Belhadj «La pression est sur l’Algérie»

Belhadj «La pression est sur  l’Algérie»

Depuis l’été dernier et après une Coupe du monde plutôt réussie sous le maillot de l’Algérie, Nadir Belhadj s’était fait très discret. Un transfert inattendu au Qatar, alors que de grosses écuries européennes étaient sur les rangs, une mise au ban par le nouveau sélectionneur des Fennecs après un match raté en Centrafrique, le haut Jurassien avait quasiment disparu des écrans radar. Jusqu’à ce mois de mars 2011 qui marque son retour sur le devant de la scène, après plusieurs prestations remarquées en Ligue des champions asiatique avec son club d’Al Sadd accompagnées d’une convocation en Equipe nationale pour le grand derby du Maghreb dimanche face au Maroc. Le moment était donc propice à un vaste tour d’horizon…

«Les dirigeants d’Al Sadd sont venus me superviser lors de la Coupe du monde»

«Je sais qu’on a dit beaucoup de choses à ce sujet, mais le Qatar, c’est mon choix ! Ma famille et mes amis n’étaient pas très chauds à l’idée de me voir signer ici. Ils auraient préféré que je reste en Europe. Mais dans ma tête, les choses étaient claires : Al Sadd me suivait depuis longtemps, les dirigeants sont encore venus me voir à la Coupe du monde et après une saison dans des conditions difficiles à Portsmouth, j’avais besoin de quelque chose de sérieux, de rassurant. Je voulais être fixé vite pour partir en vacances tranquille. Et puis, sincèrement, je n’avais pas d’autre alternative : Portsmouth avait besoin de cash et ni West Ham ni la Lazio Rome n’ont pu ou voulu s’aligner. »

«Je ne suis pas spécialement demandeur d’un retour en Europe cet été»

«Al Sadd, c’est un très gros club, l’équivalent de Lyon en France. Les infrastructures sont exceptionnelles, ça joue au ballon. Le seul bémol, c’est le public : les gens ne viennent pas facilement au stade. Mais je n’ai vraiment aucun regret, je suis même bluffé ! Les regards sont braqués sur le Qatar depuis l’attribution de la Coupe du monde 2022. Le pays a changé de politique : avant, les Qataris faisaient venir des joueurs en fin de carrière du style Juninho qui est la star ici.  Maintenant, ce sont des gars dans la force de l’âge comme Kader Keita ou Dindane, ou alors de très jeunes Brésiliens qui seront naturalisés pour le Mondial 2022. Les entraîneurs sont tous étrangers, y compris pour les équipes de jeunes. Tout le monde croit que c’est facile ici, mais il faut vraiment gagner sa place. Le niveau progresse constamment et je ne suis pas spécialement demandeur d’un retour en Europe cet été. Après, s’il y a des offres, on les étudiera et on verra…»

«Je reviens en sélection dans de meilleures conditions»

«C’est vrai que ça n’a pas été simple au début. Je sortais d’une grosse compétition avec l’Algérie, précédée de plus d’un mois de stage. Après seulement 10 jours de vacances, j’arrivais dans un pays inconnu en plein Ramadhan, j’étais seul à l’hôtel, il faisait très chaud… Il m’a fallu un peu de temps pour m’adapter. Après, il y a eu ce match en Centrafrique (0-2) avec la sélection où on a tous été nuls, moi le premier. C’était une période où j’étais saturé de football. Le sélectionneur n’a pas fait appel à moi pour le match suivant qui était un match amical, je l’ai compris et ça m’a permis de bien retravailler. Là, je reviens dans de bien meilleures conditions.»

«Algérie-Maroc, c’est un match entre frères, pas des ennemis»

«Ça, c’est un bon match à jouer, un vrai derby. C’est l’affrontement entre deux voisins, deux pays frères et non ennemis. Moi, je connais bien Hadji et Chrétien dans le camp adverse, il n’y a pas d’animosité. Mais c’est sûr que la pression sera sur l’Algérie. On a pour obligation de battre le Maroc si on veut garder l’espoir d’une qualification en Coupe d’Afrique des nations 2012. Même un nul ne serait pas bon. Il va donc falloir qu’on attaque, qu’on prenne le jeu à notre compte. Mais attention car le Maroc n’attend que ça…»

«Jura Sud m’a formé, elle a raison de vouloir récupérer l’argent que lui doit Portsmouth»

«Mes parents vivent maintenant dans l’Ain, mais quand je viens les voir, je passe toujours faire signe à mes amis à Saint-Lupicin. Je l’ai fait avant et après la Coupe du monde, j’aurais aimé le faire en décembre mais avec la neige ça n’a pas été possible. Après, je suis quand même à 7 heures d’avion, je ne rentre donc pas tous les week-ends ! La France me manque, mais l’Angleterre aussi me manque… Je fais avec. Je continue à suivre les résultats de Jura Sud même si je ne connais plus personne dans l’équipe. Le club a raison de vouloir récupérer l’argent que lui doit Portsmouth. C’est normal, ce sont eux qui m’ont formé et ils y ont droit.»