Ben Ali nie avoir donné l’ordre de tirer sur les manifestants

Ben Ali nie avoir donné l’ordre de tirer sur les manifestants

L’ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a réitéré hier sa position quant aux tenants et aboutissants de la «révolte des Tunisiens», en affirmant «qu’un coup d’Etat a été opéré et qu’il a été contraint de s’exiler en Arabie saoudite».

S’exprimant par le biais de son avocat, Me Akram Azouri, dans une interview au journal électronique attounissia.com, le président tunisien déchu a soutenu que «des preuves irréfutables et tangibles sont disponibles, à savoir toutes les conversations téléphoniques conservées par les ministères de la Défense et de l’Intérieur, ainsi que la boîte noir de l’avion présidentiel qui a transporté la famille de Ben Ali vers l’Arabie saoudite».

L’ex-locataire du palais de Carthage défie la justice des «nouvelles autorités» d’ouvrir une véritable enquête sur «les évènements en Tunisie durant la période de décembre 2010 et janvier 2011».

Selon son avocat, «toutes les décisions présidentielles prises pour la réforme de l’Etat allaient être exécutées et que des instructions écrites ont été adressées au gouvernement pour leur exécution. Dans le dernier discours, prononcé le 13 janvier 2011 par Ben Ali,

des figures de l’opposition ont appelé le président pour le féliciter et l’encourager à réformer davantage en faveur d’une ouverture démocratique», a tenu à souligner la défense de l’ex-chef d’Etat tunisien, soulignant que les preuves de ces conversations existent.

Pour étayer ses propos, le président déchu a rappelé qu’un conseil des ministres s’est tenu le 13 janvier pour plancher sur les réformes et mesures d’apaisement décidées et que l’ex-Premier ministre Ghenouchi avait entrepris les démarches nécessaires pour appliquer les décisions annoncées dans le discours de Ben Ali.

L’ex-chef d’Etat a souligné également n’avoir jamais eu à signer une condamnation à mort d’un détenu politique ou d’un ressortissant tunisien, y compris celle de l’actuel leader d’Ennahdha, Rachid Ghennouchi, condamné durant le règne de Bourguiba. Ben Ali a réfuté également avoir tenté d’entrer en France le jour de son départ de la Tunisie (le vendredi 14 janvier 2011). «Il n’a jamais été question de fuir vers la France. C’est un pur mensonge distillé pour me nuire.

Mon départ vers l’Arabie saoudite a été préparé par des responsables qui ont voulu me destituer. Tout a été préparé à l’avance et j’ai été contraint d’accepter.

Les militaires et des hauts responsables sont derrière ce coup d’Etat et je les tiens pour seuls responsables de la situation du pays», précise l’avocat de Ben Ali. Interrogé sur la répression des manifestants et l’ordre donné de tirer sur les foules, l’ex-président a indiqué «qu’il n’avait jamais autorisé l’utilisation de la force et des armes à feu contre les manifestants».

Quant aux déclarations tenues par ses anciens collaborateurs l’incriminant en tant que seul responsable de la mort de citoyens, Ben Ali dit comprendre leur «positionnement», car il s’agit, selon lui, de «circonstances obligatoires poussant à de telles positions» et que le temps finira par révéler les faits dans leur contexte historique.

F. B