Belhadj «Allez voir des chômeurs, moi je joue dans l’un des plus grands clubs du Qatar»

Belhadj  «Allez voir des chômeurs, moi je joue dans l’un des plus grands clubs du Qatar»

«J’ai reçu des offres d’Angleterre, d’Ecosse et de France, mais le destin m’a amené ici au Sadd» > «Le Maroc a aussi des problèmes, on tâchera de les exploiter»

Nadir Belhadj s’est exprimé, hier, dans une longue interview dans les colonnes du quotidien qatari, Al-Sharq. Il est revenu sur les rumeurs l’annonçant de retour en Europe, mais il affirme qu’il terminera la saison dans son actuel club. Pour ce qui est de la sélection, Nadir l’évoqua comme s’il ne l’avait pas quittée, il a même évoqué le match du Maroc comme s’il était sûr de le jouer, ce qui en dit long sur les intentions et les garanties qui lui auraient été données par la FAF pour un retour en EN.

– Félicitations pour ce premier titre décroché avec Al-Sadd, vous êtes sans doute heureux…

– Effectivement, je suis très heureux, non pas parce que je n’ai pas gagné de trophée jusqu’ici, mais plutôt parce qu’on a pu replacer, mes coéquipiers et moi, le club au-devant de la scène après 3 ans de disette.

– Vous voulez dire que vous êtes l’auteur de ce succès ?

– Non, pas à ce point, mais je trouve que j’ai apporté ma pierre à l’édifice, sans pour autant nier que toute la famille d’Al-Sadd a contribué à ce succès.

– D’aucuns pensent que le coach Cosmin a tout chamboulé en annonçant sa démission…

– Je respecte beaucoup Cosmin, qui reste un bon entraîneur, mais je pense qu’Al-Sadd ne va pas s’arrêter là, la direction peut ramener un meilleur entraîneur. Certes, on aurait voulu assurer la continuité s’il était resté, il a choisi de partir, il est libre.

– Vous allez voyager en France ?

– Oui, vous savez que j’ai la nationalité française, donc toute ma famille est là-bas.

– Vous êtes sûr que vous irez là-bas pour passer les fêtes de fin d’année ?

– Avez-vous la preuve du contraire ?

– Sincèrement, on a en notre possession des informations qui vous annoncent du côté de la Lazio dès le prochain mercato ?

– Ce ne sont que des rumeurs et je profite de l’occasion que vous m’offrez pour répondre à ceux qui colportent ces rumeurs : allez chercher des chômeurs, Nadir joue dans l’un des plus grands clubs du Qatar et il est content de ça.

– Donc, vous reviendrez au Qatar ?

– Bien évidemment, je suis sous contrat encore pour 3 ans, je suis un professionnel et j’ai joué dans de grands championnats. Je respecte chaque club pour lequel je joue, je suis bien à Al-Sadd et content d’y être, si je voulais partir, je l’aurais déclaré.

– Dites-nous franchement pourquoi avoir choisi le Qatar au détriment du championnat italien ?

– Il n’y avait pas que l’Italie, j’ai reçu des offres d’Angleterre, d’Ecosse et de France, mais le destin m’a amené ici à Al-Sadd.

– A cause de l’argent…

– Je vous mentirais si je vous disais le contraire, le joueur donne souvent l’avantage aux offres conséquentes. Mais il ne faut pas non plus négliger le nom de l’équipe.

– L’offre d’Al-Sadd était meilleure que celle de la Lazio ?

– Etant donné que vous me posez ces questions, je présume que vous en savez quelque chose. Oui, l’offre qatarie était meilleure.

– Comment avez-vous trouvé le championnat du Qatar ?

– C’est un championnat fort et ce qui le caractérise, ce sont ses équipes qui ont pratiquement le même niveau, vous n’avez qu’à voir ce qu’est en train de faire Lakhouya qui a pu terminer la première phase en tête du classement.

– Ne regrettez-vous pas d’avoir opté pour ce championnat ?

– Au contraire, ça m’honore vraiment de jouer dans ce championnat, de grandes stars mondiales y sont passées, à l’image de Batistuta, Lebœuf, De Boer, Guardiola et Abedi Pelé et autres Ramario, et Nadir n’est meilleur que ces derniers.

– Après avoir arraché la coupe, vous êtes appelés à confirmer ça en championnat…

– Ce n’est pas ça qui va nous motiver pour le championnat, mais plutôt les traditions du club et ses hommes.

– Pensez-vous que la sélection du Qatar peut créer la surprise lors de la prochaine Coupe d’Asie des nations ?

– La sélection qatarie possède trois atouts majeurs : de très bons et exceptionnels joueurs, un entraîneur qui connaît assez bien le foot asiatique plus précisément dans le Golfe, et puis vous allez jouer sur vos terres et devant vos supporters. Du coup, je ne vois pas pourquoi le Qatar ne rêverait pas du triomphe.

– Vous parlez de rêve, et il y a une grande différence entre un rêve et la réalité…

– Dans le foot, le triomphe commence toujours par un rêve, si tu joues une compétition sans ambition, ce n’est pas la peine de la jouer.

– Puisque c’est comme ça, est-ce que vous avez rêvé du Mondial avec l’Algérie au mois de juin dernier avant le début de la compétition ?

– Le rêve doit être logique et proche de la réalité, notre rêve à nous en Afrique du Sud était de donner le meilleur de nous-mêmes et honorer le football africain.

– Mais à votre grand désespoir, vous avez échoué…

– Qui a dit ça ? On n’a pas échoué, on a été corrects, face à la Slovénie, une erreur individuelle nous a coûté les points du match, face aux Anglais, on a tenu et on pouvait même l’emporter si on avait osé…

– Les observateurs pensent que si c’était l’Egypte qui était à votre place, elle aurait fait mieux…

– Il n’y a que Dieu qui peut le savoir, mais il faut le reconnaître, la génération d’Aboutrika, Al-Hadary et Motaeb et les autres méritaient le Mondial, c’est une équipe composée de joueurs de talent. Avec une cohésion exemplaire, mais la loi du foot a tranché, il fallait choisir une équipe, mais il faut le dire, on méritait tous les deux d’aller en Afrique du Sud.

– L’EN algérienne pourrait ne pas se qualifier à la prochaine CAN avec un match crucial face au Maroc, comment le voyez-vous ?

– On a toutes nos chances de se qualifier, le Maroc a aussi quelques petits problèmes qu’on tâchera d’exploiter pour gagner.

– Si l’un de vos coéquipiers en selection vous demandait de le conseiller de jouer ou pas au Qatar, quelle sera votre réponse ?

– Je lui répondrai par la positive, c’est un championnat respectable et assez fort, et les noms qui viendront ici ne seront pas meilleurs que leurs prédécesseurs, à l’image de Romario.

– Le Mondial atterrira dans un pays arabe en 2022, et c’est Doha qui sera à l’honneur, un commentaire ?

– Après que la FIFA aitaccordé jusqu’ici des «calmants» seulement aux pays arabes avec les Mondiaux des jeunes, elle a décidé, cette fois, de donner au Qatar son droit le plus absolu, le dossier présenté était fort et s’est automatiquement imposé, n’en déplaise aux détracteurs.

– Vous paraissez surexcité…

– Non, ce n’est pas de l’excitation, mais de la fierté, c’est vrai que j’ai un passeport français, mais je suis Algérien et Arabe et cette désignation a rendu tout ce monde fier.

– Cette désignation a facilité la réconciliation entre Raouraoua et Zaher, avez-vous suivi cela ?

– Pourquoi vous l’appelez un désaccord, c’est juste une surexcitation et tout s’est bien terminé grâce au Qatar, la concurrence entre les deux nations a toujours fait de leurs matches, des matches chauds, et la concurrence féroce n’existe qu’entre les lions.

– Un dernier mot…

– Je félicite la famille d’Al-Sadd pour la coupe décrochée et je souhaite bonne chance pour la sélection du Qatar lors de la coupe d’Asie. Je profite de l’occasion pour dire à notre public : je suis fier de jouer ici et je ne changerai pas les couleurs d’Al-Sadd.