Le secrétaire général du FLN a réuni, hier, les mouhafadh en vue de procéder à l’évaluation de l’opération du renouvellement des structures, en vertu des résolutions du 9e congrès du parti.
Cette disposition « complexe » qui n’a pas eu lieu depuis les années 80, tient compte de la « qualité » des hommes et des femmes. Ce qui explique le « mécontentement » de certains, dira Belkhadem. La première force politique du pays a un choix à faire, « préserver l’ancrage démocratique au sein du parti, ou veiller à l’apparence et négliger le fond », déclare-t-il en reconnaissant que le but majeur de cette opération est le contrôle du potentiel électoral du FLN et ce dans le cadre des assemblée générales des kasma et des mouhafadhate à la veille d’échéances électorales.
«IL NE FAUT PAS JOUER SUR DEUX CORDES»
A ce titre, le chef de file du vieux parti tient à mettre le doigt sur un problème aussi important que sensible, concernant la possession de certains militants de cartes d’adhésion au parti, alors qu’ils œuvrent pour son « malheur » dans d’autres formations. D’après lui, il faut être « intraitable » avec ce genre de pratiques malsaines, en certifiant encore une fois « qu’il s’agit d’un phénomène de bonne santé ». « Je ne me trompe pas. Dans quel parti se bouscule-t-on autant pour le positionnement ? C’est une ambition légitime, mais qui ne doit pas se faire au détriment du FLN. Il ne faut pas jouer sur deux cordes », lance-t-il, en justifiant, chiffres à l’appui, que sur 1594 bureaux de kasma, 1514 ont été soit votés, plébiscités ou élus par accord.
La satisfaction n’a pas été « totale », certes, mais le parti a pris compte de « l’avis majoritaire », indique Belkhadem, ne cachant pas que cette opération n’est pas encore achevée en raison des recours qu’il va falloir traiter. « Le FLN n’est pas un parti de clans et les retards sont justifiés par l’intensité des activités du parti et non à cause d’une quelconque crise », tonne-t-il à l’adresse des redresseurs. Reste maintenant à tenir les assemblées générales des mouhafadhate qui seront entamées en janvier ou février 2011.
SOMMET DE L’ALLIANCE PRÉSIDENTIELLE, LE 18 DÉCEMBRE PROCHAIN
Le SG du FLN indique, dans la foulée, que le sommet de l’alliance présidentielle dont la présidence devrait revenir à sa formation a été retardé à sa demande, au regard des multiples engagements internes qu’il devait honorer en plus de la déclaration de politique générale du gouvernement qui nécessite, selon lui, un grand intérêt. Cela dit, informe-t-il, « ce sommet interviendra le 18 décembre prochain ».
Revenant au mouvement de protestation qui menace la stabilité du FLN, Belkhadem n’y va pas avec le dos de la cuillère pour dire que « le Front n’appartient à quiconque et l’allégeance pour des personnes minimise de la valeur de hommes », allusion à peine voilée à ces antagonistes qui se prétendent réformateurs et non démolisseurs. Et d’enchaîner : « ne crachez pas dans la main qui vous a fait manger. Le FLN n’est pas un tremplin ou une vache à traire, encore moins une mouture à prendre. Il n’y a que Satan qui a prétendu la supériorité sur tout le monde », déclare-t-il en rassurant que le parti qu’il dirige a encore de beaux jours devant lui.
D’après lui, le 9e congrès du parti a effectivement suscité beaucoup de bruit, mais il était question d’une colère de quelques jours. Aujourd’hui, l’agitation est toujours de mise, ce qui est « inacceptable », fulmine Belkhadem, qui qualifie cela « de travail de sape et de division ». Convaincu que l’affaiblissement du FLN est celui du pays, le conférencier invite les redresseurs à se présenter à la réunion du comité central prévue les 23 et 24 décembre prochain, en vue de discuter de ces déviations politiques dont ils parlent. En réponse aux rumeurs faisant état d’une grande crise au sein du FLN, Belkhadem estime qu’elles ne servent à rien. « Il ne s’agit même pas d’une secousse », se contente-t-il de dire, avant de se consacrer à huis clos aux travaux de cette rencontre.
«IL N’Y A PAS PIRE MASCARADE QUE VOS AGISSEMENTS»
A noter que M. Abdelaziz Belkhadem a été interpellé à sa sortie par des militants redresseurs siégeant aux assemblées de Djelfa brandissant des banderoles où l’on peut lire : « iIl faut mettre fin à la marginalisation et à la hogra. C’est une mascarade tout cela ». Belkhadem a répondu : « il n’y a pas pire mascarade que vos agissements ».