Belmokhtar, Ag Ghali, Abou Ayadh, Droukdel, Abou Hannas La quinte flush terroriste la plus recherchée du Sahel

Belmokhtar, Ag Ghali, Abou Ayadh, Droukdel, Abou Hannas La quinte flush terroriste la plus recherchée du Sahel

Retranchés quelque part dans la vaste région du Sahel, suite à l’intervention de l’armée française au Nord-Mali, les cinq chefs d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’Ansar Eddine, d’Ansar El-Charia, du Mujao et des «Signataires par le Sang» figurent parmi les plus recherchés dans la région du Sahel. Une quinte flush dont les forces combinées de sécurité veulent abattre les cartes.

Cinq chefs sanguinaires d’Aqmi, à savoir Abou Ayadh, chef de l’organisation terroriste tunisienne d’Anasr El-Charia, Abou Hannas, jeune imam mauritanien, le mufti d’Aqmi, Iyad Ag Ghali chef d’Anasr Eddine, Abdel Malek Droukdel, chef spirituel d’Aqmi et, enfin, Mokhtar Belmokhtar, chef terroriste d’Al Qaïda Zone 5, sont en cavale depuis des années.

Ces terroristes sont de véritables piliers d’Aqmi. Aujourd’hui traqués par plusieurs pays, ces dangereux salafistes sont connus par tous les services de renseignements mondiaux. Tristement célèbres, ces émirs sont derrière le rapt d’étrangers au Sahel et de la spectaculaire et sanglante prise d’otage à In Aménas, en Algérie, mais également derrières les attentats suicides perpétrés en 2007 à Alger.

S’appuyant sur l’aide précieuse des trafiquants de drogue et des marchands d’armes, mais aussi de certains chefs de tribus africains, ils sont parvenus à enlever plus d’une centaine de civils européens et à en assassiner une cinquantaine d’autres dans les pays de Sahel. Leurs activités s’étendent à travers trois pays de la région : le Mali, la Mauritanie et le Niger. Qui sont ces chefs terroristes ? D’où viennent-ils ? Et comment ont-ils réussi à faire autant parler d’eux ? Voici quelques détails sur trois de ces cinq hommes qui, aujourd’hui, veulent défier les services secrets les plus redoutables au monde.

Mokhtar Belmokhtar, le vétéran d’Afghanistan

Né le 1er juin 1972, Mokhtar Belmokhtar a rejoint les maquis des terroristes à l’âge de 17 ans. Ce terroriste notoire est devenu l’un des éléments les plus en vue d’Al Qaïda au Maghreb islamique. Alias Abou Khaled Abbès, Abou Al Abbès Khaled, Belaouar, cet enfant de Theniet Makhzee, une localité située dans la wilaya de Ghardaïa, a créé, en décembre dernier, la phalange des «Signataires par le Sang», à l’origine de la spectaculaire prise d’otage sur le site gazier de Tiguentourine, à In Amenas, dans le Sud algérien. Ancien chef de la zone sud de katibat Moulathamoune, ce dangereux salafiste active à présent dans le Nord-Mali.

Marié à une jeune Mauritanienne, Mokhtar Belmokhtar est derrière plusieurs actions terroristes menées par son groupe, notamment dans la région du Sahel.

Son nom revient à chaque embuscade commise contre les militaires algériens, mais également contre les soldats mauritaniens. Activement recherché par plusieurs pays de la région, y compris les pays européens, Belmokhtar est le terroriste le plus dangereux du Sahel.

Abou Hannas, le mufti mauritanien au service d’Aqmi

L’enlèvement des six ressortissants français, espagnols et italiens en 2009 dans la zone du Sahel a été l’œuvre d’un jeune imam mauritanien, Abou Hannas, devenu la caution religieuse d’Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Il est considéré, aujourd’hui, comme le référent religieux d’Al Qaïda au Maghreb islamique pour lancer des actions terroristes dans la bande sahélo-saharienne. Agé seulement de 30 ans, ce jeune salafiste est devenu le seul mufti de d’Aqmi.

Il est également considéré comme le principal planificateur d’enlèvements et d’exécution d’étrangers dans la région ces cinq dernières années. Le récent enlèvement de cinq Français, d’un Togolais et d’un Malgache, avant-hier dans le nord du Niger, n’est toujours pas revendiqué par Aqmi. Toutefois, certaines sources attribuent ce nouveau rapt à Abou Hannas, vu la méthode opérée par les kidnappeurs.

Selon un officier nigérien, ce troisième enlèvement au Niger porte la signature d’Aqmi. Des contrebandiers d’armes ou de trafic de drogue peuvent être derrière ce kidnapping pour remettre leurs otages aux terroristes d’Aqmi qui en négocieront le prix. La forte expansion d’Aqmi a obligé ses dirigeants à se doter d’un «juge» du désert en mesure d’expliquer leurs décisions et les bénir, rapporte une source sécuritaire locale, sur la foi de sources proches des salafistes.

Pour leur part, les services de sécurité mauritaniens attribuent au «juge» du désert Abou Hannas la rédaction d’un document récent intitulé «Manuel sur les prisonniers étrangers», saisi lors d’une opération policière à Nouakchott. Ces quelques feuillets en en arabe expliquent comment traiter les otages. « S’il s’agit de femmes, ils sont autorisés à les prendre pour épouses, s’il s’agit de militaires, à les tuer, et dans le cas de civils, à demander un échange de prisonniers ou une rançon.»

Droudkel, l’émir terroriste le plus redoutable

Plusieurs condamnations à mort ont été prononcées contre lui par les différents tribunaux du pays et son nom revient dans chaque attentat terroriste attribué au GSPC. Désigné à la tête du GSPC en juillet 2004 lors d’un congrès «national», Abdel Malek Droudkel, alias Abou Mossaâb Abdelwadoud, est désormais le chef terroriste ayant occupé le plus longtemps le poste d’»émir» dans le mouvement islamiste armé en Algérie.

Plusieurs «émirs» se sont succédé à ce même poste, mais ils ont été tous soit abattus, soit capturés ou se sont rendus aux services de sécurité. On parle ici de deux importantes organisations terroristes qui ont depuis longtemps vécu en Algérie, les GIA et GSPC. Les plus chanceux avaient pu tenir entre 1 à 3 ans à la tête d’un groupe terroriste. Seul Hassan Hattab, ex-»émir» du GSPC (1998-2003) était resté à la tête du GSPC durant 4 ans. Les autres, Antar Zouabri, Abdel Kader Layada, Gousmi Cherif, Omar Chikhi, Hassan Hattab, Nabil Sahraoui et Dichou, n’ont pas pu tenir longtemps par rapport à Abdel Malek Droudkel.

Ce dernier est fortement entouré et protégé par ses acolytes. Cette sphère très résistante, ce noyau dur du GSPC a permis à Abou Mossaâb de tenir longtemps depuis qu’il est «émir» de cette organisation criminelle (sept ans déjà). Traqué par les forces de sécurité depuis sept ans, Abou Mossaâb Abdelwadoud a pu échapper à chaque reprise à une mort certaine.

Aujourd’hui, il est l’homme le plus recherché du pays. Bien que les opérations antiterroristes aient donné leurs fruits sur le terrain, surtout avec l’élimination il y a trois ans du n° 2 du GSPC, en l’occurrence Sofiane Fassila, et la mise hors d’état de nuire de dizaines de chefs de katibate et de centaines de terroristes, aujourd’hui la tête du GSPC n’est toujours pas tombée. En effet, les services de sécurité, avec tout le travail réalisé dans le cadre de la lutte contre les criminels, n’ont pas pu éliminer le n° 1 de cette organisation criminelle.

C’est vrai que le travail des renseignements a porté ses fruits, et il est vrai également que les activités des terroristes ont sensiblement baissé, mais la menace, elle, existe toujours, d’autant plus que Droudkel est toujours en vie, et c’est ce qui pourrait donner plus de volonté aux terroristes dans les maquis.