Bellaïd : «J’ai ma place dans la sélection actuelle»

Bellaïd : «J’ai ma place  dans la sélection actuelle»
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Des 23 Algériens retenus pour la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, Habib Bellaïd a été le plus «anonyme» tant il a peu joué depuis qu’il est en sélection. D’ailleurs, sa sélection a même été contestée par certains. Depuis le mois d’octobre, il a même été écarté des Verts. Avec la venue de Vahid Halilhodzic, qui veut apporter du sang neuf à la sélection, il reprend espoir d’être rappelé de nouveau.

Depuis un an, on vous a perdu de vue. Quelles sont vos nouvelles ?

Je suis à Eintracht Frankfurt, tout comme Karim Matmour. D’ailleurs, au moment où je vous parle, nous sommes en train de prendre un café ensemble. J’ai été blessé pendant deux mois. Je reprends à peine les entraînements. Je réintègrerai le groupe le 15 août inch’Allah.

Vous avez vécu une saison 2010-2011 assez compliquée avec un prêt à Sedan, des difficultés à gagner une place de titulaire puis, lorsque cela avait été fait, une blessure qui a mis fin à votre saison. Racontez-nous…

LG Algérie

En fait, j’étais bien au début de la saison. Puis, j’ai gagné ma place et j’ai enchaîné une vingtaine de matches comme titulaire. Après ça, je me suis blessé au genou et les douleurs se faisaient de plus en plus ressentir. Depuis avril, je suis à l’arrêt. J’ai constamment mal au genou. Maintenant, ça va aller. Je vais commencer ce lundi à courir sous la supervision du préparateur physique. Cela fait plus de deux mois que je n’ai pas joué. Les terrains me manquent et j’ai vraiment hâte de revenir.

L’été dernier, vous apparteniez toujours à Eintracht Frankfurt, mais l’entraîneur de l’époque, Michael Skibbe, ne vous faisait pas confiance et vous avait prêté à Sedan. Le nouvel entraineur, Armin Veh, vous fait-il davantage confiance ?

Contrairement à l’an dernier, j’ai plus de chances d’évoluer dans cette équipe. Je l’ai compris après avoir discuté un peu avec l’entraîneur et les membres de son staff. C’est déjà bien. Maintenant, il va falloir que je reprenne les entraînements et que je retrouve mes capacités physiques et mon niveau pour pouvoir m’exprimer sur le terrain. J’espère que j’aurai plus de chance qu’avec l’ancien entraîneur.  Avec ce dernier, même si je jouais bien, je n’avais aucune chance d’être aligné. J’avais fourni de belles prestations lors des matches amicaux, notamment contre Chelsea, mais, pour lui, c’était comme si je n’étais pas là. Avec le nouvel entraîneur, Veh, ça va changer. Cela ne veut pas forcément dire que je serai titulaire directement, mais, au moins, j’aurais ma chance.

Donc, la priorité pour vous actuellement est de jouer…

Voilà. Il faudra d’abord que mon genou aille mieux. Après trois mois sans jouer, c’est important de retrouver une bonne condition physique et que mon genou aille mieux. Après, il me faudra avoir du temps de jeu. Lorsque je serai à 100 %, je pourrai m’imposer ici car je sais que j’en ai le potentiel.

Parlons de la sélection algérienne. Votre dernière convocation remonte au déplacement à Bangui pour affronter la République centrafricaine. Depuis, rien. Avez-vous eu des explications à ce sujet ?

Non, pas du tout. Au moment où j’étais très performant en club, où je jouais tous les week-ends avec Sedan, je n’étais pas sélectionné. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Benchikha faisait ses choix et je les respectais. Je n’ai jamais eu un coup de téléphone de sa part pour avoir une explication sur ma mise à l’écart. Je me disais que c’est le mektoub, que je devais continuer à travailler et que ça reviendra quand ça reviendra, tout simplement. C’est vrai que j’ai été déçu de ne pas avoir participé au match aller contre le Maroc, surtout qu’il était intervenu à un moment où je jouais beaucoup avec Sedan. Mais, comme je l’ai dit, on ne peut rien contre les choix d’un sélectionneur.

Avez-vous gardé contact avec des joueurs de la sélection ou des membres de la FAF ?

Oui, je prenais des nouvelles de la sélection auprès de Karim Matmour, Riad Boudebouz, Djamel Abdoun et d’autres. Nous sommes en contact entre nous, internationaux, via Internet. Cela dit, ne pas être en sélection me manquait, mais quand on est blessé, on ne peut rien faire. Je n’ai pas eu de coups de fil de l’ancien sélectionneur, mais ce n’est pas grave.

Avec la venue de Vahid Halilhodzic, qui a manifesté ouvertement son intention de mettre tous les joueurs sur un pied d’égalité et de faire jouer les meilleurs, avez-vous espoir d’être convoqué à nouveau ?

C’est sûr qu’avec Halilhodzic, ça va être différent. C’est une bonne chose pour la sélection. Il va faire jouer les meilleurs et, surtout, ceux qui seront en meilleure condition physique. C’est pour cela que ma priorité aujourd’hui est de retrouver au plus vite ma forme physique et mon niveau pour aspirer à être convoqué en sélection.

Vous avez été parmi les sélectionnés directement pour la Coupe du monde. Vous n’avez participé qu’à un seul match, celui contre l’Irlande du Sud à Dublin en préparation du Mondial. Avez-vous eu l’impression d’avoir été mal accepté dans le groupe ?

Non, je ne le pense pas. Je n’ai pas été mal accepté. C’est toujours difficile pour un entraîneur de faire jouer tout le monde. Pour moi, la page de la Coupe du monde est tournée. Il y a une nouvelle page qui s’ouvre avec un sélectionneur qui prend les meilleurs. Une fois que je serai à 100 %, on pourra voir le vrai Habib Bellaïd.

Surtout qu’il y a beaucoup des gens qui avaient contesté votre sélection, estimant que vous n’aviez pas le niveau…

Contrairement à ce que les gens peuvent penser, j’ai le niveau international. J’ai été quand même international Espoirs avec l’équipe de France. Donc, je mérite d’être sélectionné. C’est une chance de jouer pour la sélection algérienne et je ne regretterai jamais mon choix. Tant que je serai sur mes deux jambes et que je serai sélectionnable, je jouerai pour le pays.

Donc, vous n’êtes pas venu en sélection uniquement pour la Coupe du monde…

Non, et je l’ai dit dès le début. Au moment où j’avais discuté avec le coach Saâdane lorsqu’il voulait me prendre en sélection, je lui avais dit que je ne voulais pas être sélectionné juste pour la Coupe du monde. Je lui ai précisé que, même si je n’étais pas choisi pour le Mondial, je m’en f… Ce qui compte pour moi, c’est d’être présent en sélection dans la durée. J’ai fait ce choix et, aujourd’hui, je ne le regrette pas. Tant que je pourrai jouer au foot, je serai à la disposition de mon pays.

L’actualité vous a éclipsé depuis plusieurs mois et le public algérien vous a presque oublié. Réitérez-vous l’engagement à défendre les couleurs de l’Algérie ?

Comme je vous l’ai dit, tant que j’aurai la possibilité de marcher sur mes deux jambes et de jouer au foot, je serai sélectionnable pour l’Algérie. Une fois que je serai à 100 % de mes moyens, je sais que je reviendrai inch’Allah.

En toute franchise, pensez-vous avoir votre place au sein de la sélection actuelle ?

Oui, j’ai ma place. Cela dit, ce n’est pas à moi qu’il faut poser la question. Il faudra la poser plutôt aux joueurs qui me connaissent bien et qui m’ont vu évoluer à 100 % de mes moyens, comme Karim Matmour ou Riad Boudebouz. Je pense qu’ils vous diront que j’ai ma place en sélection. Après, c’est au sélectionneur de décider. Je n’aime pas trop les paroles. C’est le terrain qui parle. La saison dernière, j’avais fait beaucoup de matches et j’avais le niveau pour être sélectionné, mais je ne l’ai pas été.

Auriez-vous aimé disputer le match amical prévu contre la Tunisie, le pays d’origine de votre père, et qui a finalement été annulé ?

Evidemment. J’attendais vraiment cette sélection et j’avais vraiment envie d’en faire partie parce que cela aurait été pour moi magique de jouer un tel match. Je me dis que je suis encore jeune et que j’aurai inch’Allah l’occasion de jouer des Algérie-Tunisie.

La venue de Karim Matmour à Eintracht Frankfurt marque vos retrouvailles puisque vous avez été son coéquipier au sein du centre de formation du RC Strasbourg. Vous a-t-il consulté avant de faire son choix ?

Non, il ne m’a pas consulté car il voulait prendre la décision tout seul et il avait raison. Une fois qu’il est arrivé à Frankfurt, il m’a appelé tout de suite pour que nous nous rencontrions. Maintenant, nous sommes quasiment tous les jours ensemble. C’est vrai que, moi, je n’étais pas aux entraînements parce que je suivais des soins, mais à présent que je vais retrouver le groupe, nous serons tout le temps ensemble.

Pensez-vous que Frankfurt constitue un bon choix pour lui ?

Je ne pense pas qu’il existe un club où on peut s’épanouir autre que Eintracht Frankfurt. Au-delà du fait qu’il évolue en deuxième division, c’est un super club, très bien structuré, avec un beau stade et sis dans une belle ville. Je ne pense pas qu’il y ait aujourd’hui beaucoup de clubs en Allemagne qui valent Eintracht Frankfurt.

Premier match pour Matmour contre Greuther Fürth et premier but. Pensez-vous que c’est important de bien débuter afin qu’il gagne en confiance et qu’il soit adopté par les supporters ?

C’est très important pour un attaquant de marquer des buts, surtout pour se faire connaître et se faire accepter par les supporters. Karim n’aura aucun mal à se faire aimer du public parce que c’est quelqu’un de bien. Il n’est pas le genre à se prendre la tête ou à snober les gens. Il est très, très humble et, en Allemagne, c’est très important de garder la tête sur les épaules.