Belkhadem :«Ni les islamistes, ni les laïcs ne nous font peur !»

Belkhadem :«Ni les islamistes, ni les laïcs ne nous font peur !»

Hier, l’entrée principale du Centre des conventions d’Oran a vu affluer des centaines de jeunes, principalement des femmes, membres de l’Organisation nationale des étudiants algériens (Onea), qui organisait une rencontre nationale autour des acquis de la femme dans le cadre des réformes initiées par le président de la République.

Bouteflika absent de cette rencontre a délégué son représentant personnel Abdelaziz Belkhadem, qui est également venu en sa qualité de secrétaire général du FLN, qui n’a pas manqué l’occasion de fustiger ses adversaires dans le champ politique en scandant haut et fort «vous ne nous faites pas peur ! Ni les islamistes, ni les démocrates laïcs, nous au FLN, nous avons la base et tout un programme et des listes ! La politique et le pouvoir ne sont pas un tour de manège ou chacun attend son tour !». Au début de la rencontre, le représentant personnel du président de la République et SG du FLN a pu ou dû prendre part à un mini-concert avec des chansons dédiées à la femme, dans une ambiance jeune et très festive, suivi de son allocution, aux allures d’un meeting politique. Abdelaziz Belkhadem s’adressera à l’assistance essentiellement féminine, dans un ton d’islamiste modéré. «Nous sommes contre les extrémistes qui pensent que la femme ne doit pas travailler, ne doit pas conduire la voiture… allant jusqu’à penser qu’elle ne doit sortir que trois fois, la première du ventre de sa mère, la seconde pour aller chez son mari et la troisième vers sa dernière demeure. Nous au FLN, nous situons la place de la femme selon ses compétences et non selon son sexe et son corps !». Puis l’intervenant s’est attelé dans un prêche religieux en citant des exemples de la femme à l’ère du prophète, en estimant qu’il fallait comprendre l’Islam avec ouverture d’esprit. Toutefois, il aura cette précision «nous ne sommes pas non plus avec ceux qui prônent l’ouverture en vue de s’émanciper à l’occidental ! L’Islam donne des droits à la femme dans le respect». Reprenant sa qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Belkhadem évoquera la réforme de la Constitution en 2008 où dit-il «certaines mauvaises langues avaient estimé que cela ne servait qu’à offrir plus de mandats au président de la République. Cette réforme a concerné le droit de la femme à avoir plus de représentativité dans le champ politique, à encourager d’avantage l’apprentissage scolaire, universitaire à tous et à toutes, en construisant des infrastructures à cet effet». Abordant le Printemps arabe, A. Belkhadem dira de ceux, dit-il «qui se demandent pourquoi pas en Algérie ? Je dis que le printemps est joie et non pas sang, guerre et course vers le pouvoir ! Si c’est ce qu’ils attendent, eh bien ça n’arrivera pas à l’Algérie !». Concernant tous ceux et celles qui ont estimé que les réformes ont été vidées de leur contenu, le SG du FLN dira : «La majorité a voté et les réformes sont passées, ceux qui contestent, ce sont la minorité au Parlement et même ceux qui sont en dehors, ces personnes n’agissent ainsi qu’afin de se positionner en vue des prochaines élections. Celui qui a été trahi par sa chance, se dit ensorcelé ! Un proverbe (dit en arabe) qui lui a valu des youyous nourris. Une fois encore c’est en sa qualité de SG du FLN que A. Belkhadem a clôturé l’ouverture de cette rencontre en appelant les jeunes présents et les militants du FLN à combattre la seule crainte de son parti : l’abstention. Tout en défiant les redresseurs du FLN qui, dit-il, «ne cessent d’aller se plaindre au ministère de l’Intérieur», ainsi que les islamistes et les démocrates laïcs en les assurant que son parti remportera les élections législatives avec succès.