Belhanda : «A Casa ou Marrakech, l’important c’est de gagner face à l’Algérie»

Belhanda : «A Casa ou Marrakech, l’important c’est de gagner face à l’Algérie»

L’une des révélations de la Ligue 1, cette année, le milieu de terrain international marocain  de Montpellier, Younès Belhanda, a accepté de se livrer au Buteur. Dans cet entretien, Belhanda revient sur le match aller Algérie-Maroc joué à Annaba, et nous livre ses impressions à propos de cette affaire des quotas imposés par la FFF qui ébranle le monde du football en France. Le Montpelliérain évoque le match retour décisif face aux Fennecs, qui se jouera finalement à Marrakech. Serein, Younès ne limite pas la course pour la qualification à la prochaine CAN2012, une manière de mettre en garde ses camarades contre toute mauvaise surprise provenant des autres outsiders, la Tanzanie et la RCA. Enfin, il assure que l’Algérie aura droit à accueil fraternel au Maroc, le 4 juin prochain.

D’abord quelles sont vos nouvelles ?

Ça va bien, je vous remercie, tout va pour le mieux Hamdoullah.

Parlez-nous un peu de votre saison avec Montpellier…

Je termine une saison intéressante avec mon club où on est toujours en course pour une place européenne l’année prochaine. C’est vrai que cette semaine, on a raté une belle opportunité d’avancer au classement en concédant un nul chez nous face à Brest, mais notre objectif reste réalisable. Il reste cinq matchs à jouer et on fera tout pour atteindre notre but.

Et si on revenait brièvement sur cette rencontre contre l’Algérie à Annaba, le mois de mars passé, vous l’avez vécue comment ?

C’était une rencontre très engagée. Franchement, on savait d’emblée que ça allait être très dur pour nous en Algérie, car les Algériens, devant leur public, avaient besoin d’une victoire pour revenir à égalité de points avec nous. Ils nous ont battus chez eux, maintenant, à nous de faire le nécessaire pour gagner chez nous cette empoignade retour.

Quelle image gardez-vous du public algérien ?

Je garde surtout le souvenir d’un très bon accueil qui nous a été réservés par nos frères algériens. Je crois que bien qu’il y ait trop de tension autour de ce match, on n’avait absolument rien à déplorer. Sincèrement, évoluer devant un public record comme celui d’Annaba, fut une très bonne expérience pour un jeune comme moi. De toute façon, au match retour, ça sera pareil, Inch’Allah. L’Algérie sera bien accueillie, et puis, nous sommes des frères avant tout.

Vous avez trop parlé de l’arbitrage dans ce match aller, trouvez-vous la victoire de l’Algérie logique ?

Je crois que ce penalty sévère accordé à l’Algérie nous a franchement déstabilisés. Le match a pris une autre tournure, il est devenu très serré après. Et, sincèrement, ce n’était pas facile de garder notre concentration dans le jeu. Après, cela a profité à l’Algérie qui a su préserver son acquis, voilà.

C’est ce qui explique votre rendement un peu mitigé, ce n’était pas un match pour de fins techniciens comme vous et Ryad…

Voilà, c’était plutôt un combat physique sur le terrain, on va dire que c’était à la limite haché. Donc, ce n’était pas un match pour des techniciens comme Ryad ou moi. Le jeu dur l’a emporté dans ce match, voilà pourquoi on n’a pas assisté à une partie plaisante.

Tout comme votre ami Boudebouz, votre nom a été cité dans l’affaire des quotas qui a éclaboussé le monde du football français, une réaction ?

Pour tout vous dire, je ne me suis pas senti visé particulièrement dans cette affaire parce que mis à part la sélection que j’ai honorée en équipe de France, c’était lors d’un tournoi amical non officiel à Toulon en jeunes, je n’ai pas été appelé en équipe de France. Cette histoire de quotas ternit un peu l’image de ce pays qui est réputé pour sa diversité. C’est vraiment dommage parce que ça gâche tout avec toutes les retombées qui vont suivre comme réactions et tout, quoi !

Certains pensent que c’est un acte gravissime qui va désormais inciter les jeunes issus de l’immigration à ne plus hésiter à choisir leur pays d’origine…

C’est clair, je dirais que la France a été toujours un pays accueillant qui compte des Blacks, des Arabes, des Portugais, des Turcs… Maintenant avec cette histoire de quotas qui choque un peu tout le monde, franchement, ça devient  une aberration. Les jeunes immigrés seront maintenant peut-être plus tentés de jouer pour leur pays d’origine.

Après votre fulgurante ascension, en France on a regretté votre choix pour votre pays le Maroc, une réaction ?

Vous savez, je n’ai pas trop à commenter ce genre de déclaration. J’ai fait un choix et je l’assume pleinement. Après, les gens sont libres de donner leurs avis. Ça ne m’intéresse pas.

Pouvez-vous revenir sur votre choix pour le Maroc ?

Comme je l’ai dit, jouer pour ma patrie d’origine était un choix réfléchi. C’est le cœur qui a parlé. Vous savez, pour nous, Maghrébins, représenter les couleurs du pays c’est quelque chose d’exceptionnel.

Qu’est-ce que cela vous fait d’endosser le maillot du Maroc ?

C’est une immense fierté. C’est un sentiment qu’on ne peut pas décrire. Après, c’est à nous d’être dignes de cet honneur.

Vous êtes très ami avec Boudebouz…

Oui, Boudebouz est un bon ami, on se voit souvent et on s’appelle pour prendre de nos nouvelles.

Connaissez-vous d’autres joueurs algériens ?

A vrai dire, à part Ryad, je ne connais pas d’autres, sauf le joueur de Rennes, Yacine Brahimi, qui est un ami, mais il ne joue pas pour la sélection algérienne.

Vous ne lui avez pas parlé de son éventuel choix pour l’Algérie ?

Sincèrement, je ne  me suis pas trop attardé avec lui à ce sujet. Je sais que lorsqu’il sera appelé à faire un choix, il va bien réfléchir et prendre une décision. Je ne sais pas plus que ça.

Il paraît que beaucoup de clubs, notamment anglais, sont sur vos traces, une confirmation ?

Je n’ai pas très envie d’évoquer mon avenir pour le moment car je veux réussir mon objectif avec mon club, celui de décrocher une place européenne. A vrai dire, je n’ai reçu aucune proposition officielle. Je suis sous contrat avec Montpellier et je suis bien parti pour rester dans ce club l’année prochaine.

Le match retour Maroc-Algérie, il s’annonce comment pour vous ?

Vous savez, ce match se jouera chez nous, donc on sera forcément obligés de le gagner afin de prendre une bonne option pour la qualification à la prochaine CAN 2012. L’Algérie a assuré sur son terrain au match aller, à nous maintenant de profiter de l’apport du terrain et du public pour signer une victoire à la maison.

Quelles sont les chances de qualification des deux équipes ?

Vous savez, maintenant que nous sommes tous à égalité, chaque équipe de notre groupe possède une chance de décrocher la première place qui offre une qualification directe à la CAN. Je pense que ça va être serré entre l’Algérie et le Maroc, mais il y aura aussi la Tanzanie et la RCA, qui vont certainement participer à cette lutte qui s’annonce acharnée. Voilà pourquoi je vous ai dit qu’il sera important pour nous de gagner les deux rencontres qu’on jouera chez nous face à l’Algérie et la Tanzanie.

Vous n’avez plus le droit à l’erreur, n’est-ce pas ?

Toutes les équipes n’ont plus le droit à l’erreur, mais cela ne va pas empêcher ce derby de se dérouler dans un cadre sportif et fraternel.

Vous avez préféré jouer à Casablanca, mais finalement ce sera à Marrakech, un commentaire ?

C’est vrai qu’à Casablanca, c’est là où il y aura le plus de monde. Le stade de Marrakech est beau et j’espère qu’il y aura assez de monde pour remporter ce derby. L’essentiel est de gagner, c’est notre unique préoccupation.

Comment imaginez-vous le déroulement de ce match retour ?

Il sera serré, c’est clair, ça va se jouer sur des détails, mais nous avons très envie de gagner pour passer devant. Ça sera un match intense et je crois que Maroc-Algérie a été toujours disputé et c’est ce qui fait le charme de ce derby.

Merci beaucoup Younès et à la prochaine.

Il n’y a pas de quoi, c’est un plaisir. A bientôt Inch’Allah.