Ben Ali en Tunisie, maintenant Moubarak en Egypte, who’s next ?

Ben Ali en Tunisie, maintenant Moubarak en Egypte, who’s next ?
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Voyant son homologue Ben Ali réduit à quitter la Tunisie, M. Moubarak, Président d’Egypte (depuis plus de 29 ans), a pris des mesures draconiennes pour s’assurer que son peuple ne manifesterait pas. Non, il n’a pas donné la parole à l’opposition.

Il n’a pas non plus fait en sorte que le chômage se résorbe ou que la situation économique égyptienne s’améliore. Il a tout simplement coupé tous les systèmes de communication qui pourraient servir de support à un soulèvement populaire, comme ce qui s’est passé en Tunisie. Résultat : plus d’Internet, plus de portable. C’est donc tout un peuple qui se retrouve coupé du monde.

Mais heureusement, il existe des hackers partout. Les hackers du groupe Anonymous s’en prennent depuis le 23 Janvier aux sites gouvernementaux égyptiens, pour bloquer les ministères. Les plus touchés seraient les ministères de l’Intérieur et des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication, tiens, tiens…). Mais Anonymous ne suffit pas. Le blocage d’Internet les empêche d’agir. En effet, les causes d’Anonymous sont souvent rejointes pour des actions locales et ponctuelles.

Les jeunes Egyptiens n’ayant pas accès à Internet, il leur est impossible d’aider. Des opérateurs solidaires mettent à disposition des numéros de secours pour déjouer la censure égyptienne. Les connexions bas-débit ainsi créées permettent aux opposants de s’organiser pour manifester. Anonymous encourage à envoyer les listes de numéros mis à disposition par fax, un des derniers moyens de communication encore disponible.

LG Algérie

Ces techniques ont porté leurs fruits puisque des comptes Twitter, comme #jan25 se chargent de relayer l’information à la population, occasionnant depuis cinq jours des manifestations de plus en plus radicales et de plus en plus violentes.

Mais Moubarak n’est pas à la porte pour autant. Car contrairement à Ben Ali, le président égyptien a l’armée de son côté. Et encore plus depuis la soirée du 29 janvier. Car la carte que joue Moubarak est osée : renverser soi-même son gouvernement pour être en bons termes avec le suivant.

Selon Libération, un « autocoup d’Etat ». La démission du gouvernement annoncée, Moubarak s’est entouré de ses alliés de l’armée, afin que les fraternisations soldats/manifestants cessent et que son régime ne soit pas renversé. Notons que son seul regret à l’heure actuelle est d’avoir nommé un Vice-Président, synonyme dans cette République particulière de successeur, place qu’il réservait à son fils jusqu’à maintenant.

Il est à craindre maintenant que Moubarak devienne ivre de pouvoir et ordonne encore à l’armée de tirer sur la foule. Ce qui fait peur aujourd’hui, c’est que personne ne sait si elle le fera ou pas.

Ce reportage de BFM montre un visage rassurant de l’armée

La santé du président peut laisser penser qu’il a voulu passer la main en douceur. Mais pour l’heure, Internet est toujours coupé et l’armée occupe toutes les grandes villes égyptiennes, faisant respecter les couvre-feux et tentant de disperser les manifestants tant bien que mal. Le Maghreb semblait plongé dans une crise économique depuis deux ou trois ans.

Il est désormais plongé dans une crise politique, économique et sociale qui menace l’équilibre de toute la région, l’Algérie en première ligne. Des questions fusent également sur l’avenir du Maroc, réputé plus stable politiquement et économiquement que ses voisins, et celui de la Lybie, sous le joug du dictateur Mouammar Kadhafi, en place depuis plus de 41 ans.

Écrit par David Silberzan, étudiant à l’EDHEC