La Maison de la culture Taos Amrouche de Béjaïa sera sûrement exiguë pour contenir les militants du FLN.
La wilaya de Béjaïa, qui compte un vivier politique, reste une région fortement convoitée par les politiques. A quelques mois des législatives, les partis politiques multiplient les visites en quête d’un électorat qui risque de faire défaut le jour «J». Pour le FLN et le RND, deux partis de la coalition, Béjaïa reste un enjeu de taille. Ayant marqué un retour spectaculaire lors des dernières joutes électorales, ces deux partis veulent une confirmation d’où ces sorties qui illustrent également la bataille que comptent se livrer ces deux formations politiques dont la rivalité n’est plus à démontrer.
Les prochaines législatives aiguisent l’appétit de l’ensemble des partis présents de la région, notamment pour ces deux partis alliés lorsqu’on sait qu’ils devront braconner sur le même terrain.
Le FLN boostera davantage ses troupes dans la région et, pourquoi pas, marquer des points par rapport à son rival dans la coalition présidentielle. C’est pourquoi, quinze jours à peine après le passage de Ouyahia, Belkhadem prend son bâton de pèlerin avec un double objectif. Il sagit d’abord, de convaincre ses militants et ses sympathisants quant à la participation au prochain scrutin et de bien choisir les candidats qui défendront les couleurs du parti. Plus que ça, Belkhadem aura à ressouder ce qui reste des rangs du parti localement. Face à une dissidence qui ne finit pas de se redresser, le secrétaire général du FLN aura fort à faire pour remettre les pendules à l’heure, si toutefois il opte pour la réconciliation. Ça ne peut être que le cas sachant que la maison FLN fait eau ces jours-ci. Il s’agit donc pour Belkhadem de reboucher les trous pour permettre au navire de prendre le large dans les meilleures conditions. Sachant l’enjeu du pari, Belkhadem veut montrer à ses militants que la prochaine législative aura une importance capitale pour le parti qui se doit de confirmer son statut de formation montante localement. Si le FLN avait remporté deux sièges lors des dernières législatives, il se doit présentement de conforter sa position d’où la nécessité de rassembler sa famille et se pencher sérieusement sur le sort des heureux de la nouvelle à l’hémicycle. La nouvelle donne qui caractérise le paysage politique national avec les dernières réformes initiées par le président de la République complique davantage la situation. Les partis politiques traditionnellement influents dans la région seront soumis à une véritable remise en cause et ce, à tous les niveaux. Le FLN doit retrousser les manches afin de pouvoir séduire à nouveau les électeurs.
La Maison de la culture Taos Amrouche de Béjaïa sera sûrement exiguë pour contenir les militants du FLN qui vit une crise interne caractérisée par cette lutte intestine entre redresseurs et pro-Belkhadem. Le déplacement de Belkhadem à Béjaïa est de ce point de vue très attendu et ne passera pas sous silence.