Ici en Algérie, Nadir Belhadj fut incontestablement le joueur le plus critiqué après la défaite face à la République centrafricaine dimanche. Voulant connaître les raisons de sa très mauvaise prestation,……nous avons jugé utile de prendre attache avec lui hier.
Et comme à chaque fois, c’est sans langue de bois et en toute honnêteté que l’arrière gauche des Verts a reconnu avoir été nul lors de cette confrontation, sans pour autant chercher des excuses.
– 48 heures après la défaite face à la République centrafricaine, comment expliquez-vous cet échec inattendu ?
– D’abord, je préfère parler de ma prestation et ne pas critiquer mes coéquipiers, car je n’aime pas faire ça. D’ailleurs, ce n’est pas du tout mon genre. Maintenant, en ce qui me concerne, je ne vais pas vous trouver des excuses en vous disant que je n’ai pas bien mangé ou mal dormi, ou que j’avais mal à la tête, en fait, j’étais tout simplement nul et nul sur toute la ligne du début de la rencontre jusqu’à ce que je sorte.
– Mais il doit certainement y avoir une raison, d’autant plus que c’est toute l’équipe qui est passée à côté ?
– Vous dire qu’il y a une raison à cela serait franchement vous mentir. Il n’y a eu ni bagarre ni intoxication ni diarrhée, rien de rien. J’étais tout simplement à côté de la plaque. En fait, j’étais tellement nul que je dirai que c’est tout simplement le plus mauvais match de ma carrière.
Pourtant, tout s’est bien passé durant la semaine. Avec Benchikha, le stage s’est déroulé dans de superbes conditions. Nous avons eu de très bonnes séances d’entraînements qui étaient courtes mais variées. Le coach nous a apporté sa dynamique et nous étions super motivés pour revenir avec un bon résultat. Maintenant, je ne sais pas, peut-être que la chaleur m’a sonné. Franchement, je n’ai rien compris.
– Même si toute l’équipe a été critiquée, vous étiez le plus sévèrement jugé, car tout le monde s’accorde à dire que votre niveau a régressé depuis que vous êtes au Qatar ?
– Au début, je vous ai dit que je préfère parler de ma personne et non de mes coéquipiers. Les critiques, je les accepte, car je suis un footballeur et ça fait partie de mon métier, donc pour ça, il n’y a aucun problème. Maintenant, je reconnais que j’étais nul sur toute la ligne et je préfère être franc et honnête en ne cherchant pas d’excuses bidon.
Il faut dire aussi que c’est tout le groupe qui est passé à côté et que je n’étais pas le seul dans un jour sans. Mais dire que j’étais nul parce que je joue au Qatar, là je ne suis pas du tout d’accord…
– Vous pensez donc que votre niveau n’a pas régressé depuis que vous êtes à Es-Saâd ?
– Franchement, non. Cela fait à peine deux mois que je suis au Qatar et ce n’est pas en si peu de temps qu’on risque de perdre son football. Tous les spécialistes vous diront la même chose. Moi, je joue au Qatar et j’étais nul, mais mes coéquipiers jouent presque tous en Europe, et pourtant, eux aussi n’étaient pas bons.
Donc, me critiquer en évoquant mon nouveau club, c’est là où je ne suis pas d’accord. D’ailleurs, la saison dernière, et si tout le monde se rappelle bien, je n’avais pas joué les trois derniers mois avec mon équipe de Portsmouth, mais cela ne m’a pas empêché de faire une bonne Coupe du monde.
– Donc, vous estimez que votre niveau n’a pas régressé ?
– Franchement, non. Je sais ce que je vaux et je connais mes capacités. J’étais nul, même plus nul que contre la Guinée au 5-Juillet, mais des mauvais matchs avec l’équipe nationale, je ne pense pas en avoir fait beaucoup.
Personnellement, j’estime que mon niveau n’a pas régressé, car je continue à travailler aussi dur que par le passé. Mais durant ce match, j’avais du mal à respirer, encore plus que ce que j’avais vécu contre le Malawi en Angola. Le Qatar, c’est mon choix et je ne le regrette pas. Il faut savoir aussi qu’après la Coupe du monde, je n’ai bénéficié que de deux semaines de vacances, et tout ça a ses répercussions. Face à la Guinée, comme je vous l’avais dit à l’époque, je jouais à Lyon, mais j’étais nul. Donc, me critiquer à cause du Qatar, ce n’est pas juste et pas du tout objectif.
– Contrairement à vos habitudes, vous n’avez rien apporté sur le plan offensif, étaient-ce des consignes ?
– Il est vrai que durant ce match, j’avais initialement plus un rôle défensif, mais sans consignes particulières à ce niveau-là. Mais même cette mission, je n’ai pas pu l’accomplir, car j’étais mort sur le terrain. Et pour être franc avec vous, j’étais tellement cuit que même si je voulais monter, je ne pouvais pas le faire.
– Qu’est-ce que vous avez ressenti lorsque l’attaquant en face, tout juste moyen, n’a cessé de vous malmener durant cette rencontre ?
– Et bien, on prend conscience à ce moment-là qu’il faut respecter toutes les équipes aussi modestes soient elles. Il a tenté une première chose au début, ça a marché, il a pris confiance et il a continué à me malmener durant toute la partie. Je ne vais pas dire le contraire, car tout le monde l’a vu et l’a constaté. Mais c’est vrai qu’être aussi nul, ça fait mal, mais il y a des jours où c’est comme ça et il faut faire avec tout en pensant à l’avenir…
– Justement, parlons de l’avenir. Comment voyez-vous les prochaines sorties de l’EN ?
– Je sais qu’avec un match nul à domicile et une défaite à l’extérieur, tout le monde nous a déjà enterrés. Nous sommes à présent dos au mur, c’est à nous à présent de montrer et prouver que nous sommes des hommes. Les défis, on aime ça, et Inch Allah, on relèvera la tête. En tout cas, on fera tout pour…
– On peut dire que vous avez sur le plan personnel un défi à relever, prouver que vous n’êtes pas encore fini ?
– Comme je vous l’ai déjà dit, je connais mes capacités et je sais pertinemment de quoi je suis capable. Bien sûr que je ferai en sorte, au même titre que toute l’équipe, de faire oublier le désastre de dimanche. Personnellement, je me dois de prouver que le fait de jouer au Qatar n’infule en rien sur mon rendement.
– L’ancien coach national Rabah Saâdane a parlé de vous sur Nesma TV hier lundi (Ndlr : entretien réalisé hier en fin d’après-midi) insinuant qu’il avait opté pour le 3-5-2 un peu à cause de vous…
– Avec le Cheikh, tout s’est bien passé. Il est vrai que le 3-5-2 me convenait bien, car ça me permettait de beaucoup monter, mais j’avoue que même défensivement, je me sentais bien. Il est vrai que j’avais beaucoup de lacunes à ce niveau-là avant, mais j’estime que j’ai beaucoup progressé. En tout cas, je travaille pour être encore meilleur. La défaite face à la Centrafrique fut pour nous une vraie désillusion, mais Inch Allah, avec le retour de tous les blessés, on rattrapera le retard afin de nous relancer dans cette course des éliminatoires de la CAN 2012.