Belkhadem convoque le BP en urgence

Belkhadem convoque le BP en urgence

Au sein du vieux parti, tout le monde reste suspendu à l’avis du Président.

Réunion d’urgence au sein du FLN! Le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, a convoqué les membres du bureau politique à un conclave, tôt hier matin. Pris de court par les événements que connaît le parti au niveau de la base, M.Belkhadem a voulu faire une mise au point afin de faire face aux attaques qui le ciblent.

«La réunion d’hier n’était pas programmée, ce n’est que dans la soirée du lundi que les membres du BP ont été informés de sa tenue», affirme une source proche du parti. Ce rendez-vous imprévu est, sans doute, lié au cours pris par les événements que connaît le vieux parti ces derniers temps. Il intervient au lendemain de l’ouverture par les contestataires d’un bureau à Alger.

La sortie du ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels serait également à l’origine de cette réunion d’urgence. El Hadi Khaldi a en effet, de nouveau épinglé la direction actuelle du FLN.

«Il y a un problème organique et un problème politique au sein du parti», a déclaré le ministre à la presse en marge des débats sur la Déclaration de politique générale lundi dernier à l’APN.

«Je tiens à dire à Monsieur Belkhadem que nous ne recevons pas des ordres d’en haut comme cela aurait été votre cas lors de votre parcours de militant. Nous n’avons jamais été des ´´usuriers politiques´´ que vous auriez été dans votre parcours», a encore reproché Khaldi. Ces propos démontrent que le fossé s’élargit sérieusement entre les deux hommes. Il faut reconnaître toutefois, que l’opération de renouvellement des structures de base a engendré un sérieux vent de discorde au sein de la famille FLN.

Le mouvement, qui a commencé au sein des kasmas a réussi à prendre de l’ampleur en associant des grosses pointures dont des ministres, des députés et d’anciens historiques du parti. Ces derniers semblent se préparer en coulisse, à opérer un coup d’Etat au parti.

«Nous n’allons pas nous taire sur ce qui se passe au sein du parti», a lâché un ancien membre de la direction. Les tractations et les consultations se multiplient. Les contestataires ne sont pas satisfaits de la composante du bureau politique.

Au sein de la direction, on fait semblant que tout va bien. «Il s’agit d’une simple agitation et tout va rentrer dans l’ordre», assure un proche de la direction actuelle.

Pour lui, le parti a l’habitude de vivre ces frictions à chaque rendez-vous d’ordre organique ou électoral. «Si ces militants et des responsables ne sont pas satisfaits de la composition du bureau politique ils auraient pu le contester lors de la réunion du comité central tenue en avril dernier.»

Prenant la défense du secrétaire général, notre interlocuteur explique que M.Belkhadem est en train d’appliquer les résolutions du 9e congrès. Or, même si le secrétaire général refuse de parler de crise et minimise ces faits et mouvements, il n’en demeure pas moins que la situation se complique. Le scénario de 2004 sera-t-il reproduit? Rien n’est moins sûr, tout le monde reste suspendu à l’avis du président du parti, en l’occurrence, le chef de l’Etat, pour mettre fin à ces avis discordants.

Nadia BENAKLI