Belkhadem ne s’en cache plus

Belkhadem ne s’en cache plus
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«Belkhadem doit être notre prochain candidat puisque, en 2014, Bouteflika ne se représentera plus», s’est écrié un membre du comité central devant une assistance quelque peu ahurie par la bravade de cet ancien député de Biskra.

Le SG du FLN n’a pas caché, avant-hier lors de la conférence de presse clôturant les travaux du comité central, sa rencontre avec Sahnouni, l’un des membres fondateurs de l’ex-FIS avec lequel il a parlé d’une éventuelle libération de quelque 7 000 détenus pour faits de terrorisme.

Interrogé pourquoi lui et non pas quelqu’un d’autre du pouvoir, Belkhadem répond : «Allez leur demander à eux pourquoi ils ont choisi de me solliciter !»

A une autre question, le SG du FLN a encore répliqué : «Si l’islamiste est l’islam, alors je suis un islamiste !» En clair, il confirme ce que tout le monde savait : Belkhadem est le lien du Président avec la mouvance islamiste. Ce qui permet de dire qu’il a été bel et bien chargé de parrainer le dialogue avec l’ex-FIS. D’où la colère de Hachemi Sahnouni lorsque Ahmed Ouyahia a démenti tout contact officiel avec le parti dissous et les informations faisant état de l’amnistie de 7 000 prisonniers.

Réaction des redresseurs : «Une déviation idéologique»

Cette sortie médiatique de Belkhadem n’a pas laissé indifférents les responsables du Mouvement de redressement et de l’authenticité (MRA) qui ont promis hier de révéler, lors de la prochaine conférence de presse (vendredi, selon Kara Seghir), les tenants et les aboutissants de ce qu’ils appellent la «déviation idéologique et politique» du FLN depuis janvier dernier.

Mais, selon Kara Seghir, cette déviation s’explique par les ambitions présidentielles du SG du parti qui espère ratisser large en prévision de la présidentielle de 2014 puisqu’il serait assuré de l’électorat islamiste.

Selon le porte-parole du MRA, «Belkhadem avait commencé à changer l’orientation idéologique et politique du parti avant le 9e congrès en ramenant du Soudan un slogan du parti au pouvoir et en copiant fidèlement l’organigramme du parti de Hosni Moubarak».

Le membre du CC, dont le mandat a été gelé par Belkhadem, a ajouté que lors de la dernière journée des travaux en plénière du comité central, l’ancien président de la commission parlementaire chargée d’enquêter sur la fraude lors des élections législatives de 1997, Mustapha Mazouzi, a proposé la candidature de Belkhadem à la prochaine élection présidentielle de 2014. «Tu dois être notre prochain candidat en 2014 (…)», avait-il plaidé devant une assistance quelque peu ahurie par la bravade de cet ancien député de Biskra.

Le premier responsable de l’ex-parti unique marque chaque jour son territoire, et ne cache plus son opposition au Premier ministre Ahmed Ouyahia.

La bataille du leadership, que se livrent à distance le Premier ministre et son prédécesseur, a débordé son cadre strictement personnel. Belkhadem ne cache plus ses ambitions présidentielles pour 2014.

Du temps, de l’argent, des personnes mobilisés et une machine électorale, il y’en a. Et il veut encore plus. Mais Belkhadem a pour modèle l’exemple anglo-saxon qui consiste à susciter des problèmes et à se poser en garant de leur résolution.

Hocine Adryen