Ce livre, paru chez Casbah éditions, comporte des “fresques de vies communautaires, des faits d’histoire, de sociologie et des éléments de psychologie sociale qui composent la trame de cet ouvrage où l’aspect littéraire n’est pas en reste”.
La librairie Cheikh Multi-livres de Tizi Ouzou a abrité, samedi après-midi, une vente-dédicace du livre Le mont des orfèvres de Belkacem Achite. Cet auteur est un ancien cadre supérieur du ministère du Travail, puis magistrat financier auprès de la Cour des comptes, où il a exercé successivement comme censeur général puis vice-président pendant une vingtaine d’années, jusqu’à sa retraite en 2009, avant d’être admis à la retraite pour se consacrer à une autre passion, l’écriture.
Une grande foule et surtout ses anciens amis du lycée Amirouche de Tizi Ouzou étaient présents à cette rencontre où Achite leur a fait découvrir ce bel ouvrage dédié à la mémoire collective de sa terre natale des Ath Yanni, le bon terroir des Amusnaws légendaires que sont les regrettés Mouloud Mammeri, Mohammed Arkoun mais aussi les bijoutiers et les anciens instituteurs de la région pour ne citer que ceux-là. L’ouvrage Le mont des orfèvres restitue tout ce que l’auteur a retenu “de significatif des pans de la mémoire collective de son premier milieu d’existence, les Aït Yenni”. Selon l’auteur, cet ouvrage comporte “des fresques de vies communautaires, des faits d’histoire, de sociologie et des éléments de psychologie sociale qui composent la trame de cet ouvrage où l’aspect littéraire n’est pas en reste”.
À travers cet ouvrage, le lecteur découvrira les péripéties vécues par la région du temps des Ottomans et le sanctuaire des faux-monnayeurs alors que “les Aït Yenni étaient avant tout une communauté industrieuse composée, entre autres, d’ébénistes, de bijoutiers et d’armuriers”. En outre, Belkacem Achite évoque des souvenirs des Iyaniouen dont “cette fabuleuse épopée de Sidi Ali Ouyahia, qui aura marqué de son empreinte, comme l’indique l’auteur, l’histoire locale du XVIIe siècle d’Ath Yenni, et ce avant de passer à la postérité sous le nom de saint”. Un chef militaire décrit comme “un hôte imprévu des lieux qui avait spontanément mis au service de la communauté yennaouie et d’autres tribus limitrophes ses vertus exceptionnelles de chef militaire audacieux qui a décidé de combattre fermement les ennemis de la paix”.

L’auteur évoquera aussi, dans cette belle œuvre littéraire parue aux éditions Casbah, l’occupation française et l’engagement des tribus locales dans les combats tout en soulignant le sacrifice des femmes, et surtout, celles du village d’Aït Lahcene à Ath Yenni. Il a mis entre autres en exergue plusieurs faits et anecdotes, ainsi que le vécu quotidien des villageois où “la place des femmes sera nettement marquée par la part qu’elles prenaient chaque fois dans les combats multiformes qu’imposait l’instinct de survie d’une société qui subissait aussi bien les contrecoups des archaïsmes anciens que le poids des déchirements profonds que causait le phénomène nouveau de l’acculturation occidentale”. Le mont des orfèvres de Belkacem Achite est une porte ouverte sur l’histoire, un voyage dans le temps et dans la mémoire commune et légendaire des Ath Yenni.