pas qu’on sorte du contexte du football. Comme je l’ai dit, il ne faut surtout pas céder à la provocation ou quoi que ce soit. Je reste persuadé qu’on va réaliser un grand résultat.»
«On a un bon potentiel offensif, on ne doit pas viser le nul»
Avant de clore son entretien avec le journaliste marocain de Radio Soleil, Benatia a promis que ses équipiers et lui n’iront pas jouer le nul à Annaba. Persuadé de revenir avec une bonne opération il annonce : «Non, on ne va pas jouer le nul. On a une équipe qui joue bien au ballon. On s’est retrouvés il y a quelques temps et on sent qu’on va en s’améliorant. On possède un grand potentiel offensif, il ne faudra donc pas jouer le 0-0.»
Gerets a la matière pour bien faire
Pour son premier test aux commandes du Maroc, Eric Gerets prend ses responsabilités. Le sélectionneur belge assume la carte blanche accordée par la Fédération pour asseoir ses décisions. Comme celle de laisser en France Abdelhamid El Kaoutari et Karim Aït-Fana et de se passer de Mounir El Hamdaoui. Mais pour le choc du 27 mars face aux rivaux maghrébins, Gerets compte également sur sa nouvelle génération.
«Belhanda, on aurait dit qu’il en sélection depuis des années»
Le déplacement à Annaba en qualifications pour la CAN 2012 constitue plus qu’un simple révélateur pour les nouveaux Lions de l’Atlas de Gerets qui, pour ce combat, fait confiance à une nouvelle génération offensive symbolisée notamment par Younes Belhanda, attaquant de Montpellier. Appelé pour la première fois en novembre 2010, en Irlande du Nord, un mois après son «choix du cœur», le prodige franco-marocain a alors impressionné le Lion de Rekem. «On aurait dit que cela faisait déjà des années qu’il était en sélection», avait lâché l’ancien entraîneur de Marseille. A 21 ans, il confirme cette saison une réputation née en mai 2009 en finale de Coupe Gambardella, remportée 2:0 par son club formateur face au FC Nantes. «Par son volume de jeu, sa maturité et sa technique, il a le bagage pour évoluer au milieu comme sur l’aile. Il me fait penser à Robert Pires», avait osé comparer René Girard, l’entraîneur du MHSC. Deux ans plus tard, Belhanda assume et permet même à Gerets d’envisager un nouveau dispositif.
Khardja : «J’aime bien jouer libre pour apporter un plus à l’attaque»
Reconverti face au Niger en février dernier à un poste inhabituel de demi défensif, le Montpelliérain a plané sur le match amical de préparation. Entreprenant, technique, intelligent dans ses choix, il permet à l’entraîneur belge de repositionner Houssine Kharja en milieu offensif, son poste de prédilection, en associant Belhanda à Adil Hermach à la récupération. La formule est séduisante. «C’est clair que j’aime bien être un milieu du terrain un peu libre, j’aime bien apporter un apport offensif», confirme la nouvelle valeur sûre de l’Inter Milan, arrivée du Genoa en Lombardie en janvier et reconvertie milieu défensif pour la bonne cause en sélection, «car on a beaucoup de bons joueurs offensifs».
Boussoufa, la force de frappe
Au rayon de l’animation offensive, la victoire face au Niger (3:0) a également apporté d’autres tendances. Sous l’ère Gerets, Mbark Boussoufa s’impose comme un patron. Longtemps mal à l’aise en sélection, l’ancien Soulier d’Or belge sous le maillot d’Anderlecht a justifié la confiance placée en lui par son sélectionneur. Auteur d’un doublé, la nouvelle recrue du FC Anzhi Makhachkala, en première division russe, devient incontournable et son association avec Adel Taarabt peut rapidement permettre aux Lions de l’Atlas de «redorer le blason du football marocain», comme l’espère Hermach.
Warnock (ent. Queen’s Park Ranger) : «Taarabt pourrait gagner n’importe quel match dans n’importe quel championnat au monde»
Fraîchement élu joueur de l’année en D2 anglaise avec les Queen’s Park Rangers, Taarabt, ex-pensionnaire du centre de formation du RC Lens, revit sous les couleurs des Hoops. Avec 15 buts et autant de passes décisives en 37 matches de Championship, il a confirmé face au Niger la nouvelle dimension acquise en Angleterre. Encore inconstant et abusant des dribbles, l’ancien remplaçant de Tottenham, 21 ans seulement, est une arme de percussion massive à manier avec science. «Il pourrait gagner n’importe quel match dans n’importe quel championnat au monde, mais peut également en faire perdre si vous ne savez pas comment l’utiliser», explique son entraîneur en club, Neil Warnock.
El Arabi, le Zizou de l’Atlas
Ancien international français U21 de futsal, renvoyé du centre de formation du SM Caen avant d’y revenir en réserve puis chez les professionnels après une rédemption réussie de trois ans en CFA, Youssef El Arabi est une autre munition précieuse pour Gerets, amateurs d’artistes imprévisibles. Le buteur normand, auteur de 14 réalisations en Ligue 1, a choisi de défendre les couleurs marocaines parce que «le nouveau projet avec le nouveau coach m’a plu», selon ses propres termes. Il apporte à sa sélection des atouts nés lors de sa formation sur les parquets. «Devant les cages, Youssef retrouve l’aisance du football en salle, où il faut très vite réagir car l’adversaire est tout de suite sur vous», analyse Henri Emile, actuel intendant de l’équipe de France, qui a connu le phénomène lors des années Futsal. «Il a gardé cette maîtrise de l’espace. Quand je le vois, il me fait penser à Zinedine Zidane mais aussi aux Brésiliens par sa façon d’utiliser la semelle pour contrôler le ballon ou de se servir de son corps pour feinter.» Comme Mehdi Carcela (21 ans), génial technicien du Standard de Liège, et l’ailier d’Herenveen Oussama Assaidi (22 ans) sont déjà bien intégrés, Gerets doit avant tout se soucier de rechercher le bon équilibre et la hiérarchie adéquate dans cette nasse de talents. La matière première est de bonne qualité, reste à concevoir un produit fini compétitif.
Suite à la probable défection de Taarabt
On sait par exemple qu’en défense, le Lion de Rekem devrait faire confiance au quatuor Michael Basser à droite de la défense, Ahmed Kantari et Mehdi Benatia dans l’axe, ainsi que Rachid Soulaimani sur le flanc gauche de la défense. Même chose en milieu du terrain où on devrait retrouver, sauf grosse surprise, Adil Hermach et Younes Belhanda à la récupération, Houssine Kharja comme relayeur et M’barek Boussoufa à la baguette.
Par ailleurs, en attaque, tout porte à croire que c’est le duo Al Arabi-Chamakh qui sera titularisé d’entrée, sachant que le joueur du Queens Park Rangers, Adel Taarabt, pressenti pour entamer le match comme titulaire, demeure très incertain pour cette empoignade. Endeuillé par la mort de son frère, Taarabt pourrait déclarer forfait pour ce derby à moins que le coach Gerets ne décide de l’incorporer à la dernière minute pour préserver son système de jeu préféré, le 4-5-1, préféré.
Le mémorable revers de 79 leur fait toujours mal
Nos amis marocains croient dur comme fer à la qualification des Lions de l’Atlas à la prochaine CAN 2012 ici même en Algérie. Arguant du fait que la majorité des joueurs de leur sélection évoluent dans les plus grands championnats européens, les journalistes du royaume chérifien avancent que l’heure de la revanche de 1979 (1-5) a sonné. Cette humiliation semble faire toujours mal aux Marocains qui oublient un peu que la sélection algérienne qu’ils imaginent une proie facile à dévorer est capable de rebondir à tout moment. «C’est dommage que ces deux pays frères se rencontrent durant une période cruciale, car comme l’Algérie avait enfoncé le Maroc dans la crise en 1979, il y a de très fortes chances que le Maroc, le 27 mars 2011, soit à l’origine d’une crise latente dans le football algérien.» Peut-on notamment lire dans un article paru sur un site internet spécialisé marocain.