Le patron du FLN va-t-il suivre les traces de son rival et afficher ses ambitions pour la prochaine présidentielle?
Ça chauffe! Les déclarations se multiplient sur la scène politique. Après M.Ouyahia, c’est au tour du secrétaire général du FLN de monter au front. Abdelaziz Belkhadem sera ce mercredi l’invité de l’émission politique «Hiwar Essaâ». Le patron du vieux parti va certainement délivrer quelques pièces du puzzle. Dans une déclaration exclusive qu’il a réservée à L’Expression hier, sur la dernière sortie de M.Ouyahia et son intention pour la présidentielle, M.Belkhadem n’a pas voulu réagir à chaud.
«Je répondrai sur ce sujet lors de mon passage à la télé», a proprement dit le secrétaire général. M.Belkhadem avait appelé à un quatrième mandat pour le président de la République. «Si Dieu nous prête vie, je ne faisais pas allusion à Bouteflika mais je parlais de ma propre personne. Donc si Dieu me prête vie, notre candidat pour 2014, sera Abdelaziz Bouteflika», avait-il affirmé lors d’une conférence de presse tenue au lendemain de la session du comité central.
En sortant la carte du quatrième mandat, il voulait couper court aux rumeurs faisant croire qu’il prépare le terrain pour 2014. Or, la conjoncture n’est plus la même maintenant. La déclaration d’Ouyahia donne un avant-goût des changements attendus dans un futur proche. M.Belkhadem va-t-il suivre les traces de son rival et annoncer ses ambitions pour la présidentielle? Même si le secrétaire général du FLN soutient son président, il n’en demeure pas qu’il ambitionne d’aller loin.
«Le but d’un parti politique est d’arriver au pouvoir», a-t-il répondu au sujet de sa candidature à la présidentielle. Une réponse qui traduit suffisamment l’intention de l’ex-chef de gouvernement pour 2014.
Ce qui est sûr, M.Belkhadem va certainement lever le doute en s’exprimant sur plusieurs sujets phares entre autres, le quatrième mandat, la révision de la Constitution, l’Assemblée constituante et le régime politique. Pour mieux se positionner, le patron du parti majoritaire ne va pas rater l’occasion pour jouer toutes ses cartes afin de barrer la route à son rival du RND. L’émission télévisée est devenue un véritable terrain de bataille. Les responsables des partis politiques ne ratent pas cette opportunité pour tirer à boulets rouges sur leurs concurrents. Les partis de l’Alliance présidentielle se livrent à des tirs croisés en prenant le public pour témoin.
Le secrétaire général du RND n’a pas été tendre avec son partenaire du MSP, Bouguerra Soltani. Lors de son passage mercredi dernier sur le plateau télévisé, M.Ouyahia a ouvert carrément le feu sur M.Soltani. Irrité par les gesticulations de ce dernier, M.Ouyahia a fait savoir que la formation de Bouguerra Soltani a été retenue au sein de cette Alliance formée, en 2004, avec le FLN, en «reconnaissance» au défunt Cheikh Mahfoud Nahnah. «L’adhésion du MSP à cette alliance était une reconnaissance au défunt Mahfoud Nahnah et à ses engagements au service de l’Algérie», a-t-il affirmé en guise de rappel.
Ce n’est pas tout. M.Ouyahia s’est montré insensible au retrait du MSP de l’Alliance présidentielle. «Même avec le retrait du MSP, nous avons une majorité au sein de l’Assemblée nationale populaire. Avec les 137 députés du FLN et les 62 autres du RND, nous sommes à 199 députés, nous sommes, donc, majoritaires», a-t-il affirmé sur un ton ferme.
Le patron du RND n’a pas trop donné d’importance à cette question, laissant entendre qu’un éventuel retrait du MSP de l’Alliance présidentielle ne changera pas la donne. «Si l’allié en question est insatisfait, il a le loisir de se retirer en 2012 après l’expiration de l’actuel mandat parlementaire», a-t-il clairement signifié.
Sur l’action du gouvernement, M. Ouyahia rappelle que le MSP est membre du gouvernement et tout échec du gouvernement dans ses projets est un échec, également, pour le MSP. Il y a quinze jours, M.Soltani, à partir du même plateau, a émis des critiques acerbes envers la coalition, en interpellant le chef de l’Etat à «la promouvoir ou la suspendre». M.Soltani brandit de nouveau la menace de se retirer de cette coalition.
Nadia BENAKLI