Belkhadem nargue les dissidents et contre-attaque «Le FLN a la carapace dure»

Belkhadem nargue les dissidents et contre-attaque «Le FLN a la carapace dure»
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C’est un Belkhadem imperturbable et rassurant, invité de la Chaîne III, qui semble vouloir mettre ses détracteurs au pied du mur. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a nargué ses détracteurs et ses dissidents qui se sont organisés et constitués en un mouvement pour l’authenticité et le redressement du FLN, piloté par Mohamed-Seghir Kara et Salah Goudjil.

Sur le danger que pourrait constituer la présentation aux législatives de dissidents du FLN sur des listes d’indépendants, Belkhadem a haussé le ton et défié ses détracteurs. «Le FLN a la carapace dure. Ce n’est pas la première fois qu’il reçoit des coups. Ça a toujours été le cas mais ça n’effritera pas beaucoup le corps électoral FLN», a riposté Belkhadem qui a minimisé le poids des dissidents qui ne pèsent rien sur la stabilité et la bonne santé du parti qui prendra normalement part à la course des législatives. Une réponse à très forte connotation politique qui sonne comme un défi pour ses détracteurs et redresseurs qui présenteront leurs candidatures en tant qu’indépendants aux prochaines législatives. Toujours dans le registre des législatives, Belkhadem a estimé que «ces échéances sont capitales pour le devenir du pays», car appuie-t-il, parce qu’il ne s’agit pas seulement de faire élire des députés, mais également d’approfondir le processus démocratique et de réformer en profondeur, je l’espère, la Constitution. «Au FLN, nous voulons qu’il y ait un amendement profond de la Constitution qui ne doit pas être complexe mais cohérente. Elle doit avoir aussi une impérativité affirmée. C’est là l’une de nos priorités», a-t-il déclaré. Interrogé sur l’appellation du parti de Abdelmadjid Menasra «Front du changement» qui rime avec le sigle du FLN, Belkhadem expliquera que «c’est une mauvaise guerre qui est engagée» parce que, dit-il, «il n’y a pas plus normal qu’une personne physique ou morale défende son nom». Et d’expliquer : «Quand on a une cinquantaine de bulletins, les électeurs trouveront de la difficulté à faire la différence (entre le FLN et le FCN, ndlr). La différence se fait par les programmes et également par les appellations». Evoquant le spectre de l’urne vide qui plane sur le scrutin législatif du 10 mai prochain, le FLN semble craindre l’abstention. «Les partis politiques devraient se mobiliser pour amener les gens à voter et réduire au maximum l’abstention», a recommandé Belkhadem pour qui l’abstention ne profitera qu’aux islamistes. «Au lieu d’aller vers des combats de coqs, il vaut mieux présenter des programmes», a-t-il ajouté. Par ailleurs, le FLN, indique-t-il, devra étudier à partir de ce mardi les dossiers de candidature au niveau du Bureau politique du parti. Abordant la participation de son parti aux prochaines législatives, l’invité de la Rédaction a assuré qu’il n’y aura pas d’injustice dans le choix des candidats du parti. À ce propos, il a fait savoir que sur les 462 candidats, il y aura 119 femmes et qu’à l’heure actuelle, 3 400 candidatures sont déposées. En réponse aux jeunes militants qui se disent «écartés» par les «vieux» ou génération Belkhadem, ce dernier assure que les jeunes et les femmes ne seront pas exclus. «Nous essayons de faire un équilibre sans rupture entre les deux générations», a-t-il rassuré. Au sujet des membres du Comité central, des ministres et des députés qui voudraient se présenter aux législatives, Belkadem soutient qu’«il n’est pas interdit de postuler et que tout le monde a des ambitions légitimes».



Yazid Madi