Le secrétaire général de l’instance exécutive du FLN est prêt à lâcher sa casquette de ministre et sauvegarder celle du FLN. Interrogé par L’Expression sur sa décision dans le cas où il serait appelé à choisir entre le gouvernement et le parti, M.Belkhadem a été catégorique: «J’opterai pour le parti», a-t-il déclaré sans ambages en marge de la réunion des femmes cadres du parti tenue, hier, au siège national du FLN. En effet, c’est l’une des rares fois où le secrétaire général du FLN se prononce d’une manière aussi directe sur son avenir au sein du gouvernement.
Ainsi, M.Belkhadem annonce, d’ores et déjà, la couleur sur ses orientations politiques. Dans son édition de samedi dernier, L’Expression avait rapporté, en s’appuyant sur des sources crédibles, que le président de la République ne voudrait pas de responsables à double fonction. La même source a indiqué que le président aurait demandé au Premier ministre Ahmed Ouyahia et au secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, de choisir entre la fonction gouvernementale et celle partisane.
Autrement dit, les deux chefs politiques devront, soit accepter de rester au gouvernement tout en renonçant à la présidence de leurs partis, ou abandonner leur mission gouvernementale pour se consacrer à leurs formations politiques. Voulant concrétiser parfaitement sa politique de réconciliation nationale et de développement du pays et sa promotion à l’étranger, le Président estime qu’un ministre d’Etat ou un Premier ministre ont l’obligation de se consacrer entièrement à leur fonction, non aux tâches partisanes. «Je ne doute pas que le Président préfère avoir des ministres qui se consacreront totalement à l’action de l’Exécutif», a confié un membre proche du cercle présidentiel.
Tout en qualifiant ce choix de rationnel, notre interlocuteur affirme que le Président sait parfaitement que la double fonction risque de perturber la bonne marche des affaires de l’Etat. Cette décision serait à l’origine de l’ajournement du lifting du gouvernement dont il devait normalement faire l’objet. Comme elle clarifie le long suspense qu’a connu la scène nationale du 19 avril, jour de la prestation de serment du président réélu au 27 avril, date de l’annonce de la reconduction du gouvernement. La même source a confié à L’Expression que le Président travaille sur une liste de 147 noms. Cela dit, un remaniement ministériel se prépare à un haut niveau dans un futur proche.
Par ailleurs, le secrétaire général a appelé les femmes cadres du parti à élargir leur rang au sein de la base. «Vous êtes appelées à élargir dans l’immédiat la présence féminine au niveau du parti», a déclaré M.Belkhadem à l’adresse de l’assistance. S’appuyant sur l’amendement portant sur la promotion du rôle de la femme au sein des institutions de l’Etat, le SG du FLN incite ses militantes à aller de l’avant pour améliorer leur représentativité au sein des structures de l’Etat. «Je reconnais que nous n’avons pas une femme dans le secrétariat de l’instance exécutive», a-t-il relevé en invitant ses femmes cadres à renforcer leur cercle au sein du FLN. Pour lui, c’est l’occasion ou jamais de consolider la présence de la femme au sein du parti et élargir son champ d’action.
Le 9e congrès national, le renouvellement des membres du Sénat en décembre, les élections législatives en 2012 et les locales en 2013, sont autant de rendez-vous majeurs qui imposent une préparation musclée de la gent féminine au sein du FLN. En termes plus clairs, M.Belkhadem a demandé aux femmes de se constituer en groupes pour engager dès maintenant le travail sur le terrain. «Je ne veux pas d’un mouvement féministe», a-t-il précisé avant d’ajouter: «Je ne veux pas que la femme soit comme un bouquet de fleurs». Le chef de file souhaite l’implication concrète de la femme dans le développement de la vie politique et économique du pays. Adoptant un langage ferme, il a mis en garde les femmes contre tout dépassement et les a exhortées à ne pas tomber dans le débat stérile concernant les listes de candidatures. «Soyez une force politique qui défend les intérêts du parti et du pays», a-t-il encore réitéré. M.Belkhadem a rappelé qu’il est contre le système des quotas pour la femme en expliquant que la compétence est le seul critère qui puisse promouvoir la présence des personnes dans les institutions de l’Etat. Sachant qu’il existe plusieurs obstacles empêchant la femme de s’investir dans la politique, M.Belkhadem insiste sur l’importance de changer les mentalités et de casser les tabous. Il a demande à ses militantes de faire un travail de réflexion avant la présentation au Parlement du projet de loi portant sur la promotion du rôle de la femme au sein des institutions de l’Etat.