Belkhadem à Annaba,Brève intervention et propos éculés

Belkhadem à Annaba,Brève intervention et propos éculés

A sa sortie comme à son entrée à la salle du Théâtre régional Azzedine-Medjoubi de Annaba, où il avait tenu, lundi, un meeting, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a entendu des vertes et des pas mûres.

Des contestations et autres quolibets se rapportant au choix de la liste qui devait défendre les couleurs du parti aux législatives du 10 mai prochain, mais aussi sur l’un des noms porté sur cette liste, actuellement vice-président de l’APC de Annaba, et qui a été mis sous-mandat de dépôt suite à la découverte de l’affaire dite de «pédophilie de Annaba». Situation qui a nécessité le renforcement de l’équipe chargée de sa protection par un cordon étanche d’hommes de son parti. La salle du théâtre régional était pleine. Il y avait là les candidats et leurs familles mais aussi des employés des services techniques de la commune chef-lieu de wilaya ainsi que le personnel de quelques autres communes dirigées par le FLN qui ont baissé rideau des bureaux pour être présents à la levée de celui du théâtre. Dans son discours d’une vingtaine de minutes, Belkhadem, sans les nommer, a tiré à boulets rouges sur ses adversaires politiques sans distinction aucune entre les anciens partis ou ceux ayant obtenu leur agrément récemment, allant jusqu’à critiquer le ministère de l’Intérieur. Ce qui a fait réagir certains présents dans la salle qui se sont demandés : «Mais n’est-il pas partie prenante du pouvoir ?» «Le peuple a vu ce qui est advenu ensuite des partis qui sont arrivés en tête aux élections de 1991 et 1997 (respectivement le FIS dissous et RND, ndlr)», a tenu à mélanger sciemment l’orateur pour discréditer un parti pourtant son allié dans le programme présidentiel. Mais, aujourd’hui, il n’évoque plus le programme du président, fin de règne oblige. En citant ces deux dates, l’intervenant voulait aussi insinuer que le premier est à l’origine de la décennie noire au nom de la religion, alors que le deuxième est né avec des moustaches. Il le fait dans le but inavoué de discréditer les partis islamistes et le RND au profit du sien pour les prochaines législatives. Il dira que celui-ci poursuivra l’œuvre qu’il a entreprise depuis l’indépendance. Celle-ci, selon Belkhadem, est «à l’origine des grandes réalisations qu’a connues l’Algérie». Tout en vantant les mérites de son parti, il n’a pas manqué de critiquer les programmes de l’ensemble des autres formations politiques, même ceux de partis de l’Alliance présidentielle. «Pour ne pas vivre la même situation de chaos connue par plusieurs pays arabes, le peuple algérien doit faire le bon choix en se rendant massivement aux urnes le 10 mai prochain et voter pour notre liste», a insisté le SG du FLN. «En somme, les 20 minutes de son discours n’ont rien apporté de nouveau aux préoccupations de la population, toutes catégories confondues», a commenté, amèrement, un vieux militant du FLN, ayant divorcé de longue date avec les pratiques d’un parti qui a rassemblé tous les Algériens lors de la lutte de libération nationale, a-t-il souligné.

A. Bouacha