Comment se passe pour vous le début de saison avec Al Sadd ?
El hamdoullah, ça se passe bien. Nous avons effectué une bonne préparation. Nous sommes en plein championnat et demain (aujourd’hui, ndlr), nous allons entamer la quatrième journée. Jusqu’à présent, nous avons gagné deux matches et fait un match nul. Donc, les choses s’annoncent plutôt bien.
Peut-on dire qu’en dépit des titres importants déjà gagnés avec Al Sadd, vous êtes toujours motivé, surtout que vous avez rempilé avec votre club ?
Bien sûr que je suis motivé ! Je suis un compétiteur. Même si je sais que ça va être dur avec la concurrence parce qu’on a gagné le championnat la saison passée, je suis motivé. J’espère que nous allons faire une grosse saison avec mon club. J’ai confiance en moi et en mon équipe.
Le fait de jouer de nouveau la Ligue des champions asiatique, que vous avez remportée en 2011, doit être une motivation, non ?
C’est vrai que nous allons jouer la Ligue des champions. C’est une compétition dure, difficile, avec la participation de grandes équipes. Nous allons l’aborder avec ambition, en nous concentrant sur chaque match. C’est une compétition excitante et elle nous permettra d’apprendre et de progresser au contact de ces équipes.
Vous êtes installé au Qatar, mais on imagine que vous suivez l’actualité de la sélection nationale. En avez-vous des nouvelles, soit à travers les médias ou bien par le biais de vos anciens coéquipiers en sélection, notamment Madjid Bougherra qui joue au Qatar comme vous ?
C’est sûr que je suis l’actualité des Verts. Je la suis même de très près. C’est normal : c’est la sélection de mon pays, de mon cœur. J’ai regardé le dernier match. Il y aurait pu y avoir un meilleur résultat. Malheureusement, on sait tous comment ça se passe en Afrique en matière d’arbitrage. Les nouveaux joueurs de la sélection n’y sont peut-être pas habitués, mais c’est comme ça. C’est inadmissible de prendre un penalty comme ça ! Belkalem avait clairement les mains derrière le dos. Il n’allait quand même pas les couper pour convaincre l’arbitre ! De plus, ce n’est même pas l’arbitre qui signale le penalty, mais son assistant. A part ça, les gars ont fait un bon match. El hamdoullah, ils ont mis deux buts là-bas. Quand même, ce n’est pas rien ! Cela fait bien longtemps qu’on n’avait pas vu la sélection nationale comme ça. Ils sont revenus au score par deux fois. C’est vraiment bien. De plus, il y a une bonne mentalité au sein de l’équipe. Ça se voit bien. Inch’Allah, ils vont gagner au match retour et se qualifier pour la Coupe du monde.
Donc, vous n’avez pas été surpris par certaines décisions arbitrales ?
Non, je n’ai pas du tout été surpris. J’ai connu ça avec la sélection. Il faut faire avec. L’essentiel maintenant est de se focaliser sur le match retour. J’espère que l’équipe gagnera et ira au Mondial. Les deux buts inscrits à Ouagadougou seront décisifs, je pense.
Certains joueurs avaient souffert de la chaleur suffocante et leur rendement sur le terrain s’en est ressenti. Vous avez connu ce problème, notamment au cours d’un match à Bangui, contre la République centrafricaine, qui ne s’oublie pas. Confirmez-vous que c’est difficile de jouer dans des conditions de chaleur extrêmes ?
Oui. Franchement, ce n’est pas facile. Je comprends parfaitement ces joueurs parce que c’est vraiment difficile de jouer par une grande chaleur. Quand il y a en plus l’humidité, c’est incroyable ! C’est dur de gérer ses efforts, de faire des allers-retours, d’aller presser… Je le vis ici au Qatar, quand il y a un fort taux d’humidité. Là, el hamdoullah, il fait moins chaud, mais quand il fait chaud, c’est vraiment dur de bien jouer.
Donc, vous comprenez Saphir Taïder qui a beaucoup souffert de la chaleur, à tel point qu’il perdait souvent le ballon à cause de la fatigue ?
Il est clair que ce n’est vraiment pas pareil de jouer sous une forte chaleur et dans des conditions climatiques normales. En plus des conditions de jeu difficiles en Afrique, il faut faire aussi avec le climat. L’idéal, dans ces conditions, est de jouer en bloc et de monter une ou deux fois par mi-temps lorsqu’il y a vraiment une occasion dangereuse.
Comme c’est souvent le cas après une défaite, ce sont les défenseurs qui ont été les plus critiqués, notamment Djamel Mesbah à qui il a été reproché d’avoir cassé le hors-jeu sur le premier but, et Mehdi Mostefa, à qui a été imputée la responsabilité sur le deuxième but. Sont-ils à blâmer, selon vous ?
Non, pas du tout. Ils ne sont pas du tout à blâmer. Cela peut arriver à tout défenseur de commettre des erreurs. Et puis, le football est un jeu d’équipe. C’est toute l’équipe qui gagne et c’est toute l’équipe qui perd. C’est normal qu’à la fin du match, les gens étaient un peu déçus, mais je pense que ce n’était pas par rapport au premier but ou au deuxième. C’était surtout par rapport à l’arbitrage. Les joueurs ne doivent pas être incriminés pour des erreurs individuelles. Il faut que tout le monde soit solidaire dans les victoires comme dans les défaites.
Si on vous comprend bien, ce n’est ni la défaite de Mesbah ou de Mostefa ou de Mbolhi, mais celle de toute l’équipe ?
Oui, c’est ça. On gagne tous et on perd tous. Quand on gagne, tout le monde est content, du docteur jusqu’au présiden,t en passant par les supporters, mais quand on perd, c’est tout le monde aussi qui est déçu et dégoûté. On l’a bien vu sur le but de Feghouli : tout le monde s’est levé du banc des remplaçants et s’est agglutiné autour de lui pour fêter ce but. C’est un état d’esprit extraordinaire. C’est vraiment un bon signe. Il ne sert à rien d’incriminer Mostefa, Mesbah, Mbolhi, Yebda, Bougherra ou un tout autre joueur. C’est tous ensemble.
Comment avez-vous vécu ce match ? Etiez-vous excité devant le petit écran, avec des fourmillements dans les jambes ?
J’avais un match à jouer. A la fin, je suis allé dans une salle du stade où on passait le match. C’est clair que j’étais à fond dedans et que j’avais des fourmillements dans les jambes. J’avais même envie d’entrer dans la télé pour être sur la pelouse !
Ah, bon ? Tant que ça ?
Oui, car je voyais bien que mes coéquipiers souffraient sur le terrain à cause de la chaleur. Dans pareilles situations, il fallait essayer de garder le ballon. Je voulais entrer sur le terrain pour les aider car je sais que ce n’était pas facile de jouer dans ces conditions.
Visiblement, vous avez la nostalgie de la sélection algérienne !
Oui, c’est sûr ! C’est normal (long silence).
Il semble que vous regrettez de vous être retiré de la sélection à un âge où vous pouviez encore donner au pays…
C’est vrai que je pouvais encore donner et je peux donner à la sélection même à présent. Il y a beaucoup de gens qui ont été surpris par ma décision, mais il y avait des choses qui s’étaient passées et qui ne m’avaient pas plu. Cela n’avait rien à voir avec le nouveau coach (Vahid Halilhodzic, ndlr) ni avec les nouveaux joueurs et encore moins avec les anciens. Avant et durant la Coupe du monde, j’étais considéré comme un cadre, mais après le changement de coach (avec la nomination d’Abdelhak Benchikha, ndlr), je n’étais plus considéré comme tel. C’est comme si je venais d’arriver en sélection ! De plus, il (Benchikha, ndlr) avait fait de moi le bouc émissaire, après la défaite à Bangui contre la République centrafricaine et je ne sais pas pourquoi. Dans ce match, j’ai été nul et c’est moi-même qui l’avais dit publiquement dans la presse. Quand je suis nul, je n’ai pas besoin du coach ou de quelqu’un d’autre pour me le dire. J’ai le courage de le reconnaître. Quand je fais un bon match, je n’en parle pas puisque les journalistes et la famille le font, mais quand je suis mauvais dans un match, je le dis publiquement. D’ailleurs, il n’y avait que moi qui avais parlé ce jour-là. J’avais déclaré que j’étais passé à côté de la plaque. Ça arrive à tout le monde de rater un match, même à de très, très grands joueurs, mais le coach m’avait incriminé moi seulement et ne m’avait plus sélectionné pendant quelques mois. Quand il m’a rappelé en sélection, il ne me traitait pas comme un cadre, mais plutôt comme un gamin qui venait juste d’arriver. Ça m’avait un peu vexé et perturbé les mois suivants et c’est ce qui m’avait poussé à décider de me retirer de la sélection. C’est vrai qu’il y a à présent une superbe équipe et de super joueurs et j’aimerais bien jouer avec eux. Il y a, de plus, une superbe ambiance et un super coach qui a fait un excellent travail. On l’a laissé travaillé et vous voyez les résultats.
Si on comprend bien, à présent que le contexte a changé, ça ne vous dérangerait pas de revenir en sélection…
Oui, tout à fait. Avec du recul, je me dis que, peut-être, j’ai pris ma retraite trop tôt parce que j’avais mal vécu le changement de mon statut, vu que j’avais toujours été un cadre de l’équipe pendant dix ans. Aujourd’hui, je me sens prêt à revenir si le coach Vahid me fait appel. Il y a une belle équipe et il me tient à cœur de l’aider à se qualifier au Mondial. J’en ai beaucoup parlé à Madjid Bougherra et à mon agent qui m’ont assuré que ce serait une bonne chose pour la sélection nationale et pour le peuple algérien.
L’épisode Benchikha vous a affecté tant que ça ?
Oui, car j’avais fait une superbe semaine de préparation avec la sélection, avant de partir au Maroc (pour affronter la sélection marocaine à Marrakech en juin 2011, ndlr), mais on m’avait ignoré. Je suis un être humain et j’en ai été affecté. Là, j’ai tourné la page. Si le coach me fait appel, je répondrai présent.
Vous êtes latéral gauche, mais vous avez été utilisé souvent comme milieu récupérateur gauche à Al Sadd. Dans le cas où Halilhodzic faisait appel à vous, seriez-vous disposé à évoluer à n’importe quel poste sur le couloir gauche, même comme ailier, comme ce fut le cas lors du match face à la Tanzanie à Dar Es-Salam ?
C’est vrai que je peux évoluer sur tout le couloir gauche, mais vous connaissez tous mon poste de prédilection : latéral gauche. C’est là où je me sens le mieux. Cela dit, que le coach me mette comme défenseur gauche, milieux axial gauche ou ailier gauche, il n’y a pas de problème, je me mettrai à sa disposition.
Etes-vous conscient qu’en cas de rappel en sélection, il vous faudra redoubler d’efforts pour gagner votre place puisqu’il y a déjà une équipe avec des automatismes et un joueur, Djamel Mesbah, qui évolue à votre poste depuis plusieurs mois ?
Oui, j’en suis tout à fait conscient.
Cela ne vous fait pas peur ?
Non, pas du tout. Je suis un compétiteur. Il y a de la concurrence en sélection et c’est très bien ainsi. C’est ce qui fera avancer et progresser l’équipe. Là, au Qatar, je travaille dur chaque jour. Je ne suis pas en vacances. Je travaillerai tout aussi dur en sélection nationale. Il n’y a pas de problème de ce côté.
Dans le cas où vous serez rappelé, vous retrouverez Mesbah, avec qui il y a toujours eu un respect mutuel, ainsi que Faouzi Ghoulam dont on dit que c’est un futur Belhadj tellement son style de jeu ressemble au vôtre. Serez-vous content de les retrouver ?
Oui, beaucoup ! Pour Djamel, on se connaît déjà. Donc, il n’y a pas de problème. Pour Ghoulam, j’ai entendu beaucoup de bien de lui, notamment de la part de Madjid Bougherra qui m’a assuré que ce joueur aime bien mon style de jeu. Ce serait sympa de les rencontrer tous les deux. Mis à part ces deux-là, il y a d’autres superbes joueurs avec qui j’aimerais jouer tels Brahimi et Feghouli, même si j’ai joué vite fait une fois avec Sofiane (c’était lors du fameux match Algérie contre Algérie de novembre 2011, ndlr). Mon ambition est de les encadrer en tant qu’ancien. A ce titre, je suis très content du retour à la compétition et en sélection de Hassan Yebda, un joueur qui a de l’expérience et qui peut apporter beaucoup. Franchement, le groupe a l’air de vivre très bien. C’est excitant de jouer dans de pareilles conditions : il y a un bon état d’esprit, ça joue bien au ballon…
Une question qui peut vous surprendre : si le coach national vous demandait de jouer comme latéral droit afin de dépanner à ce poste où, visiblement, aucun joueur ne l’a convaincu jusqu’à présent, vous sentiriez-vous capable de le faire, sachant que vous êtes un pur gaucher ?
Ce serait très difficile pour moi. Je suis gaucher. Les appuis ne sont pas les mêmes. Au cours d’un match, on ne sait pas ce qui peut se passer, on peut être amené à dépanner à n’importe quel poste, mais ce serait très dur pour moi de commencer le match à droite.
Vous connaissez bien le stade Mustapha-Tchaker et l’ambiance qu’il peut y avoir lors des grandes occasions. Pensez-vous que l’équipe est capable de battre aisément le Burkina Faso dans le contexte particulier de cette rencontre ?
Cela ne va pas être facile, c’est clair, mais je sais que les supporters vont venir nombreux et que le stade sera archicomble. On aura besoin d’eux pour mettre la pression et pousser. Je ne m’inquiète pas pour les joueurs parce que je sais qu’ils savent ce qu’ils ont à faire. Ils seront concentrés et, inch’Allah, il y aura une victoire. Il faudra marquer au moins un but, mais je ne m’inquiète pas. Il y a de super joueurs, avec notamment Soudani et Slimani qui vont vite devant. Le climat nous sera favorable, il y aura un bon terrain… Il faudra juste prendre le match au sérieux et la victoire viendra au bout, inch’Allah.
Est-ce que ça vous manque d’entendre le public scander «Allah Akbar ! Nadir Belhadj !» ?
(Rires) Oui, ça me manque beaucoup, surtout que ça fuse dans un petit stade comme celui de Blida.
De pareils encouragements vous poussent-ils à vous transcender ?
Ah, oui ! Quand ça pousse ainsi, ça aide, surtout en fin de match, quand on est fatigué. C’est très important.
Beaucoup de gens disent qu’aller au Qatar, c’est s’enterrer sportivement. Or, Madjid Bougherra joue dans ce pays, mais cela ne l’empêche pas d’être le capitaine et le leader de la sélection nationale et l’un de ses joueurs les plus performants, comme le démontrent sa prestation contre le Burkina Faso et sa passe décisive à Hilal Soudani lors du match face au Mali. Cela plaide-t-il en faveur de joueurs comme vous qui êtes au Qatar ?
Madjid est un très bon exemple en la matière. Avant lui, il y a eu Kader Keita qui jouait au Qatar tout en étant l’un des meilleurs joueurs de la sélection de Côte d’Ivoire. Il y a de super joueurs qui jouent ici. Beaucoup de gens pensent que les joueurs évoluant au Qatar sont en vacances ! Eh bien, Madjid a prouvé qu’il n’est pas en vacances. Tout se passe dans la tête : quand on veut être bosseur et compétiteur, on peut l’être. Madjid est un professionnel qui travaille dur. Il est dans un bon club avec un bon coach. Il fait de très bons matches, que ce soit au Qatar ou en sélection nationale. Si on prend quelqu’un qui ne sait pas que Madjid joue au Qatar et qu’on lui demande de nous désigner qui des joueurs de la sélection joue dans ce pays, il ne saura pas quoi répondre. Peut-être qu’il donnera un autre nom que celui de Bougherra. C’est dire que lorsqu’on le voit jouer, on ne voit pas la différence entre lui et ceux qui jouent en Europe. On dirait qu’il est resté le joueur qui évoluait chez les Glasgow Rangers. Je suis vraiment très content pour lui.
Un mot pour le public algérien, à vos coéquipiers que vous risquez de retrouver en sélection et à Vahid Halilhodzic ?
Au public, je dirai que je suis Algérien et que le pays est toujours dans mon cœur. Je suis à présent opérationnel pour revenir en sélection, si on me fait appel. L’ambiance des Verts me manque. J’espère qu’ils comprendront l’épisode qui m’a fait prendre la décision de me retirer de la sélection. Les supporters algériens sont toujours dans mon cœur. Même ici au Qatar, il y a des Algériens qui viennent me voir. A mes coéquipiers, je souhaite bonne chance pour le match retour. Ils ont une très belle équipe et ils ont fait un super travail. Ça se voit qu’il y a une ambiance comme celle que nous avons vécue ensemble. Il n’y a aucune différence entre les émigrés et ceux qui sont nés au bled et il n’y a pas de jaloux entre ceux qui jouent et ceux qui ne jouent pas. On voit que c’est un groupe qui vit bien. Au coach, je dis que, s’il a besoin de moi, s’il veut que j’apporte mon expérience et ma qualité, je suis prêt à revenir en sélection.
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Une autre solution pour Halilhodzic
Pour une surprise, c’en est une ! Nadir Belhadj, qui avait annoncé publiquement, en mai 2012, sa décision de prendre sa retraite internationale, après en avoir informé le sélectionneur, Vahid Halilhodzic, deux mois auparavant, est disposé à revenir en sélection, dans le cas où le coach national lui ferait appel. La nouvelle sera différemment appréciée, c’est certain, mais elle constitue une nouvelle donnée pour le sélectionneur, à plusieurs titres.
Une accumulation de facteurs l’avait poussé à se retirer
Le retrait de Belhadj avait surpris plus d’un en son temps, surtout qu’il venait, quelques mois auparavant, d’être couronné champion d’Asie avec Al Sadd et qu’il avait participé, dans la foulée, au Championnat du monde des clubs de la FIFA, où il avait terminé, avec son équipe à la troisième place. C’était donc un joueur qui, en théorie, était sélectionnable en puissance. Or, plusieurs facteurs défavorables sont survenus d’un seul coup : l’épisode du passage de Abdelhak Benchikha lui a été préjudiciable et l’a profondément marqué puisqu’il a perdu non seulement sa place, mais même, insiste-il, la considération du coach national ; l’émergence convaincante de Djamel Mesbah au poste de latéral gauche, même si, il faut le souligner, la concurrence a toujours été saine entre les deux ; des problèmes personnels qu’il a tus par pudeur, mais qui le mettaient dans l’obligation de ne pas quitter le Qatar trop souvent…
Halilhodzic comptait sur lui comme ailier gauche
L’accumulation de ces facteurs l’a poussé à se retirer, même si Vahid Halilhodzic, arrivé quelques mois plus tôt, comptait sur lui dans un rôle de milieu offensif gauche, poste dans lequel il l’avait titularisé contre la Tanzanie. Pour Halilhodzic, il était possible de faire jouer Mesbah et Belhadj en même temps. En tout cas, il n’a jamais eu de problème avec le coach actuel, lequel avait même regretté la décision du défenseur d’Al Sadd. C’est que Belhadj était l’un des rares à avoir joué des matches de haut niveau, que ce soit en Premier League anglaise ou en Ligue 1 française, sans oublier la Coupe du monde, la Ligue des champions asiatique et le Championnat du monde des clubs.
Abondance de biens ne nuit pas
Aujourd’hui que le joueur manifeste sa disposition à revenir en sélection, le choix revient à Halilhodzic d’accepter ou de refuser. Certes, il y a déjà, sur le flanc gauche, Djamel Mesbah et Faouzi Ghoulam, mais abondance de biens ne nuit pas, comme dit l’adage. Belhadj serait une solution supplémentaire, même comme milieu récupérateur, puisqu’il a joué à ce poste durant plusieurs mois avec Al Sadd. Certains pourraient croire qu’il s’agit d’opportunisme de la part de Belhadj, à l’approche de la Coupe du monde, mais cette thèse tient peu la route, dans la mesure où ce joueur n’a jamais marchandé sa venue en sélection et avait accepté de jouer pour l’Algérie à une époque où la sélection était dans les profondeurs du classement FIFA. Exit donc les procès d’intention. Seul Halilhodzic est habilité à juger si Nadir Belhadj, sur un plan purement technique, peut être d’un apport précieux à la sélection nationale.