Au coup de sifflet final contre la Russie, on imagine que l’émotion était forte, non ?
C’était effectivement incroyable, il y a eu une explosion de joie, car on pensait en même temps au peuple algérien qui allait fêter cette qualification. Je crois qu’on ne les a pas déçus, on s’est battus jusqu’à la fin. Le fait de voir tout un peuple heureux et joyeux nous comble, en fait.
Quand on est menés au score comme ça, il faut une grande force mentale pour revenir, n’est-ce pas…
Oui, mais on s’y est préparés. On s’est dit avant le match que si on encaissait un but, il ne fallait pas paniquer, il fallait rester concentrés et solidaires. C’est ce qui s’est passé, et nous n’avons jamais perdu espoir, on y a cru jusqu’au bout. Nous avons certes de jeunes joueurs, mais il y a les anciens qui sont là et qui nous transmettent cette force mentale avec leur présence et leurs encouragements. C’est ce qui fait la force mentale de cette équipe.
À l’approche de ce match face à l’Allemagne, vous êtes un peu les héritiers de l’équipe de 1982 qui avait fait sensation en Espagne. Ça doit être particulier de porter le maillot algérien, non ?
Nous sommes très fiers d’être les héritiers d’une aussi prestigieuse génération, mais la responsabilité est aussi grande, on la ressent déjà. On va tout faire pour être à la hauteur et honorer le pays.
C’est anecdotique, le fait que 17 joueurs de l’équipe soient nés en France ?
On n’arrête pas de nous poser cette question, mais il faut savoir qu’on ne ressent pas ça dans l’équipe, nous sommes comme une grande famille, et je crois que vous avez vu comment les joueurs à qui vous faites allusion se battent pour leur pays.
On vous pose cette question parce que c’est le président de la fédération qui a tout fait pour ramener tous ces joueurs binationaux…
C’est à lui qu’il faut poser la question alors. Nous, nous sommes là pour les aider à s’intégrer et à se sentir chez eux.
Il y aura l’Allemagne au prochain tour. Comment se présente ce match ?
Nous allons affronter un favori de cette Coupe du monde, nous en sommes conscients ; mais tout est possible dans le football, nous avons des chances que nous allons jouer à fond. C’est peut-être un bonus pour nous, mais soyez sûrs qu’on ne rentrera pas sur le terrain dans la peau de la victime.
En Allemagne, on parle aussi beaucoup de cette confrontation de 1982 et de la victoire de l’Algérie…
Oui, parce que l’équipe de 82 avait créé l’exploit, en écrivant l’histoire du football algérien, et nous, nous allons continuer sur ce chemin.
