Larbi Ben M’hidi, l’histoire d’un homme vaillant avec un parcours héroïque

Larbi Ben M’hidi, l’histoire d’un homme vaillant avec un parcours héroïque

Mohamed Larbi Ben M’hidi, le révolutionnaire algérien mystique, militant infatigable au tempérament bien trempé et l’homme de cœur à la conviction absolue en sa cause et qui n’avait aucun doute sur l’issue inévitable de la glorieuse Guerre de Libération Nationale.

Des phrases cultes comme “Vous avez le passé et nous l’avenir”, en s’adressant aux militaires des colons français, ou bien, “Jetez la révolution dans la rue et le peuple s’en emparera”. Font toujours vibrer les mémoires du peuple algérien aussi plus que reconnaissant envers ses héros.

Enfance et éveil du nationalisme

La légende naît le 23 octobre 1923 dans le village d’El Kouahi à Aïn M’lila, 40 km au sud de Constantine. Cadet d’une famille rurale de deux garçons et trois filles. Enfant, il rentre à l’école française pour une année puis part pour la ville de Batna où il obtient son certificat d’études primaires, commençant juste après des études secondaires à Biskra. En 1939, il s’engage dans les rangs des Scouts musulmans algériens (SMA), véritable école du nationalisme ou il devient, au bout de quelques mois, chef de groupe scout.

Les engagements politiques menant à la guerre de libération nationale

À 20 ans, à peine, il rejoint les rangs du parti nationaliste, le PPA-MTLD. À Biskra, il participa aux manifestations du mois de mai 1945 et fut arrêté par les forces coloniales pendant plus de 20 jours. C’est tout naturellement qu’il rejoint par la suite l’Organisation spéciale (OS) à sa création, en 1947, pour préparer le déclenchement de la Révolution. Et c’est tout aussi foncièrement qu’il fut parmi la poignée de jeunes militants nationalistes (Ben Boulaïd, Boudiaf, Didouche, etc.), qui avaient créé le Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA) à l’été 1954, pour faire partie ensuite des 9 historiques ayant déclenché la Révolution sous la bannière du Front de libération nationale (FLN).

Ben M’hidi se veut être l’un des neuf fondateurs du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA), qui, le 10 octobre 1954, transforment celui-ci en FLN et choisissent la date du 1er novembre 1954 comme date du déclenchement de la lutte armée contre l’occupant français.

Lors de la réunion des cadres du front le 25 juillet 1954 dans une modeste maison du Clos Salembier. On lui confie la direction de l’Oranie qui devient sa première responsabilité. Puis en 1956, laissant le commandement de la wilaya 5  à son lieutenant Abdelhafid Boussouf, il devient membre du Conseil national de la révolution algérienne ; étant très proche des idées d’Abane Ramdane et de Krim Belkacem, ils représentaient à eux trois les cerveaux de guerre et les visionnaires d’après.

La bataille d’Alger

Nommé chef de la zone autonome d’Alger, il prit part à la tâche d’organiser les premiers attentats dans la capitale, notamment ceux du 30 septembre 1956. En janvier, Robert Lacoste, gouverneur général et ministre de l’Algérie, lance la bataille d’Alger, confiant aux parachutistes du général Massu les pouvoirs de la police dans la Zone Alger-Sahel.

Larbi Ben M’hidi fut arrêté le 23 février 1957 par les parachutistes, selon certaines sources, après que l’un de ses camarades de guerre ait signalé aux autorités françaises les refuges où se déroulaient les réunions de la ZAA. Refusant de parler, El Hakim, avec sa sérénité que renvoyait son très large sourire, est exécuté à 34 ans par un groupe de soldats français aux ordres du futur général Paul Aussaresses, la nuit du 3 au 4 mars 1957.

Très grand politicien et stratège, son caractère intransigeant et la méticulosité de ses discours, qui s’apparentaient à de véritables démonstrations de rhétorique, Larbi Ben M’hidi a fourni le prototype du révolutionnaire dévoué à une cause qu’il estimait juste et à laquelle on devait sacrifier chaque jour de sa vie et chaque souffle qu’un homme opprimé puisse expirer sur sa terre piétinée.

Non seulement Sage, mais aussi visionnaire, quelque temps avant sa mort, il déclara : »Je voudrais être soumis de bon cœur à ces tortures pour être bel et bien sûr que cette chaire misérable ne me trahisse pas. J’ai la hantise de voir se réaliser mon souhait le plus cher, car lorsque nous en aurons fini avec l’occupant, il se passera des choses terribles, on oubliera toutes les souffrances de notre pays et de notre peuple pour se disputer des places ; ce sera la lutte pour le pouvoir. Nous sommes en pleine guerre et certains y pensent déjà, des clans se forment… Oui, j’aimerais mourir au combat avant la fin. «