Belloumi “Les Fennecs peuvent battre n’importe qui”

Belloumi  “Les Fennecs peuvent battre n’importe qui”
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Icône dans son pays, l’ancien meneur de l’Algérie, mondialiste en 1982 et en 1986, reste optimiste quant aux chances de ses compatriotes de bien figurer en Afrique du Sud.

France-Soir En battant les Emirats arabes unis (1-0) la semaine dernière, l’Algérie a mis fin à une série de quatre défaites consécutives. Ce succès vous rassure-t-il à quelques heures du premier match des Fennecs ?

Lakhdar Belloumi En tant qu’ancien joueur de l’Algérie, il est normal que je soutienne l’équipe nationale, même si la réalité du terrain est compliquée. Cette victoire ne m’a pas du tout rassuré concernant le fond de jeu de l’équipe. En revanche, le rendement de joueurs tels que Karim Ziani, Karim Matmour et Fawzi Chaouchi est un bon signe.

F.-S. Vous avez disputé deux phases finales de Coupe du monde (1982 et 1986). A l’époque, partiez-vous dans l’inconnu ?

L. B. A l’époque, les responsables nous avaient préparé une dizaine de rencontres amicales contre des équipes d’un très bon niveau, je me souviens d’avoir affronté le Real Madrid. Ces confrontations nous ont été bénéfiques, et le jour J face à la RFA (victoire 2-1 de l’Algérie le 16 juin 1982 avec un but de Belloumi, NDLR), nous sommes entrés sur le terrain librement, sans complexe.

F.-S. Pensez-vous la sélection algérienne capable d’exploits ?

L. B. Sans aucun doute. L’équipe l’a démontré lors de la dernière Coupe d’Afrique des nations ou encore lors du match d’appui au Soudan (victoire 1-0 de l’Algérie face à l’Egypte, NDLR). Les joueurs ont prouvé que lorsqu’ils le voulaient, ils étaient capables de battre n’importe quelle équipe. Toutes les équipes du groupe partent avec des chances égales (le groupe C comprend également l’Angleterre, les Etats-Unis et la Slovénie, NDLR). La qualification pour les huitièmes de finale reste possible, tout dépendra de la première rencontre contre la Slovénie

F.-S. On compare souvent l’équipe actuelle à sa devancière qui a pris part aux Mondiaux 1982 et 1986 dont vous faisiez partie, y voyez-vous des similitudes ?

L. B. C’est tout à fait l’inverse. A l’époque, nous formions un groupe soudé bâti autour de joueurs locaux, nous jouions vraiment pour la patrie, nous ne pensions pas aux avantages tels que l’argent ou les contrats de sponsoring. C’était différent, aujourd’hui les choses ont changé.

F.-S. La sélection algérienne draine une ferveur exceptionnelle autour d’elle, la passion du public peut-elle porter préjudice à l’équipe ?

L. B. L’attente du public est le point noir, si je puis dire, même si ce public veut bien faire. La génération actuelle est ainsi faite. Autrefois le public représentait un douzième homme, aujourd’hui elle est une pression. Les joueurs ont fait leur devoir durant les éliminatoires, il peut arriver qu’on ne soit pas en forme a fortiori lors d’un match amical, il faut le comprendre (des joueurs algériens dont le capitaine Yazid Mansouri ont été sifflés par le public samedi dernier à Nuremberg contre les Emirats Arabes unis, NDLR).