«La multitude de partis sans programme est un dévoiement de la démocratie»
L’Algérie, pour Belkhadem, a déjà fait son printemps en donnant, en martyrs, un million et demi de ses enfants.
Dans le cadre de sa campagne pour les élections législatives du 10 mai, le secrétaire général du Front de libération nationale, a animé hier, dans la matinée, un grand meeting à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Devant une salle archicomble, Abdelaziz Belkhadem est longuement revenu sur son programme sur divers thèmes qui agitent la scène politique nationale et la fronde qui secoue son parti. Il n’hésitera pas aussi à épingler ses détracteurs au sein du gouvernement et dans la maison FLN. Les nouveaux partis en prendront pour leur grade également dans un long réquisitoire. «La multitude de partis sans programmes est un dévoiement de la démocratie», affirmera-t-il avant de rappeler qu’il y a beaucoup de listes mais très peu de programmes.
Dans leur campagne, poursuit-il, ces derniers, faute de programmes, recourent à l’invective et à la tromperie. Il citera en exemple un candidat qui promet de faire disparaître la pauvreté et qu’il dit bon pour être élu à l’ONU. Le conférencier poussera la dérision jusqu’à parler de certains partis qui affichent leurs numéros de téléphone pour recruter des candidats alors qu’au FLN on se bouscule au portillon. Pour clore ce chapitre, Belkhadem dira devant ses militants, allusion faite au FFS et au RCD, que c’en est fini avec la bipolarité qui a caractérisé la scène politique de la région de Kabylie. Un constat qui l’amènera à évoquer la crise qui secoue justement son parti. «Il ne faut pas trop s’inquiéter, le FLN se porte bien. Ce qui se passe est un signe de bonne santé» lancera-t-il aux militants. «Il faut sortir des problèmes de positionnement. Nous préférons le débat d’idées. Les jeunes sont plus prioritaires que vous», dira Abdelaziz Belkhadem à l’adresse des redresseurs avant d’assurer que le FLN restera la première force politique en Algérie, mettant en exergue le fait que 26% des candidats ont moins de 40 ans dans ses listes. Dans un autre registre, le conférencier clamera au sujet du Printemps arabe que la souveraineté de l’Algérie est non négociable. Il rappellera que le Printemps arabe n’existe pas mais, ce sont plutôt des parties qui négocient avec des forces étrangères l’avenir de leurs pays. L’Algérie, pour Belkhadem, a déjà fait son printemps en donnant, en martyrs, un million et demi de ses enfants.
Aujourd’hui, poursuit-il, elle est en phase de construction de sa démocratie qui s’appuie sur de bonnes bases. «Nous sommes pour une démocratie réelle avec un pouvoir fort et une opposition forte», explique-t-il. Par ailleurs, de son côté, M.Lakhdari, mouhafadh et tête de liste de la wilaya de Tizi Ouzou, a tenu à répondre à certaines personnalités qui ont déjà animé leurs meetings dans la même salle. «C’était le FLN qui a ouvert les usines à Tizi Ouzou (Cotitex et Eniem) alors que ceux qui sont passés dans cette salle pour nous critiquer les ont fermées», rétorque-t-il, allusion faite au SG du RND, Ahmed Ouyahia. «Aujourd’hui qu’ils sont au gouvernement, la pomme de terre coûte 100 DA, alors qu’elle se vendait à 25 DA lorsque Belkhadem était chef de l’Exécutif», renchérit-il encore.
Cependant, le meneur de la liste FLN à Tizi Ouzou affichera la volonté de son parti de travailler pour l’officialisation de la langue amazighe sans omettre de rappeler que c’était son parti qui avait voté avec sa majorité au Parlement pour en faire une langue nationale.