La direction du Front de libération nationale (FLN) continue, notamment à travers son secrétaire général Abdelaziz Belkhadem, de minimiser la crise interne qui secoue le parti depuis le lancement de l’opération de renouvellement des structures de base et la naissance d’un mouvement de redresseurs mené par des ministres, des députés et des militants.
Le 27 octobre dernier, le FLN avait annoncé, suite à une réunion de son bureau politique, que «la commission de discipline est appelée à sanctionner tous ceux dont la culpabilité a été prouvée, conformément aux dispositions prévues par les statuts et le règlement intérieur du parti comme l’atteinte à la réputation du parti ou à ses militants, la dérive politique, l’infraction aux règles de l’action partisane, la remise en cause des décisions des institutions et des directions en dehors du cadre réglementaire du parti».
Une annonce qui n’a pas inquiété les redresseurs qui ont pour leur part affirmé dans une précédente déclaration que cette commission doit examiner le cas «Belkhadem». Mais depuis, aucune information et surtout aucune sanction n’a été prononcée à l’encontre des concernés, notamment le ministre de la Formation professionnelle El Hadi Khaldi et l’ex-ministre du tourisme Mohamed-Seghir Kara. A ce propos, Belkhadem a affirmé jeudi dernier à Alger que la commission centrale de discipline du parti était «libre et indépendante» et qu’elle présentera son rapport dès l’achèvement de son travail. Dans une déclaration à la presse en marge d’une conférence sur la contribution du club des hommes d’affaires du parti à la réalisation du programme quinquennal, Belkhadem a démenti les allégations faisant état du départ de plusieurs militants du parti. Il a expliqué que certains militants ont «juste contesté le renouvellement des structures de base». Ainsi, Abdelaziz Belkhadem reconnaît qu’il y a un bouillonnement au sein de la base du parti qui se prépare pour les prochaines échéances électorales. Toutefois, il a laissé entendre qu’il n’a aucune influence sur la commission de discipline du parti qui est, selon lui, «indépendante».
En tout cas, «ce tribunal interne» du FLN prend tout son temps et probablement que l’affaire ira jusqu’à la prochaine session dite «ordinaire» du Comité central du FLN programmée pour le mois de décembre prochain et une rencontre des superviseurs de l’opération et des mouhafadhs attendue pour mardi prochain, 29 novembre. Une rencontre qui s’annonce très chaude et qui sera probablement boycottée par certains redresseurs qui sont également superviseurs
. D’autre part, il n’est pas écarté que le SG du FLN veuille se réconcilier avec les «redresseurs», d’autant que ces derniers ont un poids et pourront faire balancer les équilibres au sein de l’ex-parti unique. Le projet du FLN de rejoindre l’Internationale socialiste alors que ce «cadre» comporte aussi «l’entité sioniste» pose beaucoup d’interrogations. A ce sujet, Abdelaziz Belkhadem a indiqué que «ce retour était normal car le parti a adhéré à cet organisme en 1962 et jusqu’aux années 90». Selon lui, «le retour du parti dans cet organisme, qui à l’instar des Nations unies et du Parlement méditerranéen, compte l’entité sioniste parmi ses membres, ne signifie pas une normalisation», avant d’ajouter que «le parti FLN s’oppose toujours à toute normalisation et à toute forme de traitement avec l’entité sioniste mais il doit faire entendre sa voix partout dans le monde». Il est à souligner que la réunion du bureau politique du FLN tenue mercredi a procédé à l’évaluation de l’opération de renouvellement des instances de base au nombre de 1 502 bureaux de kasma. Il faut savoir qu’«il reste 92 kasmas qui n’ont toujours pas achevé cette opération».
«Une banque de données sur les acteurs de l’économie nationale»
Néanmoins, la crise du parti n’a pas empêché Belkhadem de trouver une occupation pour gagner la confiance et le soutien du président à travers la multiplication des activités autour du nouveau plan d’investissement public initié par le Président Bouteflika. Dans ce cadre, il a animé deux activités en une journée. Il s’agit d’une rencontre sur l’attribution du club des hommes d’affaires du FLN et une rencontre régionale à Bouira. Dans ce cadre, Belkhadem a appelé ses «hommes d’affaires» à contribuer à la concrétisation du programme du Président.
De son côté, Mokhtar Fillali, chargé du secrétariat du secteur des affaires et des unions professionnelles du parti, a indiqué que ce club des hommes d’affaires œuvre à mobiliser les efforts des hommes de science et des hommes d’affaires pour investir dans des créneaux sensibles et stratégiques qui garantissent l’autosuffisance. Selon lui, le club s’atèle à mettre en place une banque de données sur tous ceux qui activent dans le domaine économique national et dans tous les champs d’activité et à financer la recherche scientifique et la réalisation de projets performants d’inventeurs algériens, tout en tentant d’adhérer au club international des hommes d’affaires.
Par Nacera Chenafi
