L’ombre du conflit interne qui ronge le FLN a une fois encore plané sur les travaux de la 5e session ordinaire du comté central (CC). Les « redresseurs », même s’ils ont boycotté les travaux comme c’est le cas depuis qu’ils sont entrés en dissidence, étaient bel et bien présents à travers, notamment, le discours prononcé à l’occasion par le secrétaire général.
Abdelaziz Belkhadem a, à cet effet, laissé de côté le langage dur à l’égard des redresseurs puisqu’il a surtout prôné un discours d’unité et de reconciliation. « Nous devons multiplier les initiatives pour mettre fin à cette situation de colère qui prévaut chez les militants car ce sont nos frères dans le militantisme et nous avons œuvré par des moyens divers pour les réintégrer afin qu’ils exposent leurs points de vue dans un cadre organique et lors des réunions du comité central, mais toutes ces tentatives n’ont pas donné de résultats » a notamment, indiqué Belkhadem se distinguant ainsi de ses discours précédents où il ne manquait pas de narguer les animateurs du Mouvement de redressement et d’authenticité en soulignant, au mois de juillet dernier, devant le CC que « ce dossier est clos ». D’ailleurs, comme pour confirmer son inclinaison en faveur de la réconciliation, il dira encore : « Nous étions et nous demeurons des partisans de l’unité et plus soucieux pour que le FLN, avec ses dirigeants, ses cadres et ses militants, soit une seule force cohérente afin de consacrer le leadership de notre parti lors des prochaines joutes électorales et cela n’est possible qu’en délaissant les pratiques qui divisent les rangs… ». En somme le secrétaire général du vieux parti a tendu la main à ses détracteurs et, à ce titre, il a aussi souligné qu’ « ils n’ont pas besoin d’investir le siège central du parti ou les mouhafadhas et les kasmas parce que ces lieux sont leurs demeures ». Il faut
rappeler que les redresseurs ont menacé, il y a juste quelques jours lors de la conférence de presse animée par Salah Goudjil le coordinateur national de ce mouvement de contestation, qu’ils projettent d’occuper le siège national du parti et de collecter des milliers de signatures de militants pour amener la direction du parti à accéder à leurs revendications en vue de trouver des solutions urgentes à cette crise qui menace le vieux parti alors que les élections législatives se profilent de plus en plus à l’horizon. Et c’est justement par rapport à cette importante échéance politique que Belkhadem a pondéré son discours en donnant l’impression d’être prêt à renouer langue avec Salah Goudjil qu’il a d’ailleurs rencontré à deux reprises sans parvenir, il est vrai, à trouver un accord. Le premier responsable du FLN n’a pas manqué aussi d’adresser des mises au point à ses « alliés » au sein de l’Alliance
présidentielle, en l’occurrence le RND et le MSP, qui ont égratigné le vieux parti ces derniers temps. Sans les citer nommément il va sans dire, puisqu’il s’est juste contenté de dire des « partis avec lesquels on est lié par un programme commun », Belkhadem a estimé qu’à travers ces attaques, qui véhiculent des propos mensongers sur le compte du parti, ces partis cherchent juste à attirer l’intérêt de l’opinion publique nationale pour espérer mieux se positionner sur l’échiquier politique. Poursuivant sur la même lancée il a épinglé ceux qui appellent à mettre le FLN au musée. Des appels en ce sens sont allés se multipliant ces derniers temps et des députés ont même introduit un amendement dans le cadre du projet de loi sur les partis afin d’interdire l’instrumentalisation des symboles de la Révolution algérienne, dont le sigle FLN. « Le FLN est un parti légal régi par les lois de la République (…) ». Belkhadem, qui a appelé à la mobilisation en perspective des législatives du printemps prochain, a aussi tiré à boulets rouges sur la France qui multiplie les initiatives et les actes tendant à glorifier le colonialisme alors que l’Algérie s’apprête à célébrer le cinquantième anniversaire de son indépendance. Pour le patron du FLN l’ex-puissance coloniale fait ainsi dans la provocation.
Par : kamal Hamed