Loin des feux de la rampe, Nadir Belhadj a passé 3 saisons à Al Sadd avec deux titres remportés (la Ligue des champions asiatique et le championnat du Qatar) et une participation au Championnat du monde des clubs. A présent en fin de contrat, il est sollicité pour signer un nouveau contrat, au moment où des offres lui parviennent de clubs du Golfe persique et même d’Europe. Premier international algérien à avoir «osé» aller jouer au Qatar, il ressent aujourd’hui une légitime fierté. Il nous en parle.
Vous êtes allé au terme du contrat de 3 ans que vous lie à Al Sadd depuis 2010 et vous êtes sollicité pour un nouveau contrat, ce qui démontre que vous n’avez pas fait du Qatar une maison de retraite, comme le craignaient certains. Quel est votre sentiment aujourd’hui ?
Je suis fier de moi. Lorsque j’étais venu ici au Qatar, tout le monde m’avait enterré. «Ça y est, c’est la retraite pour lui !», avait-on dit. J’avais déclaré que je n’étais venu ici pour passer une retraite dorée et je le prouve aujourd’hui. J’ai travaillé et j’en suis fier. Mon club m’a fait confiance et je suis content de moi. J’ai passé 3 ans, je suis à présent en fin de contrat et on verra ce qu’il en sera plus tard.
Lorsque vous avez signé à Al Sadd en 2010, vous nous aviez déclaré que votre rêve était de gagner des titres, la Ligue des champions asiatique en premier. Non seulement vous avez réalisé votre rêve, mais vous avez même participé au Championnat du monde des clubs, montant même sur le podium. Est-ce la preuve qu’on peut jouer à un haut niveau au Qatar ?
Oui, c’est clair. Comme je l’ai toujours dit, le niveau au Qatar est quand même relevé. Il y a beaucoup de bons joueurs qui sont venus. Je suis heureux d’être ici. J’ai gagné la Ligue des champions asiatique, je suis arrivé, avec Al Sadd, troisième mondial. Qui l’eut cru ? De plus, j’ai joué contre le FC Barcelone et je sais qu’il y a de grands joueurs dans le monde qui n’ont pas eu l’honneur de jouer contre cette équipe. Cette année, el hamdoullah, nous avons remporté le championnat. C’était important pour nous, car Al Sadd n’avait plus été champion depuis 2006. Nous sommes donc très contents.
Depuis que vous êtes arrivé à Al Sadd, vous avez été champion d’Asie, vous avez participé au Championnat du monde des clubs et reconquis le titre de champion qui fuyait le club depuis 2006. Votre nom se confond donc désormais avec Al Sadd et on peut même dire que vous avez gravé votre nom dans l’histoire de ce club…
Il est clair que j’ai écrit mon nom dans l’histoire d’Al Sadd et j’espère que ça va continuer. Il faut dire aussi que le club m’a toujours soutenu et a été content de moi. Je suis content d’être venu là. Beaucoup de gens m’avaient enterré en 2010, juste après la Coupe du monde, lorsque j’avais signé ici, mais j’ai toujours cru en moi. Je remercie les gens qui ont cru en moi : ma famille, mes amis et même les supporters algériens.
Est-ce que vous ressentez, à travers le comportement et le discours que vous tiennent les dirigeants d’Al Sadd, vos coéquipiers et le staff technique d’Al Sadd, du respect et de la reconnaissance pour ce que vous apportez au club ?
Oui, je le ressens. D’ailleurs, le respect est mutuel. Je respecte tout le monde. Je me comporte comme un vrai professionnel, comme lorsque j’étais en Europe, et c’est sans doute ce qui suscite ce grand respect dont je jouis. J’ai passé trois magnifiques années avec Al Sadd, le club le plus titré du Qatar, avec de très belles installations. Franchement, je suis heureux d’être ici.
En juin, vous serez libre de signer dans un autre club, mais Al Sadd vous propose de signer un nouveau contrat. Allez-vous privilégier la stabilité en restant à Al Sadd, surtout qu’il y aura, la saison prochaine, le challenge de la Ligue des champions d’Asie, ou bien allez-vous tenter un autre défi ailleurs, surtout que les offres ne manquent pas ?
C’est vrai que j’ai beaucoup de sollicitations, el hamdoullah, et ça fait plaisir. Cela démontre que j’ai fait le travail et qu’il y a beaucoup de gens de l’extérieur qui suivent mes performances. Je suis bien à Al Sadd, mais nous n’en avons pas encore beaucoup discuté. Mon agent va voir avec la direction du club. Si on me fait une belle offre, il n’y a pas de problème pour moi pour continuer ici. Je connais tout le monde et tout se passe superbement bien. Je prône la stabilité, mais on verra ce qui va se passer. Il me reste encore deux coupes à jouer d’ici la fin de la saison. Après quoi, tout sera clair.
Le fait d’être sollicité, entre autres, par deux clubs européens, et pas n’importe lesquels puisqu’il s’agit de la Lazio et de la Fiorentina, deux clubs de Serie A italienne qui disputeront une compétition européenne la saison prochaine, est-il une revanche par rapport à ceux qui avaient prédit votre mort sportive en signant au Qatar ?
Oui, en quelque sorte. Cela fait plaisir que des clubs pareils me suivent. Une fois la saison finie, je vais m’asseoir avec mon agent et discuter ensemble de toutes les offres. Quand on travaille sérieusement, il y a toujours des opportunités qui se présentent. En tout cas, on verra bien. Je ne me prends pas la tête. Pour l’instant, je me sens bien à Al Sadd.
On a compris que vous vous sentez bien au Qatar, mais cela ne vous fait-il pas plaisir, au fond de vous, de voir que vous avez la cote auprès de clubs de Serie A italienne, alors que des gens avaient prédit votre fin ?
Là, vous parlez des détracteurs. Il y en a toujours. Il n’y a pas de problème : moi, je leur réponds par mon jeu. Chacun est libre de penser comme il veut. On ne va pas diriger la tête des gens (rires). Je sais ce que j’ai fait et ce que je n’ai pas fait. Quand j’étais venu ici, c’est moi qui l’avais voulu et c’était réfléchi. Le temps m’a donné raison. A présent, j’ai des sollicitations même en Europe. Moi, je joue au foot et tout ce qui se dit de moi, je m’en f…
En 2010, vous nous aviez fait part de votre amertume de voir qu’aucun club en Europe n’avait voulu mettre 5 millions d’euros pour racheter votre contrat à Portsmouth, alors que des défenseurs de moindre envergure avaient été achetés beaucoup plus cher. Y repensez-vous parfois ?
Oui, j’y repense et c’est à ce niveau-là que je savoure la revanche que je suis en train de prendre. On n’avait pas misé 5 millions pour moi, à cause de la crise financière. Aujourd’hui, je dis simplement : el hamdoullah. Ça se passe bien pour moi et j’espère que ça va continuer comme ça.
Vous avez été le précurseur, parmi les internationaux de votre génération, pour partir dans les pays du Golfe, puis vous avez été suivi au Qatar par d’autres joueurs : Yazid Mansouri, Karim Ziani, Mourad Meghni et Madjid Bougherra. Le fait de constituer ainsi une petite «communauté» d’anciens internationaux vous a-t-il aidé à bien vivre ces trois années ?
Oui, c’est vrai que ça nous a fait plaisir d’être tous ensemble. De plus, nous nous connaissons très bien. Nous nous voyons souvent, ici au Qatar. Mourad habite près de chez et c’est lui que je vois le plus souvent. Quand nous étions arrivés la première fois, cela avait été un peu difficile. Avec le temps, nous avons fini par nous adapter. Pour eux aussi, ça se passe très bien à présent, el hamdoullah.
Peut-être que vous ne lisez pas les journaux, mais les médias qataris sont généralement élogieux à votre égard, idem pour Ziani considéré comme le meilleur passeur du championnat du Qatar, et de Bougherra, désigné souvent parmi les meilleurs défenseurs exerçant là-bas…
Personnellement, je ne lis pas les journaux, mais s’ils disent ça, ça fait vraiment plaisir. Ils voient les matches tous les week-ends et ils constatent nos performances.
Un autre ancien coéquipier en sélection est venu ces derniers temps à Doha pour se soigner et il se trouve qu’il a joué avec vous aussi en club. C’est Hassan Yebda qui a effectué sa rééducation au centre médical Aspetar. On imagine aisément que vous vous êtes vus !
Bien sûr que nous nous sommes rencontrés ! Malheureusement, nous ne nous sommes pas vus souvent, car il était occupé par ses soins alors que j’étais, de mon côté, occupé par mes matches avec Al Sadd. Cela m’avait fait vraiment plaisir. Cela lui fait du bien d’être venu ici. Il s’est soigné et il a aussi rencontré tous les autres joueurs algériens. J’espère qu’il se remettra très vite sur pied et qu’il repartira à Grenade pour bien terminer la saison en force.
Même avec un an d’absence des terrains, Yebda est encore jeune et peut rebondir. Pensez-vous qu’à 29 ans, il peut revenir à son meilleur niveau ou bien rejoignez-vous l’avis de certains pessimistes qui affirment qu’il est fini ?
Non !!! Hassan n’est pas fini ! Ceux qui disent qu’il est fini ne connaissent rien au foot ! Hassan, «meskine» (le pauvre), il revient d’une blessure, tout comme Mourad (Meghni). Mourad n’est pas fini, lui non plus. J’espère qu’il va bien se soigner et qu’il reviendra fort lui aussi.
Yebda a la capacité de rebondir en Europe, c’est certain, mais il pourra aussi un jour terminer sa carrière dans un club du Golfe persique…
Je ne sais pas ce qu’il compte faire ni combien d’années de football il se donne encore, mais c’est sûr que s’il le voulait, il trouvera un club ici. C’est un très bon milieu de terrain Inch’Allah il va retrouver son niveau. Qu’il se soigne d’abord et tout viendra facilement. Sa convalescence évolue bien et j’espère le revoir bientôt sur les terrains.
Depuis que vous êtes au Qatar, vous avez eu le privilège de jouer aux côtés de grands joueurs. Cette saison, vous avez comme coéquipier Raul, une légende du football mondial. Comment les choses se sont-elles passées entre vous ?
C’est vraiment un très grand plaisir de jouer aux côtés d’un si grand joueur. Il a passé plus de 15 ans au Real Madrid. Franchement, j’ai beaucoup appris à son contact. Il est humble, super gentil. On ne dirait pas qu’il s’agit de Raul, plusieurs fois champion d’Espagne et vainqueur de la Ligue des champions. Il me donne de précieux conseils et je suis toujours à son écoute. El hamdoullah, nous nous entendons bien sur le terrain. Nous jouons bien ensemble. Ça fait vraiment plaisir de jouer avec un tel joueur.
En dépit de la barrière de la langue, vous arrive-t-il de discuter entre vous ?
Ah, oui ! Nous parlons en anglais. Nous discutons, nous rigolons parfois. C’est toujours la bonne humeur entre nous.
A-t-il une bonne opinion sur le football algérien ?
Il connaît un peu. Pas à fond, bien sûr, mais il connaît assez le football algérien. Par exemple, il m’a dit qu’il a suivi un peu les matches de l’Algérie de Coupe du monde.
A Portsmouth, vous serviez de très bons ballons à Peter Crouch. En faites-vous de même à Al Sadd pour Raul ?
Oui, je lui sers de bons ballons, mais lui aussi me fait de belles passes. Je sers aussi de bonnes passes à Al Khalfan (la star qatarie d’Al Sadd, ndlr). Dans notre plan de jeu, c’est tout le monde qui sert les autres et tout le monde qui essaye de marquer. Tant que l’équipe gagne, il n’y a pas de problème de ce côté. Raul a certes inscrit des buts décisifs, mais il a aussi donné des ballons de but à des coéquipiers.
Vous avez annoncé, il y presque un an, votre retraite internationale, mais on imagine que vous suivez quand même les matchs de la sélection nationale, non ?
Bien sûr que je suis la sélection ! J’ai regardé la CAN ainsi que les matchs de qualification pour la Coupe du monde. C’est tout à fait normal. Je suis resté quand même dix ans en sélection et j’y reste très attaché, bien que je sois à présent en retrait. Je constate qu’il y a une génération en or de joueurs. Inch’Allah, elle fera quelque chose de bon.
Durant la CAN, les résultats n’ont pas été à la hauteur des espérances, mais des observateurs ont relevé qu’il y avait un fond de jeu. Vous, avec votre regard d’ancien international, êtes-vous de cet avis ?
Oui et je suis optimiste. Il y a une équipe qui vient de naître, qu’on la laisse travailler ! Malheureusement, ça s’est mal passé à la CAN, mais cela a été le cas aussi pour d’autres sélections confirmées en Afrique. Il faut laisser cette équipe travailler tranquillement. Elle a un super coach et de super joueurs et, inch’Allah, elle deviendra une très bonne équipe.
Il y a un nouvel international au poste que vous occupiez : Faouzi Ghoulem. Il a déclaré que lorsqu’il vous regardait jouer, il tremblait car vous étiez son idole. Qu’est-ce que ça vous fait de voir que des joueurs dont vous étiez l’idole sont aujourd’hui en sélection ?
Ça me fait vraiment plaisir d’entendre ça. Dommage que je n’ai pas eu encore l’occasion de rencontrer Ghoulam ! Inch’Allah, nous nous rencontrerons un jour. C’est un très bon joueur, jeune, comme je l’étais lorsque j’étais arrivé la première fois en sélection. J’espère qu’il a une grande marge de progression. Je suis quelques-uns de ses matchs avec Saint-Etienne. Comme je vous l’ai dit, ça me ferait vraiment plaisir de le rencontrer.
Des gens, en voyant jouer Ghoulam lors du match contre le Bénin au stade Mustapha-Tcahker de Blida, n’ont pas hésité à le comparer à vous en affirmant que les Verts avaient un nouveau Belhadj, tant son style ressemble au votre sur le plan offensif…
J’ai vu qu’il avait délivré une passe décisive en effectuant un beau centre à ras de terre. Il est bon, vraiment. Je suis très content de voir qu’il y a de nouveaux bons joueurs en sélection, tels Brahimi, Feghouli, Boudebouz… C’est pour ça que je dis aux gens de ne pas leur mettre trop de pression et les laisser travailler. Avec du temps, ils vont construire une belle équipe, comme on l’avait fait nous. Une page s’est tournée et une nouvelle génération est arrivée, constituée de joueurs jeunes qui ont faim. Inch’Allah, ils apprendront avec les voyages en Afrique.
Lorsque vous étiez en sélection, vous répétiez toujours que lorsqu’on gagne, c’est tous ensemble, et lorsqu’on perd, c’est aussi tous ensemble. Aujourd’hui, le gardien de but Raïs Mbolhi fait l’objet d’attaques de gens qui lui imputent la responsabilité de buts encaissés lors des derniers matchs. Pensez-vous que c’est injuste et exagéré de charger un seul joueur dans un sort collectif ?
C’est parfaitement injuste. Mbolhi a sauvé plusieurs buts ! Il ne faut pas oublier ce qu’il a fait dans d’autres matchs. En Coupe du monde face à l’Angleterre, on peut dire qu’il avait tenu le match à lui tout seul. Il avait été magnifique en sauvant plein de buts. Peut-être qu’actuellement, il n’est pas très bien, je ne sais, mais c’est toute l’équipe qui perd et qui encaisse. Si on suit le raisonnement de ceux qui le critiquent sur le but qu’il a encaissé sur coup franc, il faut aussi critiquer le défenseur qui a commis la faute ayant amené le but et, en remontant dans l’action de jeu, également l’attaquant ayant perdu le ballon et qui a ainsi permis à l’adversaire d’arriver jusqu’au camp algérien. C’est des bêtises, tout ça ! Si on doit incriminer chaque joueur pour chaque erreur individuelle, on n’en finira jamais. Je le répète : une équipe gagne ensemble et perd ensemble, du dernier remplaçant jusqu’au coach, en passant par le kiné et le préparateur physique. Même le kiné galère jusqu’en Afrique du Sud pour masser les joueurs, mais c’est tout le monde qui en est responsable aussi. Quand on gagne, c’est tout le monde qui a été bon, mais quand on perd, c’est toujours la faute à quelqu’un. Est-ce juste ? Je dis qu’il ne faut pas incriminer Mbolhi seul. Parfois, toute l’équipe n’est pas bien. Ça arrive.
Il reste donc pour vous un bon gardien de but ?
Ah, oui ! J’ai joué avec lui en sélection et je le connais donc très bien. Pour moi, c’est un grand gardien de but. Personnellement, je ne comprends vraiment pas comment il n’est pas dans un grand club. C’est vraiment incroyable !
Les critiques qui s’abattent sur lui vous rappellent-elles celles dont vous avez été la cible après la défaite de l’Algérie face à la République centrafricaine en 2010 ? Pensez-vous qu’on a tendance, en Algérie, à personnaliser les problèmes ?
Oui, c’est presque la même chose. Ça m’avait surpris de voir qu’on m’avait collé la responsabilité de la défaite. Même le coach (Abdelhak Benchikha, ndlr) ne m’avait pas convoqué lors du stage qui avait suivi ce match et cela m’avait surpris aussi. Il ne faut pas mettre tout sur le dos d’un joueur. Que ce soit Mbolhi ou moi, on ne joue pas au tennis ni on pratique la boxe ! On pratique un sport collectif. A Al Sadd, nous sommes champions cette année, mais ce n’est pas grâce à moi ou à Raul. C’est le fruit du travail de toute l’équipe durant toute la saison, tout simplement.
L’un de vos anciens coéquipiers en sélection, Yazid Mansouri, est à présent membre du Bureau fédéral de la FAF et il est chargé de détecter et ramener en sélection de jeunes footballeurs algériens évoluant en Europe. Pensez-vous que c’est un bon choix ?
Oui, c’est un bon choix. C’est vraiment bien pour lui. C’est un gars que j’apprécie beaucoup. Il connaît le football. De plus, il a donné beaucoup à l’Algérie. Franchement, il mérite ça.
De votre côté, comptez-vous apporter quelque chose au football algérien, à un niveau ou un autre, une fois que vous aurez arrêté le football ?
Si on fait appel à moi, pourquoi pas ? Cela sera un honneur pour moi de continuer à servir mon pays, il n’y a aucun doute là-dessus. L’Algérie restera dans notre cœur, que ce soit pour moi, pour les joueurs qui ont arrêté ou pour ceux qui sont encore en sélection. Nous avons vécu quelque chose d’extraordinaire et j’espère que la génération actuelle vivra elle aussi quelque chose d’aussi extraordinaire et même de meilleur, s’il y a possibilité de faire mieux.
Il y a longtemps que le public algérien ne vous a plus revu en Algérie et vous lui manquez. Vous verra-t-on un jour venir au pays assister à un match des Verts ?
Oui, bien sûr ! Inch’Allah, je le ferai dès que je le pourrai. Malheureusement, je n’ai pas pu le faire jusqu’à maintenant parce que ce n’était pas évident de venir du Qatar, alors que j’ai des obligations professionnelles avec mon club, mais je le ferai à la première occasion. L’Algérie est mon pays et j’y vais même en vacances.
Il y a un grand débat dans le monde au sujet du Mondial-2022 qu’organisera le Qatar. Des voix s’élèvent, notamment celles de Michel Platini, pour demander à ce que la compétition se déroule en hiver, à cause des fortes chaleurs en été, alors que les autorités qataries estiment que les stades seront climatisés. Vous qui jouez au Qatar depuis 3 ans et qui évoluez dans un stade climatisé, pensez-vous que les matches pourraient se jouer en été ?
Il est vrai qu’il fait très chaud en été au Qatar et, pour le public, cela va être difficile. Les espaces publics ne sont pas tous climatisés, comme c’est le cas dans les centres commerciaux. Pour ce qui est des joueurs, la Coupe du monde au Qatar se jouera dans 9 ans et je pense que la technologie évoluera encore davantage. Dans notre stade, quand ils mettent la climatisation, il fait très, très froid. Le Mondial en janvier ne serait pas mal non plus, surtout pour les spectateurs. Cela dit, les gens qui ont accordé l’organisation du Mondial au Qatar savaient très bien qu’il fait chaud en été. S’ils ont accepté, c’est qu’ils savent que le projet est réalisable.
Un petit mot à l’adresse du peuple algérien et aux deux latéraux qui vous ont remplacé en sélection, Djamel Mesbah et Faouzi Ghoulam ?
Franchement, je remercie le public algérien qui m’a suivi avec la sélection nationale et qui continue de me suivre encore. Je ne l’oublie pas. Il y a, à présent, de nouveaux bons joueurs qui sont venus. J’espère que notre public les soutiendra. Pour ce qui est de Djamel, c’est quelqu’un de vraiment gentil que j’ai eu le plaisir de connaître. Je lui souhaite tout le succès du monde. Il a changé de club et j’espère qu’il va jouer plus souvent. Quant à Ghoulam, je souhaite le rencontrer. Je pense qu’il a d’énormes qualités. Quand je le vois jouer, je me revois quand j’étais jeune joueur à Sedan. Je lui souhaite de percer et de réussir, que ce soit en sélection nationale ou dans un grand club, inch’Allah. Permettez-moi aussi de remercier, à travers votre journal, les personnes qui m’ont toujours soutenu et cru en moi, à leur tête mon conseiller Farid Ayad.