Belkhadem joue le tout pour le tout avec la France Le passé de passe-passe

Belkhadem joue le tout pour le tout avec la France Le passé de passe-passe
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Au moment où M. Algérie, J. P. Raffarin, tente avec son homologue algérien Chérif Rahmani, ministre de l’Industrie, de «dresser la table algéroise» à François Hollande qui sera reçu, selon un calendrier toujours flottant, à Alger, le «boss» du FLN achève sa campagne par une projection de la mémoire collective noyée, d’après lui, dans «une mer de sang entre les deux pays». Est-ce à dire que tout partenariat solide avec la France devrait être affranchi par le pas de plomb du pardon que beaucoup de Français contestent ? C’est à Hollande de trancher !

Le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a voulu faire grand pour son dernier meeting de campagne électorale. Des gens ramenés par bus de toutes les communes d’Alger, une salle omnisport à Hydra d’une contenance de 5000 personnes mais qui a en réalité contenu quelque 1000 personnes et un discours provocant et agressif en direction de la France officielle, de ses adversaires qui manoeuvrent contre le parti, et des piques en direction de certains chefs de parti.

Concernant la France, Belkhadem a encore une fois demandé des excuses officielles. «Le FLN croit en la continuité des générations.

La présence des jeunes au sein de listes de candidats est la preuve que le FLN ne va pas disparaître avec l’ancienne génération. Ce sont les dires d’un ancien ministre (Bernard Kouchner) qui a dit un jour que le dialogue avec l’Algérie aura lieu lorsque la vieille génération du FLN disparaîtra. Je lui dis que le FLN à encore des beaux jours devant lui quand vous voyez cette jeunesse qui a adhéré au parti.

Ce sont les fils de Novembre et les dignes fils héritiers de ceux qui ont chassé la France. Entre nous et ce pays, il y a une mer de sang» dit-il devant une assistance enflammée à l’évocation de la France. Et à ceux qui qualifient le FLN de parti de retraités, voici la jeunesse (montrant de la main les présents) répondez-leur» dit-il. Belkhadem s’est aussi attaqué à ses adversaires au sein du parti.

Il leur lança un défi : «si vous avez des idées, venez et exposez-les au lieu de vous lancer dans des insultes ou des invectives. Maintenant, si vous n’avez pas le courage, les portes des autres partis vous sont ouvertes. Mais ils n’iront pas jusque-là parce qu’ils ne pourront pas faire ce qu’ils sont en train de faire actuellement. Ils savent que le FLN est le seul parti où ils pourront un jour occuper un poste ou obtenir un mandant.

Et je le dis devant vous : donnez-moi un seul nom ou un militant du FLN qui à un moment de sa vie obtenu un mandat ou un poste a quitté le parti» ajoute- t-il. Revenant sur le printemps arabe, le SG du FLN n’a pas manqué de s’attaquer à ceux qui veulent frapper en profondeur l’Algérie. Une fois de plus, il a réitéré que l’Algérie est visée par ses positions courageuses, ses richesses ainsi que ses acquis historiques et sa positon géographique.

L’Algérie n’est pas visée par le colonisateur d’hier mais aussi par d’autres: «des pays sont menacés de déchirure. Aujourd’hui ils sont sujets à une explosion. L’Algérie a été attaquée plusieurs fois. Ils ont encore essayé lors du printemps arabe. Des personnes de notre sang ont été dans le coup. Ils ne sont pas à leur première expérience. D’abord en 1988 quand ils ont voulu s’attaquer au FLN car il représentait pour eux celui qui a vaincu la France.

Car ils rêvaient du paradis perdu. Le FLN leur rappelait trop celui qui a chassé la France. Les gens ont-ils déjà oublié ce que la France a laissé en 1962 ? Des usines de poissons et des usines de chemma, voilà ce qu’elle laissé». Ensuite en 1989 lorsqu’ils s’en sont pris aux moudjahidine en les traitant de tous les noms d’oiseaux et enfin en 1990 lorsqu’ils ont pris pour cible l’ANP, la digne héritière de l’ALN».

Reprenant un peu ses esprits et revenant à l’objet au sujet duquel il était venu, le SG du FLN s’est rappelé enfin les enjeux de la campagne pour affirmer que son parti n’a pas peur du multipartisme même en présence d’une centaine de partis : «s’il y a une centaine de partis nous serons toujours la première force politique du pays.

Parlant de la gestion des APC, le SG du FLN a indiqué que plus d’un millier de communes sont déficitaires répondant ainsi et directement au ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia qui, il y a quelques jours, avançait qu’il n’existait pas de communes pauvres.

Selon Belkhadem ces communes ne vivent que par les subventions du ministère de l’Intérieur pour payer leur personnel et a demandé à ce qu’elles soient pourvues dorénavant de budget conséquent. Comme il a appelé à donner à la capitale un visage d’une grande ville à l’instar de la capitale turque Istanbul.

Le SG du FLN a aussi indiqué que son parti fera des propositions sur la future révision de la Constitution qui ara lieu au premier trimestre de 2013. «On fera des propositions concernant la décentralisation ainsi que sur les institutions de l’Etat et on demandera la constitutionnalisation de l’interdiction du nomadisme politique, la constitutionnalisation du contrôle à tous les niveaux de la pyramide», a-t-il dit encore.

Mahmoud Tajder