Belkhadem confirme son ambition présidentielle

Belkhadem confirme son ambition présidentielle

En décembre 2010, à l’issue d’une réunion du comité central de son parti, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, avait tenu ces propos : «Si Dieu le veut, notre candidat à la présidentielle de 2014 sera Abdelaziz Bouteflika.»

Hier, lors de son passage à l’émission hebdomadaire de l’ENTV, «Hiwar Essaâ» («Dialogue de l’heure»), le secrétaire général du FLN n’a pas écarté sa probable candidature à l’échéance de 2014. Rebondissements.



L’aveu est de taille. Et pourtant, à la première question qui lui a été posée, Abdelaziz Belkhadem a évité de répondre clairement. Il s’est limité seulement à dire qu’«il est prématuré de débattre cette question», ou encore «cela relève des prérogatives des organes du parti», arguant que «dans trois années, beaucoup de choses peuvent se produire au sein de la maison FLN». «Je pourrais ne plus être le secrétaire général du FLN, comme il se pourrait qu’une nouvelle direction du parti voie le jour», a-t-il déclaré, avant de lâcher à l’adresse des journalistes : «Tous les Algériens ambitionnent de devenir président de la République. Vous avez compris.».

Abdelaziz Belkhadem, selon des analystes, pense être le «mieux placé» pour succéder à Abdelaziz Bouteflika. D’ailleurs, il n’a cessé de se forger depuis quelque temps «une personnalité politique issue d’un savant mélange de conservatisme religieux et de nationalisme historique ». Lors de sa dernière sortie médiatique au cours de la conférence de presse ayant suivi les travaux de la réunion du comité central, il a reconnu avoir rencontré le fondateur de l’ex-FIS, Hachemi Sahnouni. «Je ne l’ai pas reçu en tant qu’ex-responsable du FIS dissous, mais en tant qu’individu. On a parlé de la question de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Ils ont présenté des propositions », a-t-il indiqué.

Adversaire d’Ouyahia

Hier, le secrétaire général du FLN avait franchi un pas fort important. Il n’a pas caché son ambition d’être un potentiel candidat de son parti pour l’échéance électorale de 2014. Ses deux alliés de l’Alliance, le secrétaire général du RND Ahmed Ouyahia et le président du MSP, avaient affiché dans la même émission leur «souhait » de «participer aux joutes électorales de 2014».

Cependant, une question : l’aveu de Belkhadem serait-il motivé par les annonces faites à ce sujet il y a moins d’un mois par ses rivaux du RND et du MSP ? Ce qui est certain est que depuis que le secrétaire général du RND a explicitement affiché son intention de faire partie des candidats potentiels à la prochaine présidentielle, le patron du FLN a multiplié les «manœuvres» tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. En effet, le représentant personnel du chef de l’Etat courait les réunions et sommets internationaux, souvent de second ordre. Alors qu’au plan interne, il a rejeté l’idée que son parti traverse une crise, sans hésiter de qualifier ses détracteurs de «personnes se trouvant à la touche». Et de citer en exemple le chef de file des contestataires, l’ex-ministre du Tourisme, Mohamed-Seghir Kara.

Digne successeur du président sortant ?

Pour mieux se positionner, le patron du parti majoritaire jouera toutes ses cartes afin de barrer la route à son rival du RND. Il n’est pas exclu que le parti du FLN monte en puissance et fasse valoir tous ses arguments en se présentant comme le digne successeur du président sortant. L’émission télévisée est devenue un véritable terrain de bataille. Les responsables des partis politiques ne ratent pas cette opportunité pour tirer à boulets rouges sur leurs concurrents et où les partis de l’Alliance présidentielle se livrent à des tirs croisés, en prenant le public à témoin.

Pour rappel, le secrétaire général du RND n’a pas été tendre envers son partenaire du MSP, Aboudjerra Soltani. Lors de son passage sur le même plateau de télévision, Ouyahia a descendu en flammes Soltani. Irrité par les gesticulations de ce dernier, le Premier ministre a fait savoir que la formation d’Aboudjerra Soltani a été retenue au sein de cette Alliance formée, en 2004, avec le FLN, en «reconnaissance» au défunt cheikh Mahfoud Nahnah. «L’adhésion du MSP à cette Alliance était une reconnaissance au défunt Mahfoud Nahnah et à ses engagements au service de l’Algérie», a-t-il fait rappeler. Pour sa part, le président du MSP n’y est pas allé par trente-six chemins pour défier le secrétaire général du RND. La bataille de 2014 ne fait que commencer. Du boulevard des Martyrs, le ton est donné.

A. B.

N