Le ministre français du Budget François Baroin a indiqué jeudi 20 janvier avoir été « informé » de « mouvements suspects » sur des avoirs en France du clan de l’ex-président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali, mais a refusé de parler « d’évasion ou de sortie » de fonds.
Tracfin, la cellule du ministère des Finances chargée de traquer les mouvements d’argent suspects, « m’a informé d’une signalisation de mouvements suspects, pas forcément d’évasion ou de sortie », a déclaré M. Baroin, interrogé sur la chaîne de télévision LCI sur un éventuel blocage des comptes de la famille Ben Ali par la France.
« Une banque constate un mouvement au-delà des plafonds », a-t-il laconiquement ajouté, sans livrer plus de détails. Il appartient, a dit le ministre, à Tracfin, de saisir l’autorité judiciaire compétente. « A ce stade, il n’y a pas encore de procédure engagée par Tracfin mais il y a désormais des procédures judiciaires engagées par des tiers », a-t-il dit.
Après la chute du régime Ben Ali, Tracfin a demandé en début de semaine à l’ensemble des établissements financiers français de lui signaler « sans délai » tout mouvement de fonds suspect, « retraits substantiels en espèces, achat de métaux précieux, envois de fonds vers l’étranger, etc. » A partir de là, le ministère peut bloquer administrativement pendant 48 heures toute opération présumée douteuse, avant que la justice ne prenne éventuellement le relais.