Belkhadem déstabilisé par une question sur la santé de Bouteflika,«Le président se porte bien»

Belkhadem déstabilisé par une question sur la santé de Bouteflika,«Le président se porte bien»

Le secrétaire général du Front de libération nationale semblait désemparé, jeudi, par l’évocation de l’état de santé du président de la République. Abdelaziz Belkhadem, qui a dénoncé ceux qui «entrent dans les affaires de Dieu», a déclaré que Abdelaziz Bouteflika se porte bien.

– Certains sujets ne sont pas bons à être abordés avec Abdelaziz Belkhadem. La question relative à la santé du président en fait partie. Jeudi, le présentateur du Forum de la Radio Chaîne II a tenté d’aborder de front ce dossier avec le patron du FLN. «L’état de santé du président de la République est évoqué ouvertement sur la scène politique. Certaines parties exigent l’organisation d’élections présidentielles anticipées. Quelle est la position du Front de libération nationale sur ce sujet précis ?» Silence. «Je n’ai pas compris la question. Vous parlez de la santé du président ?», rétorque Belkhadem, visiblement désarçonné par une telle question. Le journaliste relance, «oui, on parle aujourd’hui d’élections présidentielles anticipées». Belkhadem réagit finalement en s’appuyant sur des arguments religieux : «Ces gens-là entrent dans les affaires de Dieu ! Ils savent qui va vivre et qui va mourir ? Pour notre part, nous sommes croyants. Tout ceci relève de Dieu. Notre président se porte bien, il poursuit ses activités. Ces protestations à propos de la santé du chef de l’Etat sont… (il ne termine pas sa phrase). Que ces gens nous disent s’il sont dans le secret de Dieu.» Le journaliste met fin à la gêne de Belkhadem en passant à un autre sujet. Il est vrai que cette question sur l’état de santé de Abdelaziz Bouteflika s’est imposée suite à sa dernière apparition à la télé. Vendredi 15 avril, les Algériens ont été confrontés à l’image d’un homme très fatigué. Quelques jours plus tard, Ali Yahia Abdennour, président d’honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), avait appelé l’armée «à prendre ses responsabilités » afin de «destituer» Abdelaziz Bouteflika.

Pour la limitation de mandats

En fait, jeudi, Abdelaziz Belkhadem a tenu un discours plutôt surprenant. Il a précisé qu’il ne s’opposerait pas à un retour à la limitation de mandats présidentiels. «Le Front de libération nationale ne s’opposera pas à la limitation des mandats présidentiels si cette option est acceptée par la majorité. Nous ne nous y opposerons pas», dira-t-il. Une position qui tranche avec celle adoptée en 2008 et qui a conduit à la révision de l’article 74 de la Constitution afin de permettre à Bouteflika de rempiler. Plus étonnant encore, Belkhadem dit militer pour que la prochaine révision soit l’occasion d’inscrire dans la Constitution «les principes de libertés individuelles et collectives, de libertés d’expression, de pensée, de culte et de rassemblement ». Tout un programme…

T. H.