Le mouvement de redressement se prépare pour les prochaines échéances électorales avec ses propres listes.
De Constantine à Mascara, en passant par Mosta-ganem et Alger, la maison FLN risque gros: l´implosion des rangs.
Le secrétaire général du Front de libération nationale, Abdelaziz Belkhadem, est dans la tourmente. Son parti va plus que jamais mal et son fauteuil est devenu un siège éjectable.
Il lui sera difficile de se remettre de ses deux dernières mésaventures vécues l´une dans la wilaya de Constantine, le vendredi dernier 17 juin, et l´autre à Mascara le lendemain, soit le 18 juin 2011. Ses sorties dans ces wilayas n´ayant dû leur réussite qu´à l´intervention des forces de l´ordre.
Dur en fait de supporter le camouflet infligé dans ces wilayas par les militants de son propre parti qui sont venus chahuter ses meetings.
A Constantine d´abord, où la conférence régionale des cadres du FLN de l´est du pays s´est déroulée dans un climat très tendu. Des violences ont opposé les redresseurs aux partisans de Belkhadem. Les premiers sont venus plaider leur cause. Belkhadem a demandé à ce qu´on ne compare pas le FLN au RCD tunisien et au PND égyptien (deux parti au pouvoir dissous après les révolutions).
A Mascara ensuite, où la rencontre régionale des cadres du parti de l´Ouest s´est déroulée dans un climat délétère qui a nécessité, là aussi, l´intervention des services de sécurité qui ont interpellé 7 personnes avant l´entame des travaux.
Cela rappelle les conditions dans lesquelles les structures du parti ont été renouvelées l´année dernière où, dans plusieurs wilayas, des bagarres générales ont éclaté entre les militants. C´est dire que le feu a pris de l´est à l´ouest du pays.
Cette situation prédit que les prochaines rencontres régionales avant la tenue de la session extraordinaire du comité central, le 23 juillet prochain, seront houleuses et n´augurent rien de bon pour ce parti, quand bien même Belkhadem ne manquera pas de qualifier ces «agissements» de signes de bonne santé du FLN.
Belkhadem, contesté par les redresseurs, multiplie les sorties. Le malaise s´étend au Bureau politique. La dernière rencontre qui se voulait secrète avec Salah Goudjil ne lui a pas valu que des louanges. Alors que la situation plaide à plus de transparence à cause de la confusion régnante, notamment après l´interposition d´un mouvement de jeunes qui s´oppose aux deux camps et qui se dit «troisième voie», Belkhadem a tenté «l´intentable». Il est allé, le 10 juin 2011, jusqu´à chercher l´une des figures de proue du mouvement de redressement, dans son propre domicile, pour lui faire une offre de réconciliation.
Des membres du Bureau politique sont, selon certaines sources, indignés de ce comportement car, Belkhadem a décidé unilatéralement d´engager un processus de réconciliation et de dialogue avec le mouvement de redressement.
La précipitation des événements dans la maison FLN n´est pas pour tranquilliser les uns et les autres. Tout compte fait, ce sont les prochaines élections et l´occupation des postes clés qui les font courir. Et le vent de la discorde menace de frapper encore plus fort.
Le mouvement de redressement se prépare, en effet, aux prochaines échéances avec ses propres listes électorales.
Des mouhafadhas parallèles sont d´ores et déjà installées comme à Bouira. Une hantise pour Belkhadem, qui voit en cela une réduction drastique des chances du FLN de garder sa majorité au sein des assemblées élues. Un risque pour son avenir d´autant plus que certaines voix ne manqueront de se faire plus audibles pour demander la restitution de ce parti à la mémoire collective