Belhadj «J’avais le OK de Benchikha»

Belhadj  «J’avais le OK de Benchikha»

«La FAF m’a autorisé à aider Al-Sadd» > «J’accepte la concurrencede Mesbah»

– Nadir, désolé de vous déranger en pleine sieste. Avez-vous fait bon voyage ?



– Vous ne me dérangez pas, il n’y a pas de problème. Je suis à Doha depuis mardi soir. En ce qui concerne le voyage, il était éreintant car le trajet Annaba-Doha est un véritable périple.

– La fatigue devait moins se ressentir après la victoire face au Maroc, non ?

LG Algérie

– (Rire). C’est vrai que lorsqu’on gagne, le voyage retour est souvent moins pénible, voire pas pénible du tout, car on est toujours dans l’euphorie du match. Lorsqu’on perd ou qu’on fait un mauvais résultat, on a le cœur gros et le chemin du retour paraît très long et difficile.

– Revenons sur le match Algérie-Maroc à froid. Comment l’avez-vous vécu de l’intérieur ?

– Disons que je n’ai pas joué beaucoup dans cette partie. Mais sur les 14 minutes que j’ai jouées, j’ai ressenti une intensité qui est vraiment propre aux gros derbys de football. Même du banc de touche, on ressentait de l’électricité dans l’air. C’est vrai qu’il n’y avait pas un grand fond de jeu dans les deux équipes, mais ça a été un combat, une guerre de tranchées où on s’est battus pour chaque millimètre de terrain pour préserver notre cage inviolée.

– Ce match, c’était plus un match de «puncheurs» que d’artistes du ballon…

– C’est clair que ce match s’est joué sur le physique. Dès l’entame du match, nous avons montré à l’adversaire que nous étions présents physiquement et nous n’avons rien lâché jusqu’à la fin et El-Hamdoullah nous avons été au bout, puisque nous avons gagné.

– En plus, ce penalty arrivé très tôt dans la partie est tombé à pic…

– C’est vrai que ce penalty est arrivé au bon moment pour nous, mais c’est ça le football. Mais ce penalty n’est pas arrivé par hasard, il est arrivé parce que nous avons démarré ce match tambour battant et que nous les avons acculés dans leurs seize mètres en ce début de partie, ce qui a poussé le défenseur à commettre cette faute. Ensuite, nous avons su préserver le score, en restant concentré jusqu’à la fin pour ne pas commettre des erreurs. Tout le monde a fait son travail défensif et ça a payé. A partir du moment où nous menions au score, c’était à eux de se découvrir et de passer à l’offensive pour essayer de revenir, pas à nous.

– Avez-vous été surpris par ce fantastique public d’Annaba ?

– Non, pas surpris car j’avais déjà joué au 19-Mai-1956 d’Annaba et je connaissais la ferveur et la passion du public annabi qui est vraiment ce qu’on appelle un douzième homme. Je les remercie de leur soutien depuis notre arrivée jusqu’à notre départ et je suis content que l’équipe nationale, en glanant les trois points de la victoire, ait été digne de leur confiance et de leur soutien sans faille.

– L’essentiel, c’était les trois points ?

– Exactement. Autant cette formule est souvent utilisée par les footballeurs pour tout et n’importe quoi autant pour ce coup-ci, elle retrouve tout son sens premier. Notre équipe était dos au mur après un début dans ces éliminatoires très laborieux et très difficile et fragilisée mentalement par une série de matches sans victoire et une hécatombe de blessures de joueurs cadres et de joueurs en manque de temps de jeu dans leurs clubs respectifs. Sans parler de notre stage et de notre match amical annulé. Tous ces facteurs négatifs ont fait que ce match face au Maroc qui, dès la troisième journée de ce groupe, était déjà décisif. C’était, pour notre coach Abdelhak Benchikha, une équation quasi insoluble. El-Hamdoullah, avec le groupe de joueurs dont il disposait, il a su préparer ce match et trouver une tactique en cinq jours qui a porté ses fruits.

– L’ambiance de l’équipe nationale vous a-t-elle manqué ?

– Bien sûr que oui, elle m’a manqué. Je suis international depuis 2004, j’ai 52 sélections sans parler des matchs non officiels face à des clubs, c’est normal que cette ambiance me manque. L’équipe nationale, c’est comme une famille. Malheureusement, je ne suis arrivé au stage que vendredi et je n’ai pas eu le temps de vraiment m’imprégner de l’ambiance qui régnait à Annaba.

– Justement, votre arrivée tardive a fait couler beaucoup d’encre. On a parlé d’affaire Belhadj. Qu’avez-vous à dire sur le sujet ?

– Franchement, je ne tiens pas trop à m’étendre sur le sujet car il n’y a aucune affaire Belhadj. Le championnat du Qatar a une formule de compétition avec ce qu’on appelle des play off.

Pour les grands clubs qataris comme Al-Sadd où je joue, participer à ces play off est essentiel, voire vital pour le standing et l’image du club. Comme la bataille est âpre pour assurer sa place en play off, et que durant le stage précédant le match Algérie-Maroc, il y avait deux gros matches pour Al-Sadd, le club a refusé de me libérer et m’a demandé de rester pour l’aider face à Al-Waqra le 20 mars où nous avons gagné 1 à 0 et face à Qatar SC le 24 mars dernier où nous avons fait match nul 2 buts partout.

– Mais la réglementation FIFA est pourtant claire, le club a obligation de libérer son joueur 5 jours avant la date du match ?

– C’est vrai, mais grâce à Dieu, j’ai la chance de dialoguer souvent avec Abdelhak Benchikha, qui est un homme compréhensif, qui a été joueur lui-même et qui connaît très bien le Qatar, je lui ai expliqué la situation, il l’a très bien comprise et en concertation avec la Fédération algérienne de football qui a de très bonnes relations avec celle du Qatar, j’ai obtenu l’autorisation d’aider mon club. Tout s’est fait dans le dialogue. Le seul point noir, c’est que je sois arrivé plus tard que prévu à cause de mon plan de vol qui comprenait trop d’escales, mais el-hamdoullah je suis arrivé et j’ai, l’espace de quelques minutes, contribué à la victoire de mon pays.

– Vous saviez donc que vous ne débuteriez pas le match comme titulaire ?

– C’est clair qu’après un marathon en championnat du Qatar, un début de stage raté et un plan de vol énorme, je ne pouvais pas prétendre à une place de titulaire. Mais el-hamdoullah, notre groupe est de qualité puisque Djamel Mesbah a fait une partie formidable.

– Certains disent qu’aujourd’hui vous êtes deux concurrents pour le même poste. Qu’en pensez-vous ?

– C’est ça le football. La concurrence, j’y suis habitué depuis que je suis enfant au centre de formation. La concurrence nous pousse à nous dépasser à l’entraînement pour espérer être titulaire le jour J. Si je suis bon et je convainc le coach, je jouerai, sinon je serai sur le banc, c’est la vie. Nous aussi, lorsque nous sommes arrivés en équipe nationale, nous avons poussé les anciens vers la sortie. Mesbah est un super joueur et le grand vainqueur sera l’équipe nationale.

– On vous sent heureux au Qatar ?

– C’est vrai que je suis bien au Qatar. Je suis en famille et je joue dans un club qui me respecte et qui met tous les moyens et el-hamdoullah.

– Un dernier mot pour conclure cet entretien ?

– Je voudrais remercier les Algériens pour leur soutien, qui nous a aidés à nous transcender face au Maroc alors que nous étions dans une mauvaise passe. Cette poule est totalement relancée, nous repartons tous de zéro, il n’y aura pas de meilleur deuxième, donc celui qui négociera les trois derniers matchs en costaud ira à la CAN et laissera les autres sur le carreau. Soyez sûr que nous ferons le maximum avec la même solidarité que nous avons eue face au Maroc avec incha Allah la qualification au bout.