Abderrezak Bouhara et Mohamed Boukhalfa ont décidé de ne pas participer à la session du Comité central du Front de libération nationale, prévue pour jeudi prochain. Les deux sénateurs du tiers présidentiel refusent d’apporter leur caution à «des décisions qui ne seront pas soumises à un débat démocratique».
Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – La tenue du Comité central du Front de libération nationale, prévue pour jeudi, semble sérieusement compromise. Hier, Abderrezak Bouhara et Mohamed Boukhalfa ont annoncé leur décision de ne pas participer à la session de l’instance suprême du Front de libération nationale. «Nous avons pris la décision de ne pas participer à la session du Comité central qui se tient le 23 décembre 2010.
Nous estimons qu’à un moment où la crise du parti atteint un degré de gravité qui menace son existence même, toute une réunion de la direction exige une action politique préalable susceptible de créer les conditions de sa réussite, l’élaboration concertée d’un projet de sortie de crise et la définition des perspectives d’avenir du Parti», précisent Abderrezak Bouhara et Mohamed Boukhalfa dans une déclaration rendue publique hier. Selon les deux sénateurs du tiers présidentiel, participer à cette session signifierait, de fait, cautionner «des décisions qui ne sont pas soumises à un débat démocratique».
Et contrairement à Abdelaziz Belkhadem, Bouhara et Boukhalfa constatent que le Front de libération nationale traverse bien une crise. Dans leur déclaration, les deux cadres proposent une feuille de route en 10 points. Le premier concerne précisément la convocation d’une session extraordinaire du Comité central dont l’ordre du jour sera la «sortie de crise et les perspectives d’avenir du Parti».
La préparation de cette session sera confiée à «groupe de travail restreint» qui sera composé des «membres du comité central connus pour leur expérience». Cette proposition rejoint celle de Salah Goudjil qui avait appelé à la constitution d’un «comité des sages». Outre les membres actuels du Comité central – qui seront sélectionnés en stricte conformité avec les statuts du FLN – Bouhara et Boukhalfa plaident pour la participation à cette session aux anciens cadres «qui ont consumé leur vie au service du Parti». Au terme de cette session, les recommandations du Comité central devront être soumises à l’approbation d’«une conférence regroupant les cadres du FLN».
Reste à savoir si le secrétaire général du Front de libération nationale et les quelques cadres qui lui sont encore fidèles accepteront les termes de cette démarche de sortie de crise ? Peu probable. Ces dernières années, Abderrezak Bouhara avait, par deux fois, tenté de monter au créneau en lançant des initiatives politiques pour contrer Abdelaziz Belkhadem. Sans succès. Cette fois-ci, la position du vice-président du Conseil de la nation et sénateur du tiers présidentiel vient renforcer, par son statut, le clan des «néo-redresseurs».L’étau se resserre sur Abdelaziz Belkhadem. Mais en est-il réellement conscient ?
T. H.