«Je n’ai été destitué du poste de secrétaire général du FLN que par la plus petite des marges, soit quatre petites voix, et je peux dire, aujourd’hui, sans risque de me tromper, que ceux qui m’ont soutenu et me soutiennent encore constituent un bloc fort et homogène, alors que ceux qui m’ont destitué s’entre-déchirent à belles dents et forment plusieurs entités disparates, sans aucune relation entre elles !».
C’est par ces mots, dits lors d’une réunion avec ses principaux soutiens au sein du comité central du parti, qu’Abdelaziz Belkhadem se projette de nouveau vers le leadership du FLN : «Je pense avoir été assez noble en acceptant le jeu de la démocratie au sein du FLN et avoir fait amende honorable lors de ma destitution. J’ai voulu instaurer une nouvelle ère au sein du groupe en acceptant de partir sans objecter.
Toutefois, il est de mon droit de me porter candidat, du moment que mes soutiens sont plus puissants et, surtout, plus cohérents que mes opposants. J’estime ne pas avoir le droit de refuser un retour à la direction du FLN si mes soutiens me le demandent, comme j’estime être dans mon droit de me porter candidat car aucun texte statutaire ou organique ne me l’interdit !»
Aussitôt ce pas franchi, Belkhadem lorgne plus haut, concernant la présidentielle de 2014 : «Je ne dis pas que je suis candidat et je ne dis pas non plus que je ne le suis pas. Tout dépendra de choses qui arriveront en temps voulu. Je me réserve le droit de faire le choix qui me convient en temps opportun.»
Voilà le Belkhadem nouveau, avec un tonus retrouvé. Sa candidature à la présidentielle, cela fait longtemps qu’il y pense et de la manière la plus sérieuse qui soit. Récemment encore, un de ses plus fervents opposants, Boudjemaâ Haïchour, nous faisait part de sa conviction que Belkhadem se préparait sérieusement pour 2014 mais pas «sous la casquette FLN».
Donc, sa volonté de retrouver le poste de SG peut s’expliquer par cet impératif. Si Belkhadem retrouve son poste d’où il a été déboulonné publiquement, il lui serait plus aisé de se présenter à la présidentielle. On estime aussi au FLN que ce dernier, même s’il n’arrivait pas à retrouver le poste de SG, serait prêt à livrer bataille quand même. «Le poste de président de la République le captive depuis longtemps déjà, et ce, corps et âme », affirment-ils avec le plus grand sérieux du monde…
Par Annane Imad-Eddine