Alors que l’omerta est de rigueur au sein du RND sur une crise qui couve depuis quelques mois, voilà que l’ancien secrétaire d’Etat à la Jeunesse et néanmoins ambitieux Belkacem Mellah brise la règle et confirme à El Bilad l’existence d’une querelle d’ordre organique.
Selon ce dirigeant d’Oum El Bouaghi et qui fut DJS à Blida au temps de l’autre enfant d’Aïn Beida, en l’occurrence l’ancien ministre de l’Education, Benbouzid, les reproches des contestataires se focalisent sur la composante humaine du bureau national.
Selon ses assertions, Bensalah aurait commis l’irréparable en désignant des militants nouveaux au parti comme membres dirigeants du bureau national. De plus, le SG n’avait pas respecté l’équilibre régional dans cette composante, dira Mellah, qui n’a pas hésité à citer comme exemple l’absence de représentants du Nord constantinois et des régions chaouies, alors que ce bureau comportait déjà cinq membres tous issus de la même wilaya, Sétif.
Pour l’ancien journaliste de l’ENTV et ancien député, Bensalah n’a pas respecté les dispositions du statut du parti et son règlement intérieur, puisque la nomination de ce bureau a été faite sans consultation préalable de l’encadrement des appareils du RND et sans repères organiques.
Bensalah avait la liberté de nommer et de désigner ces membres directement de la composante du Conseil national, eux-mêmes élus par les congressistes. Or, il n’a pas dérogé au règlement intérieur, puisque les membres de son bureau national sont membres du conseil national.
Pour Mellah, l’erreur des dirigeants du RND est d’octroyer au SG le droit de nommer 50 membres au conseil national, comme quota organique. D’ailleurs, l’une des critiques qui a ciblé Bensalah est sa désignation de quelques membres au sein de la direction nationale du parti, alors qu’ils n’ont jamais été élus ni par la base ni désignés par des appareils intermédiaires ou régionaux.
Concernant la démission probable de Bensalah, Mellah dira qu’il faudra se référer aux dispositions de l’article 42 des statuts du parti qui stipule qu’en cas de « démission ou de décès du secrétaire général, le conseil national se réunira obligatoirement et désignera un SG intérimaire pour une période de trois mois ».
C’est à la fin de cette période que le parti choisira un autre SG légal et légitime lors d’un congrès extraordinaire. Mellah n’a pas manqué de dire que même Ouyahia, en cas de sa venue pour une transition interne au RND, devra se soumettre aux urnes pour désigner des membres de son bureau national. Mellah a exprimé dans la foulée son ambition de briguer un mandat à la tête du parti.
D’autant qu’il sent qu’il a le soutien d’une bonne partie de l’encadrement politique du RND dans les wilayas de l’est du pays notamment, ainsi que la solidarité des organisations dites de la famille révolutionnaire, surtout qu’il est l’animateur d’une association des fils de chouhada.
Cependant, il faudra attendre la fin de la visite du président tanzanien, prévue aujourd’hui, pour que le président du Conseil de la nation et patron contesté du RND s’exprime sur son éventuel retrait.
Ses obligations institutionnelles, en tant que représentant du chef de l’Etat, exigent de lui une prudence totale et la fin d’un agenda protocolaire et officiel avant de prendre la parole et de donner un avis sur son avenir à la tête du RND.