Belkhadem pose l’urgence de désamorcer la bombe sociale

Belkhadem pose l’urgence de désamorcer la bombe sociale

Lors du débat télévisé de mercredi, le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a plaidé pour une révision globale de la Constitution, tout en consacrant un système présidentiel différent de l’actuel et en établissant une meilleure médiation afin de trouver les solutions qui s’imposent de par le bouillonnement qui caractérise actuellement le front social.

Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a plaidé mercredi à la télévision nationale pour une révision «profonde» de la Constitution algérienne qui consacrerait l’instauration d’un régime présidentiel «différent» de l’actuel.

M. Belkhadem considère que le système constitutionnel en vigueur n’est «ni présidentiel ni parlementaire», d’où, a-t-il dit, la nécessité de revoir la loi fondamentale pour «sortir de cette confusion» et instaurer un système qui «consacre la transparence, le contrôle et la participation la plus large».

«Pour cela, nous devons aller vers un système présidentiel différent où le Président est élu sur la base d’un programme. Mais pour peu que le parti majoritaire au Parlement soit d’une tendance politique différente, le problème de la cohabitation se posera inévitablement, surtout lorsque l’on sait que le pouvoir ne se partage pas», a expliqué le responsable du FLN.

M. Belkhadem a néanmoins estimé qu’en l’absence d’une culture politique à la hauteur des exigences du système parlementaire, «il est préférable, a-t-il préconisé, d’aller vers un système présidentiel». En ce qui concerne le bouillonnement qui caractérise le front social, M. Belkhadem considère que «les mouvements de protestation

de rue qui secouent le pays, s’ils sont encore de nature sociale et éducative, peuvent avoir des retombées politiques». Le SG du FLN a plaidé, à l’occasion, pour «la prise en considération de ces revendications, ne serait-ce que par le débat dans certains cas», car «tant que ces mouvements restent dans le cadre pacifique, il est possible de traiter les revendications», a-t-il estimé.

Les protestations sociales doivent être prises en compte

C’est ainsi qu’il avertira que «si ces protestations ne sont pas prises en compte et traitées, elles auront des retombées politiques», alors que ce qui se passe dans le pays «ne renvoie pas à une crise politique», selon lui.

Admettant que le pays souffrait de «certaines lacunes dans le système de gouvernance», il a lié l’effervescence sociale en cours précisément à des problèmes dans le mode de gouvernance.

C’est ce qui fait, à son avis, que l’Algérie «ne soit pas dans la même situation que d’autres pays arabes», qui ont connu des problèmes de nature politique, «même si elle n’est pas totalement à l’abri de ce genre de situation», a reconnu toutefois M. Belkhadem.

C’est ainsi qu’il a plaidé pour un traitement «adéquat» de cette contestation sociale, à travers l’ouverture d’espaces de médiation pour, a-t-il dit, ouvrir des débats autour de ces revendications et œuvrer à trouver des solutions avec les autorités concernées.

M. Belkhadem a insisté sur l’amélioration de la gouvernance, en «reconsidérant les méthodes et les moyens de travail, y compris en opérant si nécessaire des changements parmi les personnels gestionnaires. Par ailleurs, l’invité de la télévision a condamné la campagne visant à impliquer l’Algérie dans un «prétendu parrainage» d’activités de mercenariat en Libye.

M. Belkhadem a relevé à ce sujet que le président du Conseil national de transition (CNT) libyen avait lui-même «démenti cette allégation il y a 15 jours», avant de se déjuger et d’accuser l’Algérie de soutenir des activités de mercenariat contre la rébellion.

«Ces gens, et avec tout le respect que je dois à leur piété, doivent faire leurs ablutions avant de parler de l’Algérie parce qu’ils ont demandé à se faire aider par l’Otan que l’Algérie avait combattue pendant sa guerre de libération nationale. Et c’est toute la différence entre eux et nous», s’est emporté le responsable du FLN.

Khaled Haddag