Il venait à peine de retrouver ses esprits lorsque nous l’avons eu au bout du fil, l’effet de l’anesthésie s’estompant progressivement. Essaïd Belkalem venait, en effet, de se faire opérer.
Le défenseur de la JSK, qui a reporté maintes fois l’échéance, déclarant même au Buteur que «la chirurgie n’était pas à l’ordre du jour», est pourtant passé hier matin sur le billard. «Ce n’était pas prévu. Tout s’est décidé mardi après-midi», a expliqué le joueur qui arrivait à peine à enchaîner deux phrases, car encore obnubilé par l’effet de l’anesthésie. Ainsi donc, après près de neuf mois de soins à Aspetar, Essaïd Belkalem s’est vu contraint de passer par la chirurgie qu’il voulait pourtant éviter à tout prix au départ, espérant qu’il pouvait se débarrasser de sa pubalgie grâce à une thérapie moins «risquée». C’est ce qui explique d’ailleurs le retard pris par le joueur à passer sur la table d’opération. Les médecins d’Aspetar voulaient d’abord tenter de le remettre sur pied sans pour autant recourir à la chirurgie.
Tout s’est décidé mardi
Jusqu’à lundi, une certaine indécision était perceptible dans les déclarations d’Essaïd Belkalem. «L’opération sera un ultime recours. Pour le moment, ce n’est pas du tout à l’ordre du jour. On a, certes, spéculé sur ça, mais à mon niveau, il n’y a rien de prévu. D’ailleurs, pas plus tard que tout à l’heure, j’ai eu un entretien avec mon médecin qui ne m’a rien précisé dans ce sens. Donc pour moi, ce n’est pas au programme», nous a déclaré le joueur que nous avons joint dimanche dernier au téléphone. Mais il semblerait qu’entre dimanche et mardi, beaucoup de choses se sont passées. Un éminent chirurgien italien est surtout passé par là. «C’est le même qui avait opéré Van Basten», nous annonçait fièrement Belkalem, comme pour rassurer qu’il était entre de bonnes mains.
Zarco, Landrop et Martins au scalpel
Trois éminents professeurs se sont occupés, hier, de Belkalem. Les Pr Zarco et Landrop auxquels est venu se joindre l’éminent Maroc Martins, celui-là même qui avait opéré Marco Van Basten, il y a plusieurs années. «C’est un spécialiste en la matière. J’ai eu un entretien avec lui mardi. Il m’a tout expliqué. Il m’a fait savoir qu’il y avait 96% de chance pour que l’intervention réussisse. Ça m’a rassuré», nous a confié Belkalem.
Deux mois de convalescence
Essaïd Belkalem devra attendre deux mois environ avant d’entamer sa rééducation avec toute l’incertitude qui plane sur la réussite de l’intervention. Qu’on se le dise tout de go, passer sur le billard ne garantit pas à Belkalem une guérison totale. Les douleurs peuvent persister et c’est ce qu’il appréhende en premier lieu. Quoi qu’il en soit, le joueur devra s’armer d’un mental d’acier durant les mois à venir, sachant que le processus de guérison d’une telle blessure demande beaucoup de temps. Mais pour ça, Belkalem semble déjà aguerri.
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Belkalem : «Il y a beaucoup plus de chances de guérir plus vite»
Essaïd Belkalem, que nous avons joint en début d’après-midi d’hier, nous a demandé de le rappeler plus tard, le temps que l’effet de l’anesthésie s’estompe. Plus lucide, il a accepté de répondre à nos questions.
Vous vous êtes fait opérer ce matin, comment vous sentez-vous ?
Ça va. J’ai encore la tête lourde à cause de l’anesthésie, mais ça va. Je me sens de mieux en mieux.
Lundi, vous nous avez déclaré que «la chirurgie n’était pas à l’ordre du jour», qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?
Ça s’est décidé hier, en fait. J’ai eu un entretien avec le Pr Marco Martins. Un éminent spécialiste qui avait déjà eu à soigner des joueurs comme Van Basten par le passé. Il m’a expliqué la situation. Il m’a dit qu’on pouvait toujours continuer la thérapie initiale, mais il valait mieux tenter la chirurgie. A priori, il y a beaucoup plus de chances de guérir plus vite.
Que vous ont dit les médecins, après l’opération ?
Rien pour le moment, ils ne sont pas encore passés.
Quelle sera la durée de la convalescence ?
Je n’en sais rien encore. Ça peut prendre un mois et demi, voire deux mois. Cela dépendra de l’évolution de ma guérison. J’ai reçu tout à l’heure la visite d’un kiné. Il m’a expliqué quelques gestes à faire tout en étant alité, pour le moment.
Vous resterez à Aspeter pour poursuivre votre rééducation, ou bien allez-vous rentrer au pays ?
Je l’ignore encore. On verra plus tard.
Vos proches sont-ils venus aux nouvelles ?
Oui, j’ai eu mon père tout à l’heure. Comme il n’était pas au courant de l’intervention, je l’ai rassuré. J’ai eu aussi le Dr Yakdah ce matin. Il vient tout le temps aux nouvelles. J’attends de recevoir tout à l’heure des amis à moi. El hamdoulilah, je suis bien entouré.