L’ex-international algérien, Djamel Belmadi, qui s’est reconverti en entraîneur, est en train de réaliser un excellent parcours avec son équipe de Lakhoya dans le championnat de Ligue 1 professionnelle qatarie.
…Son équipe caracole en tête du classement avec un point d’avance sur son poursuivant immédiatn El-Gherafa. La presse qatarie ne tarit pas d’éloges sur le travail qu’est en train d’accomplir l’ex-joueur de Valenciennes. Pour connaître l’avis de Belmadi sur sa réussite actuelle et sur d’autres sujets qui ont un rapport avec l’EN, nous avons sollicité l’ex-capitaine des Verts qui a bien voulu répondre à nos questions.
– Tout d’abord, félicitations après la victoire acquise par votre équipe lors de la précédente journée ?
– Je vous remercie, car c’est toujours avec un grand plaisir que je parle à la presse algérienne.
– Comment expliquez-vous votre réussite actuelle avec Lakhoya sachant que c’est votre première expérience dans le métier d’entraîneur ?
– Lorsque les dirigeants de Lakhoya m’ont fait confiance pour prendre la barre technique de l’équipe, je me suis dit qu’il fallait tenter le challenge et c’est comme ça que j’ai entamé ma nouvelle expérience. Les joueurs ont bien reçu mon message puisque j’ai fait de sorte d’instaurer un climat de confiance dans le groupe qui a adhéré à ma méthode de travail. Progressivement, les résultats sont venus et comme on dit, l’appétit vient en mangeant, on s’est retrouvés en tête du classement.
– Vous avez retrouvé quelques joueurs comme Dindane, Kone et Ouadou avec lesquels vous avez joué auparavant. Quels rapports entretenez-vous avec ces éléments, est-ce que vous employez la méthode autoritaire ou bien vous préférez une méthode un peu souple ?
– Il ne faut pas la jouer comme le maître des donneurs de leçons avec ses joueurs, car ils ont une grande expérience des terrains, l’autorité c’est bien, mais il faut savoir l’utiliser. Pour revenir à votre question, je dirais que j’ai tout d’abord instauré un climat de confiance et de sérieux, qui a été bien apprécie par les joueurs. A partir de là, tout est devenu facile pour moi, puisque j’ai pu appliquer le système de jeu que je voulais. Pour l’instant, je suis très heureux de la réaction de mes joueurs qui sont en train de réaliser une belle saison.
– Personne ne s’attendait à ce parcours positif de votre équipe, mais vous êtes classés premiers et bien partis pour décrocher un titre historique ?
– Au fil des rencontres, on est devenus ambitieux. Maintenant, on sait ce qui nous attend et l’effet surprise n’est plus là, puisque toutes les équipes connaissent nos forces et nos faiblesses. On va se battre jusqu’au bout pour réaliser l’exploit.
– Vous croyez au titre ?
– Nous allons jeter toutes nos forces dans la bataille dans les prochaines journées, à commencer par le match décisif qui nous attend ce vendredi contre El-Gherafa, l’équipe où évolue la star brésilienne Juninho.
– Vous avez déclaré l’année dernière avant le Mondial sud-africain que vous aviez votre place en EN, puis vous avez par la suite décidé de raccrocher pour embrasser une carrière d’entraîneur. Comment s’est effectuée cette transition ?
– Tout le monde connaît mon attachement pour les couleurs du pays, j’ai toujours servi l’EN avec une grande fierté. Franchement, j’étais très sincère lorsque j’ai déclaré que je voulais revenir en EN, mais les blessures ne m’ont pas épargné, puisque j’étais obligé de me faire opérer deux fois au genou, ceci m’a amené à raccrocher la mort dans l’âme.
– On suppose que vous avez toujours des fourmis dans les jambes ?
– Et comment, car je suis un footballeur dans l’âme, de temps en temps, je participe avec les joueurs aux entraînements et aux sixtes, façon de se faire plaisir, mais je reste concentré sur ma mission de responsable de la barre technique de l’équipe.
– Les gens disent que le niveau du championnat qatari est modeste et ne permet pas aux joueurs d’évoluer et progresser, quel est votre avis sur la question ?
– Je ne suis pas d’accord sur ce point, car j’estime que le niveau est appréciable et la plupart des équipes pratiquent un football agréable porté sur l’offensive. Il y a d’excellents joueurs dans le championnat qatari qui ont réussi à apporter un plus à la compétition par leurs qualités et leur savoir-faire. Même les entraîneurs recrutés sont de renommée mondiale, ce qui s’est répercuté positivement sur la façon d’évoluer des équipes. Certes, il y a des joueurs européens qui trouvent des difficultés pour s’imposer, mais ce n’est pas tous les joueurs.
– Que pensez-vous du rendement de Belhadj et Mansouri depuis l’entame du championnat ?
– Belhadj évolue dans un grand club qui vise le titre, mais l’équipe n’est pas pour le moment à la hauteur des ambitions des dirigeants. Nadir a trouvé quelques difficultés d’adaptation, mais il est en train de revenir à son meilleur niveau. Je pense qu’une fois il retrouvera son équilibre, il sera au top. Pour Mansouri, quand il est arrivé, ce n’était pas facile pour lui de s’adapter, puis il a connu des blessures, ce qui l’a un peu handicapé, mais il est en train de revenir progressivement à son meilleur niveau. Mais il faut avouer que Mansouri n’a pas les mêmes ambitions que Belhadj, car il est en fin de carrière, alors que Nadir est toujours compétitif au sein de la sélection algérienne.
– A propos de la sélection algérienne, comment expliquez-vous votre mise à l’écart dans une période où vous étiez en plein boum ?
– Puisque l’occasion m’est offerte, je dirais que certains ont tout fait pour me barrer la route de l’EN durant les cinq dernières années. Ce sont des gens malintentionnés qui m’ont fait beaucoup de mal. Franchement, je ne leur pardonnerai jamais.
– Est-ce que ces gens auxquels vous faites allusion gravitent toujours autour de L’EN ?
– Je suppose que oui.
– Vous suivez toujours l’actualité des Verts ?
– Oui, je suis toujours attaché à l’EN, car j’ai toujours été au service de mon pays, vous ne pouvez pas imaginer l’amour que je porte pour l’Algérie. Même si j’ai récolté beaucoup de blessures lors mon passage en EN, j’étais toujours fier de porter le maillot du pays.
– Le match qui devait opposer la sélection algérienne à la sélection tunisienne vient d’être annulé, pensez-vous que cela peut perturber les plans du sélectionneur national ?
– Je suppose que oui, car un test amical avant le match face au Maroc est bon à prendre, car ça aurait permis au sélectionneur de corriger les lacunes et de situer le niveau de son équipe. Je pense que les choses se compliquent pour Benchikha, car le match du Maroc est décisif et déterminant pour la sélection algérienne.
– Maintenant la balle est dans le camp des joueurs qui auront une grande responsabilité sur le dos le 27 mars prochain ?
– Tout à fait, je suis entièrement d’accord avec vous. Les joueurs doivent faire l’union sacrée pour retrouver nos valeurs. Ils devront faire preuve d’une grande détermination et d’une grande envie sur le terrain pour espérer battre le Maroc. Le public algérien qui a toujours été attaché à l’EN doit soutenir son équipe du début jusqu’à la fin. C’est un match capital pour les Verts et par conséquent, il est impératif pour l’EN de battre le Maroc si elle veut se relancer dans le groupe.
– Que pensez-vous de la sélection marocaine ?
– Je pense que cette équipe était complètement perdue depuis deux années, car elle a raté la CAN de l’Angola et la Coupe du monde 2010. Mais depuis l’arrivée de Gerets, on sent un nouvel état d’esprit qui est en train de s’installer dans cette sélection qui commence à retrouver son équilibre.
– Vous étiez sur le terrain lorsque la sélection marocaine vous a sorti lors de la CAN 2004 où il y avait Chamakh qui sera opérationnel face à l’Algérie le 27 mars prochain ?
– C’était un mauvais souvenir, mais cette fois-ci, j’espère qu’il ne va pas rééditer ce qu’il nous a fait en Tunisie. Je pense que des joueurs comme Bougherra, Antar et les autres ont les capacités de franchir le cap marocain.
– Est-ce que vous ambitionnez un jour de prendre la barre technique des Verts ?
– Pour l’instant, je ne veux pas brûler les étapes, car je suis au début de ma carrière d’entraîneur. Quand je serai rompu à ce métier, je viendrai avec plaisir si les responsables de notre football me feront appel. J’ai toujours servi mon pays et je ne refuserai jamais de contribuer au succès du football algérien.
– Un mot pour conclure ?
– Je demande au public algérien et à la presse de soutenir Benchikha dans sa tâche, car ce n’est pas le moment de dénigrer et briser les joueurs en cette période cruciale de la vie de l’EN.