Ben Ali et sa famille sont en Arabie saoudite

Ben Ali et sa famille sont en Arabie saoudite
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Le président tunisien en fuite est en Arabie saoudite avec sa famille, a confirmé dans la nuit de vendredi à samedi un communiqué du palais royal saoudien. «Le gouvernement saoudien a accueilli le président Zine El Abidine Ben Ali et sa famille dans le royaume», et ce, «en considération des circonstances exceptionnelles que traverse le peuple tunisien», indique le communiqué. Son arrivée à Jeddah, une ville saoudienne sur la mer Rouge, avait été annoncée peu auparavant par une source saoudienne.

Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, a quitté vendredi la Tunisie après des manifestations populaires sans précédent contre son régime qui ont été réprimées dans le sang. Ryad exprime «son soutien à toute mesure bénéfique au peuple tunisien frère» et apporte «sa solidarité totale avec ce peuple et espère la cohésion de tous ses enfants pour surmonter cette conjoncture difficile», selon le texte.

Selon des informations rapportées par l’agence AFP, la France n’a pas souhaité accueillir l’ancien président, expliquant cette position par le risque de mécontentement de la communauté tunisienne dans l’ex-puissance coloniale. Selon la même source, certains membres de la famille Ben Ali sont déjà arrivés en France depuis jeudi soir, malgré les démentis des autorités. Ils séjournent à l’hôtel Disneyland au sein du parc d’attractions de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne). Une des filles de Leila, l’épouse de Ben Ali, semble avoir été reconnue par des employés, ajoute l’AFP.

Le discours du nouveau président

«Tous les Tunisiens sans exception et sans exclusive seront associés au processus politique», a déclaré Fouad Mebazaa, le tout récent président par intérim. Il a promis de consacrer le pluralisme et la démocratie et de respecter à la lettre la Constitution. Il a par ailleurs annoncé que le Premier ministre sortant, Mohammed Ghannouchi, était toujours chargé de former un nouveau gouvernement, ajoutant que «l’intérêt supérieur du pays nécessite un gouvernement d’union nationale». La nomination du président du Parlement à la tête de la présidence de l’Etat semble apaiser les esprits des Tunisiens. Hier, un calme précaire règnait dans les rues de la capitale après une nuit marquée par des actes de vandalisme dans la région de Tunis, a rapporté l’AFP. Les Tunisiens se sont réveillés pour la première fois depuis 1987 sans leur président. Néanmoins, un climat de tension et d’incertitude règne à Tunis, après une nuit de pillages et du départ soudain en Arabie saoudite du chef de l’Etat, Ben Ali, chassé du pouvoir sous la pression de la rue après un mois d’émeutes réprimées dans le sang. Ces dernières auraient causé la mort d’au moins 66 personnes, selon des chiffres communiqués jeudi par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme. Un bilan qui pourrait toutefois s’alourdir, de nouvelles victimes ayant été signalées depuis.

Par Hocine L.