Le Secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem était sur tous les fronts, mercredi et jeudi. Après avoir prêché la bonne parole lors de l’émission « Hiwar Essaa » de la Chaîne satellitaire A3 de la Télévision nationale mercredi, il s’est présenté, jeudi devant les membres de l’Instance de consultations sur les réformes politiques pour exposer les propositions de son parti qui, finalement, seront remises à plus tard.
Le patron qui fait face à une fronde au sein de son parti ne veut pas ajouter de l’huile sur le feu. Il s’en remet à la base du parti de s’exprimer sur la question et au comité central d’arrêter définitivement ces propositions. Une manière de couper l’herbe sous les pieds de ses détracteurs, notamment les grosses pointures du FLN regroupés au sein d’un mouvement de redressement qui l’accuse d’agir en solo. En tout état de cause et pour ne être pris en défaut, il a tenu à exposer les grandes lignes de sa formation politiques sur les questions de l’heure et dans la foulée, livrer à la presse au sortir de son conclave avec les membres de l’instance, ses impressions sur le projet des réformes politiques qui interviennent, selon lui, pour « approfondir » le processus de la Concorde et de la réconciliation nationale et pour « soutenir » les efforts de développement entrepris dans le pays depuis 1990. Les membres de l’Instance sont assurés, pour le moment que le FLN a pris «l’engagement de ses militants et cadres pour réunir les conditions de réussite de ces réformes». A propos des propositions du FLN, le secrétaire général en préconisé l’adoption d’un système semi-présidentiel, proposant la désignation du Premier ministre à partir de la majorité parlementaire. Dans ce cadre, Abdelaziz Belkhadem a insisté sur la nécessité de définir les attributions du président de la République et du Premier ministre, souhaitant pour le chef de l’Etat, de larges prérogatives en plus de celles que lui confère la Constitution actuelle, à savoir, la possibilité d’arbitrer entre le gouvernement et le parlement, ainsi que le changement du gouvernement. Plus explicite, il a estimé, que «le Président doit détenir seul toutes les prérogatives de la politique étrangère, de la défense nationale et de la protection de la Constitution ainsi que des constantes nationales». Dans le cadre de la révision du code électoral, le SG du FLN a appelé à «la création d’une structure nationale pour prendre en charge les élections», une structure indépendante, a-t-il précisé, et «qui diffère entièrement de la commission nationale des élections, qui doit jouir d’une autonomie financière et administrative». Au sujet de la révision de la loi sur les partis politiques, il a insisté sur «la nécessité d’élargir les règles garantissant la liberté d’expression politique à travers les partis, dans le cadre d’une compétition pacifique et le recours à la justice pour trancher dans les conflits entre les partis politiques». Autre préoccupation pour le patron du vieux parti: l’approfondissement des droits et des libertés fondamentales. Pour ce il a suggéré, « la mise en place du système de commissaire de la République qui sera appelé à imposer le respect des droits de l’homme et des libertés de la part des institutions de l’Etat, des collectivités locales et toute instance appelée à gérer un service public ». Abdelaziz Belkhadem s’est également exprimé sur la question du mouvement associatif, affirmant, à ce sujet, que « le FLN soutient les associations comme un élément essentiel dans la démocratie participative ». Il faut encourager, juge-t-il « les associations spécialisées, y compris celles ayant un rôle à jouer sur le plan international ». Le chef de file du FLN a abordé les problèmes de la presse, étant convaincu de la nécessité de faire de la presse nationale, le moteur de l’action de développement et de modernisation de la société.
Par : Sadek Belhocine