Le siège du FLN pavoise
Une instruction portant le numéro 11, a été émise par Belkhadem à l’adresse des mouhafedhs, les appelant à mener les négociations avec d’autres listes dans l’objectif de «grignoter» le maximum de municipalités.
Les dernières élections locales n’ont pas manqué de donner lieu à de longues et rudes tractations où tous les coups sont permis. Les alliances se font et se défont à qui mieux-mieux. Les résultats préliminaires du scrutin du 29 novembre ont donné lieu à un émiettement des voix qui s’est traduit par l’absence de majorité dans 1150 communes. Etant donné que l’objectif des 1000 communes n’est pas et ne sera, certainement, pas atteint, la position de Abdelaziz Belkhadem à la tête du vieux parti semble être chancelante. Très en deçà de sa prophétie, le leader du FLN lâche ses troupes sommées de ratisser large.
C’est ainsi que mouhafedhs, parlementaires et membres du comité central sont mobilisés. Une instruction portant le numéro 11 a été émise par Belkhadem à l’adresse des mouhafedhs, les appelant à mener les négociations avec d’autres listes dans l’objectif de «grignoter» le maximum de municipalités. Pour la première fois, le FLN se retrouve assez largement dans une position qui l’oblige à composer avec d’autres listes et partis qui lui sont souvent hostiles. Dans ladite instruction, les «soldats» de Belkhadem doivent agir, et vite.
Etant donné la forte ambition du responsable du Front, les chargés de cette mission «impossible» doivent faire preuve de diligence. «Vu la rapidité que requiert ce genre d’action, pour ne pas rater l’occasion de contracter des alliances avec d’autres listes, je vous demande d’éviter tout atermoiement inutile qui pourra diminuer nos chances d’alliance et du coup se laisser filer entre les doigts l’opportunité escomptée de rafler davantage d’APC pour remonter notre score», est-il écrit dans le texte de l’instruction paraphée par le chef du parti.
Par ailleurs, Abdelaziz Belkhadem compte appuyer et favoriser les têtes de listes qu’il a lui-même placées avec son bureau politique lors des opérations de tri de candidatures centralisées notamment pour les communes de plus de 30.000 habitants. Dans le même document, il est enjoint aux instances et cadres du parti «de donner la priorité dans la candidature à la présidence des APC, aux actuelles têtes de listes». Dans le cas où les pourparlers butent sur le changement du candidat au poste du P/APC, les missionnaires doivent impérativement s’en remettre au bureau politique et le secrétaire général du parti.
Dans ce contexte, certaines sources citent plusieurs communes où le FLN aurait utilisé les gros sous pour gonfler son résultat obtenu lors de la récente course aux locales. Le porte-parole du parti, Aïssa Kassa, a affirmé hier, que «nombreux sont les ralliements et retours au bercail enregistrés par son parti en citant quelques wilayas à l’image de Tamanrasset».
Selon notre interlocuteur, «en termes de voix exprimées, le FLN a la majorité dans plus de 1000 communes». Il est clair que les élections présidentielles de 2014 sont le principal enjeu de cette course effrénée vers les municipalités. La majorité relative obtenue au niveau de 37 APW, est un atout que le FLN compte aussi mettre sur la table des négociations, selon le porte-parole du parti. Le renouvellement partiel des membres du Sénat prévu à la fin du mois en cours est une autre carte qui sera également mise en exergue par les partis et les candidats.
Le RND de son côté ne s’est pas croisé les bras. Selon un cadre de ce parti, Nacim Sidi Saïd, «là où le parti a une position favorable nous nous battrons pour obtenir la présidence de ces communes». Même si, dit-il «la tâche s’avère difficile puisque les résultats ont donné lieu à des compositions patchwork, et autant de groupes hétéroclites avec lesquels il faudra composer».
Pour rappel, le secrétaire général du MPA donné comme troisième force à l’issue des résultats du scrutin, a déclaré avant-hier, qu’en termes d’alliances, son parti «favorisera les partis membres de la coalition présidentielle».
