Benaïssa : 20% de nos importations sont des produits alimentaires

Benaïssa : 20% de nos importations sont des produits alimentaires
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Rachid Benaïssa a fait savoir que «la sécurité alimentaire n’intéresse pas uniquement l’Algérie. Cette question est inscrite dans tous les agendas politiques des grandes rencontres. Il y a une prise de conscience collective surtout après la crise alimentaire de 2007 et 2008».

Le groupe informel des 5+5, à savoir l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, aux côtés des cinq pays de la rive nord de la Méditerranée, en l’occurrence le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la France et Malte, discute depuis hier à Alger, à travers un séminaire de deux jours, sur la sécurité alimentaire, les changements climatiques ainsi que sur les voies et les moyens à même d’améliorer cette sécurité dans les dix pays du bassin occidental de la Méditerranée, à travers l’accroissement des investissements agricoles, la gestion rationnelle des espaces agricoles et le progrès technique.

A ce sujet, intervenant dans la matinée d’hier sur les ondes de la Radio nationale, Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a fait savoir que « la sécurité alimentaire n’intéresse pas uniquement l’Algérie. Cette question est inscrite dans tous les agendas politiques des grandes rencontres. Il y a une prise de conscience collective surtout après la crise alimentaire de 2007 et 2008».

A ce propos, il indiquera qu’«il y a eu une prise de conscience mondiale pour réguler le marché», et qu’«il faut avoir des stocks». Il assurera que «ce regard nouveau sur le commerce des produits agricoles au niveau national ou international est au centre de beaucoup de préoccupations. Nous avons revitalisé un certain nombre d’unités de stockage et établi des conventions avec des opérateurs privés nationaux. Nous construisons ce réseau graduellement. Cela ne relève pas uniquement d’une décision administrative, il faut que les gens soient convaincus de cela». En outre, s’agissant de l’Algérie, Rachid Benaïssa a fait savoir que la facture alimentaire de l’Algérie continue de grimper, en ce sens qu’en 2011, selon le ministre, «20% des importations sont constituées de produits alimentaires», alors qu’en 2010 elles étaient de 16%. Néanmoins, dira le ministre, pour comprendre ces chiffres «il faut prendre en compte le contexte dans lequel nous nous trouvions en 2011 et même en 2012. Il faut donc créer une sorte de sérénité». De ce fait, l’essentiel des importations algériennes se résume dans quatre produits alimentaires. Il s’agit en l’occurrence des céréales (blé dur et blé tendre, orge, maïs), de poudre de lait, des huiles et de sucre. Pour le ministre, «ces produits font l’essentiel de nos importations. Nous travaillons sur les céréales pour améliorer le rendement des terres».

Toutefois, même s’il a assuré que «de campagne en campagne, nous notons une amélioration du rendement à l’hectare», il préviendra que «le retard ne pourra pas être rattrapé d’un coup de baguette magique». Néanmoins, il soulignera que sur cette question de sécurité alimentaire, l’action est menée avec l’ensemble des acteurs de la chaîne agro-industrielle. Selon lui, «il faut faire en sorte que les agriculteurs produisent sans avoir peur de vendre leurs produits, et que les commerçants cèdent leurs marchandises à prix stable, sachant qu’en vendant plus, ils gagnent plus. Il n’y a donc pas de place pour la spéculation». Benaïssa, tout en rappelant les différentes mesures de soutien apportées par les pouvoirs publics en direction notamment des producteurs de céréales et de lait, appellera à «libérer les initiatives des agriculteurs et l’investissement dans l’agriculture», qui, dira-t-il, «sont inscrits parmi les objectifs de la politique que nous menons». Soutenant dans ce contexte qu’«un certain frémissement» a été constaté, mais que «nous n’avons pas encore atteint les niveaux souhaités». Aussi, il soulignera qu’une enveloppe de 100 milliards DA est débloquée annuellement par l’Etat en soutien à l’investissement agricole.

Par ailleurs, durant ces deux journées de travail, les pays membres des «5+5» en plus d’un certain nombre de responsables d’institutions internationales, axeront les débats sur le thème essentiel de la rencontre, à savoir la sécurité alimentaire et l’adaptation aux crises alimentaires cycliques et leurs liens avec les prix des matières premières et denrées alimentaires sur le marché mondial.

Ils devront en outre partager et échanger leurs expériences en la matière. De plus, il est attendu de ce séminaire que les participants parviennent à mettre en place des mécanismes de régulation de la volatilité des prix des matières premières alimentaires sur les marchés mondiaux, ainsi qu’une stratégie commune en vue d’une meilleure gestion des ressources naturelles. A noter que ce séminaire est organisé par le ministère de l’Agriculture et intervient conformément aux conclusions de la 8e conférence des ministres des Affaires étrangères des «5+5» qui a eu lieu à Tunis les 15 et 16 avril 2010. Quant à la prochaine conférence du groupe des 5+5, elle se tiendra à Naples, en Italie.

Par Lynda Naili Bourebrab